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13 mars 2009

Plusieurs sortes de "perdants"

Définition préliminaire : j'appelle "perdant" quelqu'un qui a le sentiment (apparemment justifié par les faits) de ne jamais réussir à atteindre les objectifs qui lui tiennent le plus à cœur.
L'identité de "perdant" n'est pas définitive, pas plus que celle de "gagnant" : on peut très bien passer d'une catégorie à l'autre, ou être un "perdant" dans un domaine et un "gagnant" dans un autre.

On peut distinguer plusieurs sortes de perdants.

1. Les premiers se découragent et laissent tomber. Ils ont un objectif, et y renoncent avant de l'avoir atteint, car ils le jugent inaccessibles.

- Si l'objectif est réellement impossible à atteindre (comme dans le cas d'objectif intrinsèquement contradictoire), le fait d'y renoncer ne fait pas de la personne un perdant mais plutôt quelqu'un qui prend enfin conscience de l'inconsistance de ses rêves - et qui donc en change.

- Si l'objectif est seulement difficile à atteindre, le fait d'y renoncer fait de la personne un perdant - du moins jusqu'à ce qu'elle décide de renouer avec ses rêves, ce que je lui souhaite.

2. Les seconds ne se découragent pas et persévèrent. Ils ont un objectif et n'y renoncent pas... mais adaptent leur stratégie au contexte. Ils sont souples et obstinés ; ils finiront par atteindre leur objectif. Ce ne sont pas de vrais perdants, ce sont de futurs gagnants.

3. Les troisièmes se désespèrent et s'aigrissent, mais ne laissent pas tomber. Ils ont un objectif, s'acharnent... et ne l'atteindront jamais. Ce sont de vrais-faux perdants.

Qu'est-ce qui rend cette dernière catégorie spécifique ?

C'est qu'en ne réussissant pas à atteindre leurs objectifs, ces vrais-faux perdants réussissent à atteindre un autre objectif, celui-là mieux caché et plus inconscient... leur programme.

Leur programme est par exemple "je suis un génie méconnu". Ce qui est important ici, c'est méconnu. Il FAUT donc que leurs efforts ne soient pas récompensés pour qu'ils se prouvent qu'ils sont bien ce qu'ils sont. C'est pour ça qu'ils insistent encore et encore, au lieu de laisser carrément tomber comme ceux de la première catégorie : leurs échecs jouent un rôle dans leur vision du monde ; ils en ont besoin.

2 commentaires:

  1. Tout d'abord, bravo et merci pour ce blog super, qui redonne espoir quand tout va mal.


    Je pense entrer dans la dernière catégorie. Je souffre de symptômes psychosomatiques handicapants (dans mes études, ma vie sociale et partout ailleurs). Ils me permettent de ne pas me regarder en face, de ne pas avoir à faire face à mes limites et de continuer à penser que je suis un génie malmené par la vie. C'est mon inconscient qui est responsable de ce mécanisme. Parfois je me demande si une part de moi même ne préférerais pas que je me suicide en génie méconnu plutôt que de vivre en acceptant d'être imparfait.

    Je me suis reconnu dans la 3e catégorie dont vous parlait Mme Canovi et je me demande comment vous avez découvert son existence. Est-ce par la réflexion personnelle, par l'expérience ou au travers d'une lecture?
    Merci d'avance pour vos éclaircissements.

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