S'il pouvait s'en aller d'un coup...
mais ce n'est que par petit bout qu'il s'effrite. Un morceau tombe, et ce qui était muré derrière peut enfin respirer, après toutes ces années de nuit !
Ensuite, un autre morceau part. Emporté par les vagues incessantes du temps qui usent jusqu'à la pierre.
Le passé n'est alors plus qu'une statue tronquée, une muraille ruinée.
Assez trouée pour que passe la lumière, assez entêtée pour que sa masse opaque soit encore un douloureux obstacle au milieu du chemin, à contourner, à contourner sans cesse.
Va-t-en, passé. Quitte moi pour de bon...
Entassement obscur de peurs, de sales habitudes, de ligatures et de baîllons ; censures multiples, paroles imposées, angoisses alanguies comme des crocodiles et tronc d'arbre trompeur... va-t-en.