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30 mars 2008

Bienvenue chez les Robinsons...

Voilà un excellent film d'animation qui donne quelques leçons essentielles de Développement Personnel. Le héros - un petit garçon génial - invente des machines originales qui ne marchent pas. Il s'en désespèrent...

Mais voilà ce que lui répond la famille Robinson :

"Félicitations pour ton brillant échec, annonciateur de succès futurs !... A condition que tu continues d'aller de l'avant !..."

Voilà une philosophie qui est bonne pour tout le monde, et pas seulement pour les petits Einsteins.

Nous avons tous besoin d'envisager nos échecs sous cet angle-là.

C'est d'ailleurs la seule manière réaliste de les envisager... Je dis ça pour moi comme pour vous, comme pour tout le monde. Si les progrès que l'on espère et pour lesquels on travaille ne font pas mine de se montrer : PATIENTE.

C'est au moment où se sent au plus creux de la vague, au plus profond du désespoir, que la solution est la plus proche. C'est lorsqu'on se sent fatigué de ses efforts, découragé de leur inefficacité, que la solution se met en route pour nous rejoindre.

Un petit effort de plus... un petit pas de plus... un petit sourire de plus...

On ne connaît pas le futur, et parfois le futur le plus radieux ne s'annonce que par une obscurité particulièrement opaque.

On ne connaît pas son futur, et ça ne coûte pas plus cher de croire qu'il sera glorieux que pitoyable, merveilleux qu'épouvantable. Alors pourquoi ne pas choisir la première option ?...

25 mars 2008

Qu'est-ce que la dépression ?

A force de lire ce qui s'écrit sur la dépression, je suis tombée dans le piège...

Lorsque je me relis, je lis ce genre de phrase : "le labyrinthe de la dépression.... le spectre de la dépression... etc."

Comme si la dépression était une entité ayant une existence propre ! Mais la réalité est nettement moins effrayante. Heureusement.

Qu'est-ce que la dépression, ou plutôt, qu'est-ce qu'une dépression ?

Rien de plus que la somme des pensées démoralisantes et fausses que l'on rumine en son for intérieur.

Il y a le noyau et la périphérie, les pensées racines et les pensées branches ; les pensées annexes et les principales. Mais au final, une dépression n'est que la somme de toutes ces pensées-là.

Le travail consiste donc à prendre chacune de ces pensées l'une après l'autre, et à l'inspecter de près, de si près qu'on finit par déceler le signe imperceptible qui révèle la contrefaçon. Ce n'était pas un VRAI crocodile, mais une imitation asiatique !!!...

L'idée que l'on croyait vraie n'était qu'un mensonge, un sale mensonge. On y a cru : on s'est sali l'âme.

Et maintenant on n'y croit plus : notre âme retrouve sa candeur.

La dépression n'a aucune existence propre ; ou plutôt, son existence n'est rien de plus que celle des idées auxquelles nous croyons.

Petit exemple.

Je croyais - je crois encore un peu - que ce qui n'est pas parfait n'a aucune valeur ; que si je n'atteins l'idéal d'excellence que mon imagination imagine, tous mes efforts ne servent à rien.

Idée fausse, idée déprimante qui est à l'origine d'une certaine morosité.

En fait, chaque effort (même inabouti) rapproche de l'idéal. Notre esprit doit buter contre la difficulté avant de la surmonter ; on ne trouve de solution qu'aux problèmes qui se posent avec insistance, qu'aux problèmes qu'on se pose avec insistance. Non à ceux que l'on évite. Ainsi, tous les efforts sont fructueux, quand bien même ils sembleraient, je dis bien sembleraient, n'avoir porté aucun fruit.

24 mars 2008

Dans l'Inconnu

Into the wild... Ce film raconte l'histoire vraie d'un jeune homme, Christopher McCandless, qui brûla ses billets de banque, détruisit sa carte bleue, et partit, en vagabond, pour une longue errance. Son objectif final : vivre seul en Alaska.

Il mourut de faim là-bas, après avoir survécu tout de même plusieurs mois en chassant, pêchant, cueillant.

"Mais qu'avait-il donc dans la tête ?!..." vous demandez-vous peut-être... Ce qu'il avait dans la tête, c'est aussi ce que VOUS avez dans la tête, et ce que j'ai aussi dans la tête : des idées.

Il avait des idées dans la tête.

Et ce sont ces idées qui l'ont convaincu de détruire son argent, et de partir pour un coin perdu et glacé où il avait toutes les chances de mourir. Mais il ne voulait pas mourir - il voulait juste vivre en conformité avec les idées qu'il avait dans la tête, comme nous tous. Et c'est ce qu'il a fait.

Ce jeune homme avait lu les livres de Jack London et David Thoreau.

Il avait lu et cru. Et ce sont ces livres-là qui l'ont persuadé que la vraie vie, que la liberté, que cette vérité insaisissable à laquelle il aspirait (comme tant d'autres y aspirent) l'attendait dans l'Inconnu, dans la Vie Sauvage... nous sommes les esclaves des livres que nous lisons, ou plutôt, ceux des livres auxquels nous croyons.

Secret évident et pourtant si peu connu...

Examinez soigneusement les biographies des auteurs dont vous aimez passionnément les livres ; ils représentent une prédiction, faite sur votre propre vie, qui pourrait bien se réaliser.

Je le sais pour l'avoir vécu.

19 mars 2008

Inefficace

Lorsque je me souviens de cette époque (révolue pour mon bonheur) où la dépression était ma meilleure amie, et quelle amie perfide, il me semble aujourd'hui qu'une bonne part de ma souffrance était due à mon inefficacité.

Mes efforts partaient en pure perte, comme cette lettre de souhaits que j'envoyai un soir à la mer, après avoir bu le contenu de la bouteille... Ecrire une lettre au Père Noël aurait été tout aussi utile.

Je m'efforçais...
J'essayais...
Je tentais...

En vain.

J'aurais voulu être publiée - j'aurais voulu être riche - j'aurais surtout, avant tout, voulue être aimée par mon Grand Amour Virtuel, et malgré tous mes efforts...

Les éditeurs ne répondaient pas.
La pauvreté dormait dans mon lit.
La solitude me tenait compagnie.

Mon Amour Majuscule s'estompait dans le silence. Il ne répondait rien (ou trois mots énigmatiques) à mes mails hystériques, mélange d'orgueil et de manque, d'accusation et de plainte.

J'étais... inefficace.

La magie et le feng-shui : voilà tout ce que j'avais trouvé pour réaliser mes rêves.
Rajouter du rouge dans la cuisine pour doper mes finances.
Mettre un couple de gâteau de mariage dans le coin "couple" de la salle à manger...

Pitoyables tentatives d'agir sur une réalité tenace, coriace, indifférente à toutes mes manipulations symboliques.

A la recherche de l'imperceptible, je ne voyais pas l'évidence.

Et j'étais... inefficace.

Or, l'être humain a besoin d'être efficace. Il en a besoin pour être heureux, besoin pour être fort.

Etre efficace, c'est poser les bons gestes, les bons mots - ceux qui rapprochent du résultat désiré. Mais pour cela, et à l'époque je l'ignorais, il faut connaître les lois.

Les connaître - puis les utiliser.

C'est aussi simple, à la base, que d'apprendre à jouer à n'importe quel jeu (le monopoly, par exemple).

On commence par étudier les règles...
puis on essaie de jouer au mieux, en respectant ces règles.

Moi, à l'époque, je ne savais même pas qu'il y avait des lois !...

Les lois, selon moi, avaient été inventé par des législateurs rabat-joie... je croyais qu'à partir du moment où je ne volais pas dans les magasins, les lois ne me concernaient pas.

Et en fait, c'est tout le contraire.

Maladie ? Caractère ? Solution ???

Est-ce que l’angoisse, la dépression, les bouffées de folie sont des « maladies » de même nature que les rhumes, les angines et le cancer ?…
Est-ce que le suicide est une épidémie de même nature que le Sida ?…

Bien évidemment, non. Et pourtant, on essaie souvent de soigner sa dépression comme on soignerait une maladie purement physique.

On peut aussi décider – c’est l’autre extrême – que dépression, angoisses, etc., sont en réalité des « traits psychologiques ». Il y a des introvertis, des extravertis, des intellectuels, des manuels… et il y aurait aussi des « dépressifs ».
Sauf que s’il s’agit seulement d’un trait psychologique, pourquoi c’est si pénible ?
Etre plutôt manuel ou plutôt intellectuel, n’est pas un problème. Etre plutôt actif et entreprenant ou plutôt rêveur et contemplatif n’est pas un problème. Alors pourquoi être « plutôt dépressif » est si douloureux ?

En fait, la dépression (et tout ce qui s’en rapproche de près ou de loin) n’est pas une maladie comme les autres et n’est pas un trait psychologique. C’est plutôt le signe insistant qu’il nous manque quelque chose d’essentiel. Un peu comme un « SOS » obsessionnel et strident, qui nous harcèlerait sans cesse…

On entend parfois dire : « cherche la solution en toi-même… » mais puisque le problème est à l’intérieur de nous, il y a de forte chance que la solution soit ailleurs.

Pour le comprendre, imaginons qu’on ne parle pas de dépression mais de cuisine.

Mon ragoût manque de sel.
C’est ça, son problème.
Est-ce que la solution à ce problème est déjà dans le ragoût ?… Est-ce que c'est en le touillant, en piquant de la fourchette les bouts de viande à moitié cuit, en grattant pendant des heures le fond qui a accroché, que je vais résoudre le problème ?...
Non. Je dois chercher du sel dans le placard de la cuisine : je trouve la solution en dehors du ragoût.

Une autre comparaison :

Mon ordinateur est en panne. Il a un problème. Indiscutablement, le problème est dans l’ordinateur. Et la solution ?… la solution est apportée de l’extérieur, par un informaticien calé. La solution n’a pas surgi des profondeurs de l’ordinateur, ni de son inconscient, elle a été apportée par une personne extérieure spécialisée dans les ordinateurs.

Au fond, tous les discours (soit psychanalytiques, soit mystiques, soit de développement personnel…) qui insistent sur la nécessité de « trouver les solutions en soi-même » ne sont pas logiques.

En effet, si la solution était au même endroit que le problème, il n’y aurait jamais eu de problème au départ !...

Par exemple, si la solution au problème de maths était dans le problème, ce ne serait pas un problème mais un corrigé…
Si la solution au problème de la solitude était dans la solitude, la solitude ne serait pas un problème mais une façon de vivre très agréable…

Le problème est en nous-même. Donc la solution est probablement ailleurs : c'est en dehors de nous qu'il faut la chercher.

16 mars 2008

La vie, mode d'emploi

Et si la vie avait un mode d'emploi ?

Un mode d'emploi bien précis et bien clair, qui dirait : "ne faites pas ceci... où vous allez vous faire électrocuter" ou encore : "faites ceci, et vous récolterez 15 fois votre mise."

Est-ce que ce ne serait pas merveilleux ?

Un mode d'emploi qui nous expliquerait non seulement comment vivre quotidiennement, mais la finalité de notre existence sur terre... la manière de réussir ou de rater sa vie ; la véritable définition de "réussite" et "échec" - et donc, le moyen d'obtenir l'une et d'éviter l'autre.

Qu'est-ce que ça veut dire, "perdant" ? qu'est-ce que ça veut dire, "gagnant" ? Voilà des questions plus essentielles qu'elles n'en ont l'air... parce que tout le monde veut gagner, mais la plupart des gens ne savent pas ce que ça veut dire.

Donc - un mode d'emploi qui nous renseignerait sur tout ça serait d'une valeur inestimable.

Mais qui pourrait bien l'écrire ?...

Il faudrait quelqu'un qui connaîtrait aussi bien l'invisible que le visible, le passé que le futur - et quel être humain, mis à part quelques prétentieux Paco Rabanne très vite démentis par les circonstances, oserait se porter volontaire ?...

D'ailleurs quelle valeur aurait un tel mode d'emploi, s'il n'était pas déjà écrit ?....

Il faudrait qu'il ait existé depuis toujours, qu'il n'ait jamais varié - car la vérité ne change pas selon les saisons, selon les modes. Elle reste ce qu'elle est.

Si donc un tel mode d'emploi existait, il faudrait qu'il soit aussi vieux, plus vieux encore, que l'Humanité...

13 mars 2008

Aucun moyen de porter plainte

Quand on souffre trop, on se dit parfois : "Si je mourrais, ça ne pourrait pas être pire". Ce raisonnement est faux.
Même si on est las, écoeuré de toujours souffrir on n'a AUCUNE certitude qu'après un suicide ce ne serait pas pire. Qui nous garantit qu'il n'y a rien, ou quelque chose de mieux, après le suicide ?... Qui nous le promet, qui s'engage ?...

On ne devrait jamais faire quoique ce soit d'irréversible sur des suppositions. Les gens qui disent, suggérent, impliquent, etc., qu'il n'y a rien après la mort, ou "qu'on ira tous au paradis" ne sont pas plus fiables que n'importe qui. Et eux - tiens, comme c'est bizarre... - ne se suicident pas.

Lorsqu'on est mort, on a aucun moyen de porter plainte contre elles. Peut-être que les innombrables personnes qui se sont suicidées l'ont regretté, le regrettent - et n'ont aucun moyen de nous mettre en garde contre tous ceux qui repeignent la mort en joli.

11 mars 2008

Oubliez le phoenix : faites comme le homard !

On a tous en tête cette image du nageur qui, arrivé au fond, tape du pied contre le sol et prend ainsi son élan pour remonter à la surface…
Et on s’est tous dit, à un moment ou à un autre, avec un petit rire jaune : « Au moins, maintenant que j’ai touché le fond, ça ne peut pas être pire… ça ne peut aller que mieux. »

Mais l’image n’est pas très juste, car il y a plusieurs différences entres le nageur et nous.

Le nageur a mis toute son énergie à descendre. Il l’a fait délibérément, peut-être pour aller ramasser des perles ou des coquillages. Il a ménagé son souffle, calculé son itinéraire aller et retour. Nous, nous ne faisons pas exprès de descendre. Et si on se retrouve au fond du fond, ce n’est pas parce qu’on l’a choisi. Toute proportion gardée, on est plutôt dans la position de la personne qui se noie…

De plus, et malheureusement, dans les états d’âme il n’y a pas de plancher définitif qu’on puisse atteindre lorsqu'on descend. On peut toujours aller encore plus mal.

Donc ce n’est pas une bonne idée d’attendre « d’avoir touché le fond » pour tenter de remonter à la surface : mieux vaut chercher des solutions tout de suite. Car « au fond », il n’y a rien. Pas de sol solide où prendre appui. Juste une obscurité toujours plus grande, une souffrance toujours plus grande…

Mieux vaut éviter de se laisser séduire par les discours qui encouragent à « explorer ses propres profondeurs », à se « jeter dans l’inconnu », à « découvrir le côté obscur »… Ces discours sont en fait des incitations à avoir un comportement dangereux envers soi-même. Pour aller mieux, il ne faut pas commencer par aller plus mal, comme certains le prétendent, ou comme on se le raconte à soi-même.

Le mythe de phoenix, qui renaît miraculeusement des cendres de son propre suicide, n'est qu'un leurre (d'ailleurs mythe signifie étymologiquement mensonge). Dans la réalité, il n'y a pas plus de phoenix que de licorne ou dahut.
Certes, on peut monter très haut après être descendu très bas, mais il n'est pas nécessaire de se consumer dans les flammes ou d'avaler un flacon de somnifères pour revivre.
D'ailleurs dans la Nature, aucun animal ne procède ainsi. Pour renouveller son être, le serpent ne se jette pas dans le feu, la chenille ne se fait pas harakiri, et le homard ne se fracasse pas la tête contre les rochers. Ils s'efforcent au contraire, par un long, lent et minutieux travail, de s'arracher à leur ancienne peau devenue trop étroite.

Ce que ces animaux nous enseignent, c'est que ce n'est pas par l'impatience, le désespoir et le suicide qu'on se renouvelle, mais bien par la patience et le travail sur soi-même ; lorsqu'on veut remonter, renaître, faire surface, vivre... le plus sûr est encore de prendre la direction qui est la fois la plus évidente et la plus difficile : celle qui monte.

07 mars 2008

Payer pour être aidé ?

Payer toujours plus cher... pour être aidé plus efficacement ?

C'est peut-être vrai lorsqu'on cherche le meilleur plombier ; mais les problèmes de l'âme obéissent à une toute autre logique.

Payer toujours plus cher ne nous permettra pas de trouver une aide de plus en plus efficace - mais plutôt un carnassier de plus en plus prédateur... un profiteur de plus en plus avide !

Que penser de cet homme, qui paye toujours plus cher pour trouver le véritable amour - le vrai, le désintéressé ?... Qu'il n'a pas pris le bon moyen pour atteindre son objectif.

L'aide la plus précieuse (celle qui aide vraiment) est GRATUITE - ou presque...

Mais, hélas pour eux, les êtres humains se méfient toujours de ce qui ne coûte rien - sans comprendre qu'il y a bien toujours un prix à payer, mais qu'il ne se situe pas toujours au même endroit...

Et que cette aide gratuite qu'on leur offre, c'est aussi la plus exigeante, celle qui se mérite ; celle qui est un honneur en même temps qu'un don ; celle qui demande qu'on plie plus qu'on a encore jamais plié - qu'on se redresse plus droit qu'on ne s'est encore redressé... pour l'obtenir.

Assez beau pour être vrai ?

« C’est trop beau pour être vrai ! » C’est la réaction de méfiance instinctive qui nous vient devant une énième (ou première, si c’est la première fois que l’on met l’orteil dans le labyrinthe de la Quête) confrontation avec la solution miracle.

Auto libération, auto hypnose, cri primal, méthode Katie Byron, PNL, méthode Coué, etc., etc.

Après quelques années à errer dans La Quête, on se convainc qu’il faut raisonner autrement : « Ce n’est pas trop beau pour être vrai : c’est assez beau pour être vrai… » Les illusions se gagnent encore plus facilement qu’elles ne se perdent. Le temps qui passe ne nous ôtent pas forcément les écailles des yeux : parfois ils nous en ajoutent.

De grandes souffrances peuvent-elles êtres guéries par de petits mouvements oculaires ? Il paraît que oui, et c’est assez beau pour être vrai.

Un petite gélule pleine de substances chimiques peut-elle effacer un mal-être existentiel ? Il paraît que oui, et c’est assez beau pour être vrai.

Se répéter « je suis un gagnant » peut-il nous transformer en gagnant ? Il paraît que oui, et c’est assez beau pour être vrai.

Comme des enfants naïfs, nous faisons confiance aux Grands – ceux qui ont certainement compris ce que nous n’avons pas compris, et la preuve, c’est qu’ils ont l’air tellement confiants. Tellement sereins et tellement forts.

Ils disent : « Suivez-nous !... Nous savons ce que vous cherchez, et nous allons vous y amener. » Alors nous les suivons. Et s’il faut payer c’est normal : on n'a rien sans rien. Sommes-nous des dupes ? Non ! Nous sommes des chercheurs de vérité.

06 mars 2008

Petites considérations sur... le DEVOIR

Avant de repartir à l'attaque du lourd paquet de copies qui me reste à corriger, voici quelques considérations que je voudrais partager avec vous - je suis (presque) sûre que vous vous y reconnaitrez.

L'une des raisons qui fait que l'on ne fait pas ce que l'on doit faire, c'est qu'on se met la barre trop haut, qu'on se fixe des objectifs irréalistes, irréalisables.

Aussi - lorsqu'on a fait tout ce que l'on peut faire... au lieu de se féliciter, on se réprimande : "comment??? tu n'as fait QUE ça ?! Regarde tout ce qu'il te reste à faire! Incapable! Bon à rien! Fainéante!"

Alors bien sûr... la fois suivante, qui ne saurait tarder, on n'est pas du tout motivé. On sait bien que notre maximum sera insuffisant, et que face au parent intérieur et impitoyable qui nous juge, tous nos efforts seront trop peu.

Du coup... on ne se met MEME PAS au travail !

Et on s'amuse à ce qui nous amuse, dans la culpabilité. Procrastination... qui nous mine.

Solution : se fixer un objectif raisonnable, accessible. Se féliciter dès qu'on travaille, dès qu'on commence à faire ce qu'on doit faire. Et surtout, se récompenser avec générosité, par un plaisir qui nous fait vraiment plaisir, après la tâche.

Comme ça, on ne se dira plus : "ça ne suffit jamais !..." mais bien : "je suis fière de moi. Je suis content(e), j'ai bien travaillé." Et notre enfant intérieur sera content, lui aussi. Content de nos félicitations et de la récompense que nous lui accordons.

Entre la satisfaction immédiate et la récompense au long terme, on a besoin d'intermédiaire.

Un plaisir qui n'est pas pour tout de suite... et qui n'est pas non plus pour dans dix ans.

Un petit bonheur qui nous aide à faire les trois pas suivants. Une carotte pour l'âne - mais pas du genre qui recule à mesure qu'on en approche, non. Du genre qu'on peut croquer après cent mètres.

Autrement dit : on a besoin de s'organiser de petits objectifs à l'échelle de la journée, et de petites récompenses qu'on s'accordera loyalement (sans faute) dès qu'on les aura atteints. Le plaisir doit suivre le devoir de près, pour nous aider à l'aimer.

petits plaisirs : faire ce qu'il me plaît ; manger du chocolat (ou n'importe quoi qu'on aime, et qui n'est pas tout à fait raisonnable...) ; aller au ciné ; se faire un masque hydratant au concombre ; etc.

C'est avec notre propre psychologie que nous devons apprendre à ruser.

Agir sur soi

Cette envie de fouiller dans le passé, c'est la conséquence dune erreur, d'une idée fausse sur l'endroit où est caché la solution - une idée fausse qui naît de certaines idées très courantes - en particulier, chez les psys.

C'est vrai qu'on a souvent cette impression, que c'est dans l'origine que se cache l'explication ultime... et c'est peut-être vrai d'une certaine manière, mais pas tant dans l'origine de soi, de son histoire à soi, que dans l'origine de tout.

S'il y a des mystères à résoudre, ce sont les mystères de l'existence (en général) plutôt que les mystères de son propre passé, qui au fond, n'est jamais qu'une version de ce que vivent tous les êtres humains... joies, douleurs, déceptions, espoirs, humiliations, etc.

Le sens de la vie - l'explication de notre présence sur terre... voilà les points à éclaircir ; maintenant que tel jour Maman m'ait dit ça, au fond, qu'est-ce que ça change ?

Tout le monde a des problèmes psy ; l'important n'est pas tant d'en faire la liste et l'historique, que de s'en débarrasser l'un après l'autre. De changer ses habitudes. Le vrai travail, c'est toujours sur soi qu'on doit le faire, pas sur les autres...

Et si ?...

On croit que le monde est comme ci et comme ça - on se fie aux apparences... mais parfois, il serait bon de jouer avec des idées différentes, ne serait-ce que pour alléger le poids de ces idées toujours trop les mêmes, qui se répètent et s'accumulent en couches de plus en plus épaisses.

Voilà donc...

Et si (ce n'est qu'une hypothèse), les choses étaient pour le mieux, et ce qu'il y a de douloureux et de pénible dans tout ça, servait à quelque chose ?

Quelque chose d'utile... à moi ?

Et si la souffrance qui m'accable par moments étaient comme les épinards de l'enfance, "pas bon" mais "bon pour toi" ?

Pleines de fer qui renforce...

La vie facile à laquelle on aspire, parce qu'on a envie d'être heureux, ne nous permettrait pas de grandir... Et sans le contact douloureux de la lime, qui nous ôte nos arêtes et nos angles, nous ne pourrions pas devenir lisses et doux comme du marbre poli...

Les souffrances d'avant ont agi à la manière d'une pelle, d'une pelle qui a ôté les ordures qui obstruaient la porte, l'issue - et les souffrances d'aujourd'hui ou de demain agiront de la même manière, libérant l'accès à d'autres portes, qui mènent toutes plus près du but.

Il n'est pas bon de souffrir... mais il est bon d'avoir souffert.

05 mars 2008

Pourquoi tant de haine ?

C'est une phrase banale... mais vraiment, on peut se poser la question, parfois - personne ne m'a agressé récemment, mais lorsqu'on lit les contenus des discussions sur les forums, on quand on voit les visages du métro - on sent parfois - enfin, je sens - une espèce d'étonnement navré.

Le monde est bizarre... mais ce n'est pas le monde ; c'est CE monde.

Et peut-être que dans la campagne profonde, il y a un sourire sur les visages, lorsqu'ils se croisent.

je dis ça... sans être plus souriante que les autres. L'ambiance générale l'emporte sur une (bonne) volonté solitaire ; ou peut-être que ma motivation n'est pas suffisante pour que je me comporte mieux que les autres...

Les gens - en général - surtout les jeunes - ne savent même plus ce que veut dire "faire des efforts"... faire des efforts pour être gentil, aimable.

Et pourtant, lorsqu'on rencontre une exception (quelqu'un qui sourit, quelqu'un qui a fait de son visage une maison hospitalière, un signe rassurant et doux), qu'est-ce qu'on est heureux !... C'est plus que le "rayon de soleil" dont on parle souvent, c'est carrément le soleil tout entier.

Les gens s'empoisonnent mutuellement par leur agressivité, par leur haine - ils empoisonnent aussi toute l'ambiance.

On dit parfois, avec un optimisme déconnecté du réel : "je sais bien que vous êtes gentil, au fond... un bourru au coeur d'or!"

Mais c'est faux. Les bonnes qualités se voient ; personne ne cache un trésor de gentillesse sous une apparence rugueuse.

Si on ne se sent pas capable d'être aimable... on devrait au moins opter pour la neutralité. Une absence d'agressivité - c'est déjà ça.

Si l'on se sent capable d'être aimable... on devrait l'être.

Et le monde serait tellement plus agréable, si les gens faisaient cet effort - non, ce n'est pas un petit effort, c'est un énorme effort, car il faut l'arracher à des tonnes collantes de mauvaises habitudes.

Se soulager de son agressivité ?

On nous faire croire - ce sont les psys qui nous le font croire - que ce qui est à l'extérieur n'est plus à l'intérieur... que les émotions sont comme l'eau d'une bouteille : plus l'eau coule à l'extérieur de la bouteille, moins il y en a à l'intérieur.

C'est la comparaison (implicite) avec quelque chose de matériel qui rend cette idée vaguement plausible.

Mais les émotions ne sont pas de l'eau ; et lorsqu'on fait "sortir" ses émotions... on ne les diminue pas, on les multiplie.

C'est ce que dit le développement personnel - tellement plus pragmatique et positif que la psychologie classique. Tellement moins glauque aussi...

Bref : la psychologie (version Freud et fils) croit, et fait croire, qu'exprimer de l'agressivité permet de se débarrasser de son agressivité ; le développement personnel affirme au contraire qu'exprimer des émotions négatives, c'est les nourrir, les entretenir.

Lorsqu'on insulte, crie, hurle, brise, frappe... on est en train d'apporter du bois au feu de son agressivité. Le feu devient plus vif grâce à ce bois qu'on lui donne à consumer.

Exprimer son agressivité, ce n'est pas s'en débarrasser - c'est, au contraire, la couronner. La déclarer légitime. Lui ouvrir les portes.

Si vous voulez vous débarrasser de votre colère... ne l'exprimez pas.

De même que si vous voulez vous débarrasser de vos pensées négatives... ne les exprimez pas, ou le moins possible, ou seulement pour qu'on vous aide à en voir l'inutilité et la fausseté.

Deux peurs.

Il y a deux genres de peur.

La peur de faire, d'agir, d'oser - cette peur-là, on peut la soigner avec certaines lectures (par exemple, "Tremblez mais osez" ou "les six clefs de la confiance en soi").

Et il y a cette autre peur, la peur de ce qui peut nous arriver, la peur de ce qu'on peut nous faire. Peur d'être victime de..., peur de subir tel ou tel préjudice, telle ou telle injustice, telle ou telle violence ou abus - peur d'être humilié, spolié, etc.

Cette seconde peur est plus difficile à soigner que la première. On ne s'en débarrasse que par une vision plus vaste et plus juste des choses. Est-ce que le mur accuse le clou qui le transperce ?... Oui, s'il ne sait pas que le véritable responsable, c'est le marteau qui est derrière.

Peur de ce qu'on peut nous faire - mais qui peut faire quelque chose contre nous ?... N'importe qui ou n'importe quoi, pensez-vous peut-être. Oui et non... ce n'importe qui ou ce n'importe quoi n'est que le clou ; le marteau est invisible.

Rien ni personne ne pourra déborder le cadre, les limites de notre destinée. Le pire ne nous arrivera que si ce pire est autorisé, permis - inscrit à notre nom. Et rien de plus ne nous atteindra... Ce qui te touche ne pouvait t'éviter ; ce qui te rate ne pouvait te toucher. Ce n'est pas le hasard qui détermine la trajectoire des flèches qui pleuvent autour de toi, et parfois, sur toi.

On se délivre de la peur par une peur plus grande et plus juste, plus justifiée ; ainsi de la peur d'oser : ce qui me délivre de la peur paralysante des conséquences, c'est une peur plus grande, une peur agissante, de conséquences encore plus graves si je n'ose pas...

Si je n'ose pas, c'est mon visage - ma dignité d'être humain - qui est égratignée, blessée - c'est mon moi qui est atteint, blessé près du coeur.

La peur de déplaire recule devant cette peur plus grande : celle de n'être rien qu'un brindille faible et impuissant emporté par des vents qui le dépasse... L'amour de moi-même, et de ma dignité, m'empêche de céder à la peur banale de faire des vagues, de déranger, etc.

03 mars 2008

Antidépresseur et morceaux de sucre

Un article du Figaro a comparé les antidépresseurs à des morceaux de sucre... Les uns seraient aussi efficaces que les autres pour guérir la dépression.

Voilà de quoi choquer tous ceux qui en avalent ; ils soupçonnent : "Voudraient-ils nous dissuader d'en prendre pour combler le déficit de la sécu ?..." et d'autres protestent : les antidépresseurs les aident, sans eux ils seraient déjà morts, etc.

En réalité les antidépresseurs ne sont certainement pas des morceaux de sucre. La preuve, c'est qu'un enfant peut manger du sucre sans mettre en danger - enfin, sans se mettre en danger tout de suite - alors que des enfants sont déjà morts pour avoir avalé des antidépresseurs.

Je ne sais pas quel est l'objectif de l'article (dans la perspective, cynique mais réaliste, qu'il a un autre objectif que la révélation pure et désintéressée de la vérité) - mais ce dont je suis sûre, c'est que ceux qui se fient seulement à ce qu'on leur claironne aux oreilles dans les grands quotidiens et les médias dominants seront toujours les spectateurs crédules d'une "réalité" imaginée pour eux.

Il suffit que le vent tourne, pour qu'ils tournent avec le vent - girouettes à la victime de la moindre brise... ils ne croiront que ce que "tout le monde" leur bassine. Et dès que "tout le monde" dira autre chose, ils croiront autre chose.

C'est triste.

La vérité sur les antidépresseurs, de même que la vérité sur autre chose, ne se trouve pas bien en évidence sur la couverture d'un magazine, ou au journal de 20 h - ce qu'on trouve là, c'est seulement un bouquet d'apparences colorées. Pour trouver ce qu'il en est vraiment, il faut chercher ailleurs.

Chercher plus loin.

Chercher dessous.

Chercher dans les coins.

Ceux qui ne sentent en sécurité qu'au beau milieu de l'autoroute, entouré par tous les autres automobilistes qui sont comme eux bloqués dans les bouchons, ne verront jamais l'envers du décor. Car le décor a un envers, et c'est là que la vérité se cache.

Alors pourquoi s'indigner, ou se bouleverser ?... Ce que dit le Figaro ne change rien à l'affaire ; et (sauf peut-être à l'heure de la mort) rien ne viendra confronter le conformiste superficiel aux vérités qu'il ne cherche pas. Jusqu'au bout, il échappera à ce qu'il ne veut pas.