Il peut être difficile de se confronter à l'idéal, quand notre réalité est si loin de l'être, idéale.
Je me rappelle (à l'époque où j'étais au fond du gouffre) avoir senti comme un coup de poignard lorsqu'une dame - étudiante au même cours de russe que moi - a dit à propos de je ne sais plus quoi :
"Moi, j'ai TOUT..."
Je ne sais plus du tout ce qu'elle entendait par là, mais je me rappelle très bien de la douleur que j'ai ressentie en entendant cette phrase. Ce n'était même pas de la jalousie ; c'était le contraste qui me frappait de plein fouet : moi, je n'avais rien. Souffrance brutale.
Ce moment est tout à fait crucial.
C'est le moment où l'on prend conscience que non seulement notre vie n'est pas ce qu'on aimerait qu'elle soit, mais que d'autres vivent une réalité complètement différente - et infiniment plus satisfaisante.
Au moment où vous mesurez l'écart, qui semble parfois n'être rien de moins qu'une centaine de milliers de kilomètres, qui vous sépare du bonheur bien réel que vit une autre personne (par exemple un collègue, ou un auteur de développement personnel qui évoque son bonheur et ses succès dans le livre que vous lisez), à ce moment-là vous vous retrouvez soudain face à un embranchement décisif. Un carrefour métaphysique de la plus haute importance.
Car selon la route que vous choisirez de prendre, votre avenir ne sera pas du tout le même !
En effet, c'est à cet instant-là que vous décidez de croire :
"Je ne serai jamais comme ça... ce n'est même pas la peine que j'essaie. Ce n'est pas pour moi. Ce n'est pas moi. Ce n'est pas la peine que j'y pense... ça ne sert à rien et ça fait mal. Zappons vite."
Dans ce cas, vous laissez la la souffrance vous détourner de l'idéal. Vous refusez de l'examiner de plus près, vous refusez d'en apprendre davantage ; vous refusez de chercher à comprendre pourquoi et comment la personne qui réussit sa vie la réussit.
Ou inversement, en cet instant décisif vous décidez de croire ceci :
"S'il y arrive, pourquoi pas moi ? Il doit y avoir une route... même si elle est longue, voire très longue, rien ne m'empêche de m'y engager. C'est le premier pas qui compte... J'en ai assez d'être comme je suis ; je veux changer. Je pense que c'est possible, même si pour l'instant je ne vois pas comment... Même si j'ai du mal à y croire... Voyons tout de même ce bonheur de plus près. Si je trouve la recette et que je l'applique à ma propre vie, peut-être que je finirai par être bien dans ma peau, moi aussi ?"
Dans ce deuxième cas, vous dépassez le seuil de la souffrance ; vous ne laissez pas vos émotions négatives vous dicter votre conduite. Vous optez pour l'apprentissage et la transformation, et ainsi, vous optez pour vous-mêmes. L'avenir vous appartient.
NB : Le "bonheur" et le "succès" évoqués dans ce texte ne doivent pas vous faire peur : ce ne sont que des mots pour désigner ce que vous cherchez, ce que tout le monde cherche. Et s'il vous paraissent trop ambitieux, trop cucul, trop agressifs, trop inaccessibles ou trop autre chose, vous pouvez le remplacer sans dommage par "fin de la dépression".
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