En faisant du rangement, j'ai retrouvé une disquette datant de 2005. En l'ouvrant, j'ai découvert le compte rendu que j'avais fait à l'époque d'un stage de développement personnel (sur le thème de la nourriture... chacun devait apporté un plat). Le relire m'a permis de mesurer le chemin parcouru.
En voici quelques extraits, ça vous intéressera peut-être.
A la fois parce que vous pourrez mesurer par vous-même le changement (qui est possible pour vous comme il a été possible pour moi), et parce que les idées exprimées ne sont pas fausses.
"Apprendre à faire la différence entre ce qui est bon et mauvais pour moi, c’est voir que j’ai un fonctionnement inversé, aberré, où les reptiliens sont « merveilleux » et l’union harmonieuse de deux éléments qui avaient d’abord l’air incompatibles est « ennuyeuse ». Il s’agit donc, pour faire la différence entre ce qui est bon et mauvais pour moi, de rectifier mon système de valeur, de façon à ce que le positif soit associé à du positif, et le négatif à du négatif, au lieu que tout soit inextricablement emmêlé dans un écheveau de nœuds. Pour faire la différence entre ce qui est bon et mauvais pour moi, je commence par créer de nouvelles associations : « réalité » et « intérêt », « réalité » et « passionnant », « réalité » et « plaisir », « mariage » et « merveilleux ». Il s’agit aussi de casser l’image positive que j’ai de l’alcool en associant « alcool » et « stupide », « alcool » et « limite », « alcool » et « impuissance »."
"Correspondance entre lourdeur physique et pensée et langage approximatifs. Quand on dit « grosso modo » ou « grossier », les expressions sont significatives. Tous les niveaux correspondent. A la lourdeur physique correspond un manque de finesse psychologique. Manger en conscience permet d’être plus précis dans sa manière de penser et de s’exprimer ; gober des informations sans faire preuve du moindre esprit critique, c’est comme gober de la nourriture sans la mâcher, sans en sentir le goût."
"A propos du sucre, Pascal a montré qu’il confondait problème et solution en disant que « puisqu’on mange du sucre quand on est stressé, pour se dé-stressé il faut manger du sucre. » J’ai en fait le même fonctionnement que Pascal. Je confonds problème et solution. La solution à laquelle je pense, quand je suis dans une situation problématique, c’est : faire preuve de courage. Or, ma définition du courage, c’est : se jeter dans un buisson d’épine. Ma solution (le courage) est en réalité mon problème : je me jette dans les difficultés, la nuit, la mort."
"Quand l'animateur a demandé à Pascal l’utilité des lois, j’ai vu que j’aurais été tout aussi incapable que lui de répondre à la question. Je comprends maintenant que les lois ont bien une utilité, et qu’elles sont là pour définir un terrain d’accord. Le code de la route, par exemple, permet aux automobilistes de rouler sans trop d’anxiété, en anticipant les comportements des autres. Les lois sont des règles du jeu."
"Je comprends que la Normalité et la Révolte sont situés sur la même ligne. Pascal ou Lydie se situent plutôt du côté de la Norme et moi plutôt du côté de la Révolte, mais en fait les deux attitudes sont de même niveau. Dans les deux cas, ce sont les statistiques qui comptent, que l’on veuille s’y conformer ou s’en éloigner. Ma mère est très soucieuse de diététique comme Lydie peut l’être, et par réaction de révolte contre ma mère, je me suis mise à manger tout ce qu’elle considère « mauvais ». Se mettre à l’écoute de son expert-diététicien intérieur représente une démarche elle vraiment différente, la seule qui soit vraiment libre des Normes et des discours convenus. Quand on est sur la ligne Normalité-Révolte, on est tributaire d’autorités extérieures, que ce soient pour leur obéir ou que ce soit pour leur désobéir ou les combattre. Quand on est à l’écoute de son propre corps, on prend contact avec l’autorité en soi."
"Mon taboulet était extrêmement acide et les raisins, le sucré, n’était pas vraiment intégrés. Quand on transpose, on voit que l’acidité (par exemple, l’ironie, la polémique, les réflexions mordantes) occupent une grande part dans ma vie, tandis que la douceur, l’amour, restent à part, sans s’intégrer au reste. Effectivement, l'amour ne s’est jamais vraiment incarné dans mon quotidien, tandis que j’ai eu de nombreuses polémiques très vinaigrées sur Internet avec les uns et les autres, sur des sujets variés, et que j’ai dit et entendu bon nombre de réflexions très blessantes."
Fin des extraits.
Comme vous voyez, j'avais à l'époque une image positive de l'alcool, une mentalité de rebelle, et le goût des ennuis et des disputes. J'étais aussi (tristement, désespérément) célibataire. Et je manquais vraiment de respect et d'amour pour moi-même...
Mais j'avais aussi un bon côté, plus visible dans les extraits que je n'ai pas mis ici : j'étais vraiment disposée à m'examiner sous tous les angles, sans complaisance, pour comprendre comment je fonctionnais. Et j'avais envie de changer.
Et c'est ce que j'ai fait.
Vous aussi, vous pouvez changer si vous le voulez.
(NB: je précise par pure honnêteté intellectuelle que si j'ai réussi à changer à ce point-là, c'est parce que non seulement j'ai fait beaucoup d'efforts, de lectures, etc., mais j'ai aussi demandé l'aide de Dieu ; c'est ça qui a tout déclenché. Ceci dit, vous pouvez essayer de changer sans demander l'aide de Dieu, peut-être que ça marche aussi.)
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