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28 août 2008

MENACES VAGUES ET VRAI DANGER : L’AKATHISIE

Dans le discours officiel, on trouve parfois, par-ci par-là, quelques avertissements vaguement menaçants, tels que ceux-ci :

« Bien sûr, certains peuvent se trouver guéris, pour la raison que beaucoup de dépressions guérissent spontanément ; mais on ne sait jamais au bout de combien de mois de souffrance. Quant aux autres, c’est la dérive, le marasme, l’aggravation. »
« Avant les années 50, les médecins ne disposaient pas de médicaments antidépresseurs efficaces et les dépressifs étaient livrés à eux-mêmes et à leur souffrance. Sans traitement, une dépression modérée à sévère risque de ne pas guérir, ou de récidiver rapidement. »
Mais ce genre de mise en garde ne vaut pas une bonne étude bien objective. Pourquoi le discours officiel ne cite-t-il jamais de chiffres qui prouveraient par A plus B que, lorsqu’on est déprimé, consulter son médecin et suivre un traitement, c’est bon pour la santé ?...
La raison en est simple. Les chiffres disent le contraire. Ça semble difficile à croire, mais toutes les études sérieuses convergent dans le même sens : pour un dépressif, le fait de ne suivre aucun traitement est nettement moins dangereux que le fait de se laisser prescrire des antidépresseurs par son médecin.
Ainsi les chances de survie d’un dépressif qui se soigne tout seul aux huiles essentielles, ou qui ne se soigne pas du tout, sont bien plus élevées que celles d’un dépressif que son docteur soigne à la Paroxetine, par exemple. Des études très concluantes le démontrent : comparés aux adultes déprimés qui ne prennent qu’un placebo (autrement dit rien), les adultes déprimés qui prennent de la Paroxetine sont 6,4 fois plus nombreux à se suicider.
Lors des premières études menées sur le Prozac, le produit a été testé sur des personnes dont les dépressions étaient modérées ou légères, et qui n’avaient pas d’idées suicidaires. En tout, 286 personnes ont suivi le traitement jusqu’au bout (50% des participants ont arrêté, généralement à cause des effets secondaires). Parmi ces gens qui n’étaient pas suicidaires en commençant leur traitement au Prozac, 16 se sont suicidées. Le traitement ne durait pourtant que de quatre à six semaines.
D’autres études vont dans le même sens.
La présidente de l’association Prozac Survivor’s Support Group fait aussi part de ses observations : « J’ai personnellement parlé avec 400 personnes à qui le Prozac a été prescrit pour différentes raisons : obésité, tabagisme, dépression, etc. Le scénario est toujours le même. Ils ne sont pas suicidaires avant de commencer le traitement, mais ils le deviennent après. Quand ils arrêtent, ils ne le sont plus. »
Une petite question, posée sur l’un des forums de Doctissimo, est elle aussi significative : « Est-ce que c'est normal qu'après avoir pris mon cachet (fluoxerine, générique du prozac), j'ai encore plus envie de mourir et pire je me sens parfaitement capable de me suicider ? »
Ces informations peuvent choquer… mais le plus grand risque, c’est qu’elles ne choquent pas. Qu’elles passent inaperçues, noyés dans les flots épais du discours officiel. Ce qui est trop différent de l’horizon d’attente reste à la périphérie de la conscience, et en disparaît rapidement. Certaines informations sont trop décalées par rapport à notre univers de croyances pour qu’on les prenne sérieusement en considération, en examinant soigneusement tout ce qu’elles impliquent.
Ce que ces enquêtes ont mis en évidence, des enquêtes variées menées dans des pays variés, c’est que les antidépresseurs sont à l’origine de nombreux suicides. Bien sûr, ces médicaments (on ne va pas leur refuser ce nom, depuis le temps qu’ils le portent) ne convainquent pas tout le monde de se tuer – de même que le gens qui boivent de l’alcool ne deviennent pas tous alcooliques. Mais ces suicides-prozac et ces suicides-paroxetine sont aussi étroitement liés à ces molécules chimiques que l’alcoolisme est lié à l’alcool.
Puisque les antidépresseurs poussent au suicide, il faudrait peut-être changer leur nom. Au lieu de les appeler des « antidépresseurs », on devrait plutôt les appeler des « suicidatifs » - mot qui peut aussi s’épeler « suicide hâtif ».
Ce serait beaucoup plus clair, ça éviterait des quiproquos regrettables, et intellectuellement, ce serait plus honnête. Mais les responsables marketing de l’industrie pharmaceutique ne seraient probablement pas d’accord pour rebaptiser leur produit.
Les faits, et les chiffres, sont là, incontestables – mais comment les antidépresseurs poussent-ils au suicide ?... Le mécanisme reste difficilement compréhensible tant qu’on ne connaît pas l’existence de l’akathisie.
Ce mot étrange ressemble à du japonais, mais la réalité qu’il désigne n’a vraiment rien de zen. L’akathisie est un trouble neurologique atroce : on tremble, on est surexcité, on est dans un état d’agitation interne intense, on est dans l’impossibilité de rester tranquille, de s’asseoir, on a besoin de sortir de sa peau ; ces sensations sont tellement insupportables qu’on peut en devenir frénétique, furieux – dans certains cas jusqu’au meurtre, au suicide.
Voici un témoignage de première main sur l’akathisie : « Voilà ce qui se passait pour moi lorsque je prenais un neuroleptique quelconque (à dose "classique") : au bout de quelques heures pour certains (abilify, risperdal) ou au bout de plusieurs jours pour d'autres (zyprexa, solian), je sentais monter en moi à la fois un terrible sentiment de désarroi, d'angoisse en même temps qu'une extrême agitation : j'étais incapable de tenir en place et il fallait absolument que je bouge, que je marche, voire courir : c'était vraiment un cauchemar : ça allait jusqu'à me donner exprès des coups pour m'étourdir, à crier comme pour extirper de moi cet énervement. Ca durait ainsi au moins 4 à 5 heures (autant te dire qu'à chaque fois, je n'ai pas été loin d'être hospitalisé en urgence) puis ça se calmait très progressivement. J'ai compté qu'il me fallait minimum dix heures après le début des premiers signes pour retrouver complètement mon état normal. »
L’akathisie est répertoriée dans le répertoire des troubles mentaux ; ce n’est pas, cependant, une maladie en tant que telle, ou du moins ce n’est pas une maladie comparable à la dépression, puisque la cause de l’akathisie est, elle, parfaitement connue : on sait depuis longtemps que l’akathisie résulte de la consommation de psychotropes ou antidépresseurs. En fait, tous les médicaments du type IRS peuvent déclencher l’akathisie – autrement dit, non seulement le prozac… mais le… et le… peuvent tous provoquer l’akathisie qui mène au meurtre et/ou au suicide.
L’akathisie est le chaînon qui relie la prescription d’antidépresseurs par des médecins soucieux du bien-être de leurs patients et certains meurtres et suicides étranges.
De nombreux cas de suicide causé par l’akathisie ont été déjà répertoriés au Etats-Unis. Des procès ont été intentés contre des firmes pharmaceutiques à ce sujet. Quoique la France soit l’un des pays où l’on consomme le plus d’antidépresseurs, elle a par miracle été épargné jusqu’ici par l’akathisie – tout comme elle a été épargné par le nuage de Tchernobyl.
Les laboratoires pharmaceutiques ont de la chance : les suicides causés par l’akathisie ont toutes les chances de passer inaperçu. La personne qui se suicide était déprimée (c’est pour ça qu’elle prenait un antidépresseur) : on va donc très naturellement imputer son suicide à sa « dépression ». Encore une fois, ce n’est pas le médicament qui protège contre la maladie, mais la maladie qui protège le médicament.
Quant à la personne « soignée », rien ni personne ne la protège. Pour les firmes pharmaceutiques, la priorité numéro un est de mettre la réputation de leurs best-sellers à l’abri des faits qui pourrait leurs faire du mal - pas de mettre la vie des personnes à l’abri des effets de leurs best-sellers. Tant pis pour les gens : l’essentiel est que le prozac, lui, ne souffre pas.
Ce point de vue peut paraître cynique, et il l’est, mais qui a jamais cru que des grandes entreprises qui ramassent des millions, voire des milliards grâce à la maladie ont pour priorité la santé des gens ?... Ce serait étrange, carrément bizarre.
Vous vous dites peut-être que l’akathisie ne touche qu’un tout petit pourcentage de personnes, et qu’il n’y a donc aucune raison que ça tombe sur vous – mais ne supposez pas trop vite. Le pourcentage de cas d’akathisie n’a pas encore été calculé pour une seule raison : personne n’a intérêt à le connaître, si ce n’est les dépressifs, et eux ne sont pas en état de faire des enquêtes.
À partir des études préliminaires à la mise sur le marché du Prozac, on peut quand même avancer un pourcentage : sur un traitement court de 4 à 6 semaines, le pourcentage d’akithisie conduisant au suicide serait situé entre 5,29 % et 5,59 %. (Ce pourcentage ne prend pas en compte les akathisies qui n’ont pas conduit à la mort.) C’est bien plus que la probabilité de gagner au loto quand on y joue. Ce chiffre est obtenu en généralisant les résultats obtenus sur un petit nombre de personnes, mais il n’y là rien de choquant : c’est la manière habituelle dont procède l’industrie pharmaceutique. Il est à noter qu’on ne sait pas du tout quel est le pourcentage d’akathisies mortelles sur des personnes déjà suicidaires avant de commencer le traitement – mais on peut supposer qu’il est bien plus important.
Parmi les nombreux « drames familiaux » qui font si souvent la une du journal télévisé (un père de famille tue sa femme et ses enfants et se tue ensuite), certains sont probablement causé par l’akathisie – car il faut bien que le pourcentage se manifeste quelque part. Mais l’industrie pharmaceutique peut dormir tranquille : le discours dont elle a inondé les médias a suffisamment anesthésié les consciences pour que personne ne fasse le rapprochement.
Et d’ailleurs, comment suspecter un « antidépresseur » ?... Son nom même le met à l’abri de tout soupçon. Si le suicidatif s’avouait comme tel, là oui on serait méfiant – mais dans ce cas-là, le problème ne se poserait même pas : personne n’en voudrait pour se soigner.
L’histoire de l’akathisie ne s’arrête pas là. Comme l’industrie pharmaceutique n’est jamais à court de ressources, elle a inventé des médicaments contre l’akathisie. Quoi de plus ingénieux ?... De cette manière, un effet potentiellement mortel (et pas seulement pour celui qui en souffre, aussi pour ceux qui ont la malchance d’être à côté), effet qui aurait pu et aurait dû briser définitivement la carrière du dit médicament, devient lui-même une source de profits. Bien sûr, ces nouveaux médicaments ont lui-même de nouveaux effets négatifs. Qu’on traitera avec d’autres médicaments qui auront eux-mêmes d’autres effets négatifs, etc.
Quant à la solution la plus naïve, celle qui consiste à arrêter le médicament qui déclenche l’akathisie, elle est fortement déconseillée par les psychiatres : « Pour le patient, l'akathisie est très incommodante et constitue de ce fait un motif important d'arrêt du traitement. Mais arrêter ou diminuer la dose de la médication de sa propre initiative n'est jamais une bonne idée : en effet, les antipsychotiques ne sont pas prescrits sans raison. Si vous arrêtez de les prendre, vous risquez de retomber malade. »
Cette dernière phrase implique que quelqu’un qui souffre d’akathisie n’est pas malade… Mais qu’est-ce qui est le plus dangereux : être psychotique, ou risquer le meurtre ou le suicide par akathisie ? Dans le cadre du discours officiel, tout problème pour lequel on se fait soigner est, par principe et par définition, infiniment plus grave que toute conséquence du traitement pris pour se soigner – même si cette conséquence est la mort.
Ce type de minimisation ne change cependant rien à la réalité : les antidépresseurs sont un moyen mais aussi une cause de suicide – et c’est l’akathisie, ce trouble neurologique occulté, qui joue le rôle de facteur déclenchant.

24 août 2008

C'est le moment ou jamais...

...pour acheter L'Agenda 2008-2009. Le mien (celui avec le chat devant la fenêtre) me plaît beaucoup ; je suis très satisfaite du résultat.

C'est un outil exceptionnel pour s'organiser et s'introspecter, sans équivalent dans les librairies - voilà, comme ça ceux qui m'accusent de faire de l'auto-promotion auront une bonne raison de penser ce qu'ils pensent ! ;-)

Au fait : vous pouvez le trouver dans le phare (en cliquant à droite sur le lien).

Je dois aussi mettre quelques liens vers des sites extrêmement importants contenant des informations vitales pour la santé de tout le monde, et donc la vôtre... je le ferai bientôt. Si vous les voulez vite fait, laissez-moi un commentaire, ça me motivera.

Molécule cherche maladie pour traitement

Au sein de l’Union Européenne, les entreprises du médicament n’ont pas le droit de vendre leurs cachets (ceux délivrés sur ordonnance) directement aux consommateurs. Et en France, elles n’ont pas non plus le droit de faire de la publicité auprès du public pour les médicaments remboursables par la Sécurité Sociale.
Or les entreprises du médicament sont des entreprises, pas des organisations philanthropiques : elles cherchent un retour sur investissement conséquent et rapide. Et de toute évidence, le moyen le plus sûr d’y parvenir serait de vanter au grand public les bienfaits de leurs petits cachets… Le problème que la législation leur pose est donc celui-ci : « Comment parvenir à faire de la publicité pour nos médicaments auprès du public – sans faire de la publicité pour nos médicaments auprès du public ? Autrement dit, comment populariser nos cachets sans en parler directement ?... »
La solution qu’ils ont trouvée à ce problème difficile est simple, élégante, et incroyablement efficace : au lieu de faire de la publicité pour leurs cachets, ils en font pour les maladies que ses cachets soignent !
Bien sûr, il ne faut pas prendre cette phrase au pied de la lettre. L’objectif étant financier, peu importe que ces maladies soient réelles ou imaginaires, que les cachets les soignent réellement ou seulement par la grâce de l’effet placebo, et que les dits-cachets aient ou non des effets plus graves que ce qu’ils sont sensés soigner. L’important n’est pas la réalité, mais la perception que le grand public en a. Comme le disent très justement deux experts en marketing : « Le monde du marketing n’est fait que de perceptions dans l’esprit des consommateurs ou des clients potentiels. La perception est la réalité du marketing. Tout le reste n’est qu’illusion. »
Dans son excellent livre Les inventeurs de maladie, le journaliste scientifique Jörg Blech explique très bien comment les choses se passent. La publicité dite de disease awareness (sensibilisation à la maladie) met en alerte les consommateurs ; ces vastes campagnes publicitaires convainquent la population des risques de certaines maladies. Avec une arrière-pensée : vendre les médicaments et traitements qui y correspondent. Cette forme indirecte de publicité pour des médicaments est de plus en plus prisée par les entreprises pharmaceutiques, qui informent sans cesse les gens de l’existence de symptômes et syndromes qui mettraient en danger leur bien-être.
De la publicité pour une maladie qui existe à la publicité pour une maladie qui n’existe pas, il n’y a qu’un pas facile à franchir. Lorsqu’on se situe dans une perspective purement commerciale, seule la perception compte : en marketing, lorsqu’on arrive à convaincre le grand public qu’une maladie existe, alors elle existe. C’est pourquoi, ces dernières années, l’industrie pharmaceutique s’est employée à morbiformer (à donner la forme d’une maladie) à toutes sortes de problèmes que l’humanité considérait depuis des milliers d’années comme relevant de domaines tout autres que la médecine, voire comme faisant parti inhérente de la condition humaine.
Cette stratégie est d’autant plus payante qu’elle a déjà été employée à mainte reprise. Il est en effet plus facile de morbiformer le vingtième et unième problème que le premier : à force d’être soumis à des campagnes publicitaires envahissantes, le grand public s’habitue peu à peu à envisager toutes les difficultés et défis de l’existence comme des maladies que seuls les docteurs sont aptes à soigner.
Prenons un exemple.
Jusqu’aux années cinquante, un enfant remuant et agité était considéré comme insuffisamment éduqué. On lui faisait donc recopier cent ou deux cents fois : « je ne dois pas me retourner pour parler à mon voisin » - il arrivait même qu’on le prive de dessert ou qu’on le frappe sur les doigts ou sur les fesses. Mais on ne se contentait pas de mesures punitives : on lui expliquait aussi en long, en large et en travers, à mainte reprise, l’importance de la concentration dans la vie, on lui faisait écrire une rédaction sur le thème de la distraction et de ses inconvénients, on valorisait à ses yeux l’obéissance, l’exactitude, l’assiduité, l’attention, l’application, l’ordre, la patience, et le travail – et on lui dépeignait sous des couleurs répugnantes les défauts inverses, ainsi que leurs tragiques conséquences. On s’efforçait aussi de lui donner l’exemple de toutes les qualités qu’on voulait lui voir acquérir. Il suffit de parcourir un manuel scolaire de cette époque pour comprendre que beaucoup d’intelligence, d’énergie et de temps était consacré à l’apprentissage de ce qu’on appelait alors un « bon comportement ».
Depuis que l’agitation enfantine a été morbiformé, tout est beaucoup plus simple. On diagnostique l’enfant agité : il souffre de trouble de déficit de l’attention/Hyperactivité (TDAH) - maladie dont l’existence a été voté à main levée lors d’une rencontre d’un comité de l’Association Psychiatrique Américaine en 1987. On lui fait donc avaler de la Ritaline, substance qui produit sur le cerveau un effet comparable à celui de la cocaïne et qui le rend beaucoup plus docile.
Mais pour que l’histoire soit complète, il faut aussi l’envisager sous un autre angle : l’angle marketing. Sous cet angle, le personnage principal ce n’est plus l’enfant surexcité (ou sa mère excédée) mais la molécule de méthylphénidate, plus connue sous le joli nom de Ritaline. Dans cette version de l’histoire, c’est elle la star – c’est elle qui cherche à conquérir son public.
La Ritaline existe depuis 1944 ; elle fut synthétisée par un chimiste employé par l’entreprise Ciba (qui fusionna par la suite pour donner Novartis, l’actuel fabricant de Ritaline). Pendant longtemps, cette molécule resta célibataire : elle ne trouvait aucune maladie bien claire à soigner. En termes de marketing, elle n’avait pas encore trouvé sa niche. Mais écoutez le bon conseil des spécialistes : « Vous n’êtes pas le premier occupant de votre catégorie ? Tout espoir n’est pas perdu… Trouvez-vous une nouvelle catégorie où vous serez le premier ! Ce n’est pas aussi difficile qu’il y paraît. »
Qui dit « nouvelle catégorie » dit ici « nouvelle maladie ». La nouvelle maladie en question, ce fut d’abord le « trouble fonctionnel du comportement », puis le « dysfonctionnement cérébral minime », le « trouble hypercinétique » et enfin, le TDAH (en américain, TDAH). Le TDAH a une supériorité évidente sur les précédents noms : c’est un acronyme qui n’est déchiffrable que par les initiés. Son obscurité est décourageante. Un médecin qui annonce « votre fils souffre d’un dysfonctionnement cérébral minime » peut toujours s’entendre rétorquer : « Il a eu 20/20 au dernier contrôle de maths ! », alors qu’un médecin qui annonce « votre fils souffre de TDAH » ne risque rien. Les parents se contentent de le regarder avec des yeux ronds et angoissés, avant de demander d’une petite voix : « C’est grave, docteur ?... »
C’est ainsi que la mignonne Ritaline trouva son prince charmant : TDAH. Ils vécurent longtemps heureux et eurent beaucoup d’enfants dociles. D’une manière comparable, un épisode normal de la vie des femmes, l’arrêt de la fertilité et donc des règles à un certain âge, a été morbiformé en ménopause (maladie du déficit oestrogénique). La ménopause est une maladie dont souffraient toutes les femmes mûres, sans le savoir et sans en souffrir, jusqu’à ce les hormones de synthèse du laboratoire pharmaceutique Wyeth-Ayerst ne volent à leur secours. Dans son livre, Jörg Blech cite Barbara Wanner, médecin à Zurich, qui dit ceci : « Il est intéressant de remarquer que la définition de la ménopause comme maladie est apparue exactement au moment où étaient disponibles des hormones de synthèse susceptibles de traiter cette maladie nouvellement définie ». C’est intéressant… et c’est logique.
L’agitation des enfants, la fin des règles chez les femmes, la vieillesse chez les hommes, la colère, la timidité, l’anxiété, le mauvais caractère, le deuil – n’importe quel problème est morbiformable, et peu à peu, au fil du temps et des opérations marketing de l’industrie pharmaceutique, n’importe quel problème se retrouve morbiformé. Chaque molécule se retrouve ainsi dotée de sa maladie personnelle, comme chaque homme d’état a son garde du corps. Car c’est la maladie qui protège le médicament, elle qui le justifie et l’excuse de tous ses défauts : « Oui, il a quelques petits effets secondaires, et alors ?... Pensez un peu à tous ces pauvres malades qu’il a soulagé… C’est vraiment un remède miracle, moi je lui dis chapeau ! » Sans la maladie réelle ou imaginaire dont il guérit ou prétend guérir, le médicament serait tout nu : une pauvre petite molécule chimique sans grand intérêt pour personne.
C’est dans ce contexte très vaste de la médicalisation de l’existence à des fins commerciales que se situe le discours officiel sur la dépression. Ce qu’on appelait avant « tristesse », « mélancolie », « problème existentiel », « errance spirituelle », « questionnement », « inquiétude », « angoisse métaphysique », « chagrin », « maussaderie », « pessimisme », « peur de la mort », « désespoir », « fatalisme », « misanthropie », etc., a été rassemblé et morbiformé en une maladie portant le nom de « dépression ». Et c’est cette « dépression » qui protège de son corps gigantesque toutes les petites molécules chimiques qui se cachent derrière elle, tout comme les guerriers athéniens se cachèrent dans le grand cheval de bois. Les troyens, intrigués par ce monument insolite, le firent entrer dans leur citadelle… on connaît la fin. Edouard Zarifian, un psychiatre connu et reconnu, dit dans son livre Des paradis plein la tête : « Il y a maintenant de la dépression partout parce qu'il y a un marché pour les antidépresseurs et pas l'inverse ».
Depuis 1990, soit en une quinzaine d’années, le chiffre d’affaire de l’industrie du médicament a été multiplié par trois. Quant au nombre de dépressifs soignés comme tels, il a connu une augmentation encore plus spectaculaire : le nombre de personnes souffrant de « dépression » en France et dans les pays occidentaux a été multiplié par sept en dix ans.

23 août 2008

Discours officiel

Le discours dominant se trouve partout, ou presque : on le lit dans les magazines féminins ; on l’entend à la télévision ; on le trouve sur le net ; on l’entend dans le cabinet de son médecin. Comme il fait l’unanimité dans les médias depuis bon nombre d’années, il la fait aussi, par voie de conséquence, dans la tête de la plupart des gens qui s’intéressent à la dépression - soit parce qu’ils se sentent directement concernés, soit parce qu’un de leur proche broie du noir. Son omniprésence lui donne le statut d’une évidence : quelque chose qu’on accepte d’emblée, ou qu’on finit par accepter à force, par lassitude.
Voici quelques échantillons de ce discours qu’à moins de vivre coupé du monde au fin fond de la taïga, vous connaissez déjà :
« La dépression est une vraie maladie, ce n’est pas un laisser-aller, un mal de vivre que vous auriez laissé se développer ; vous ne l’avez pas voulue et vous n’en êtes pas responsable. »
« La dépression est une maladie que l’on peut guérir. »
« La dépression n'est pas seulement une forme de tristesse, mais une authentique maladie reconnue comme telle par les médecins et les chercheurs du monde entier. »
« La dépression est une vraie maladie : seul un médecin peut la diagnostiquer. »
« Non, la dépression n'est plus une malédiction. C'est une maladie qu'il importe de reconnaître et de traiter énergiquement. »
« La dépression est aussi une maladie biologique. Contrairement à ce qu'on entend parfois, la dépression n'est pas seulement une maladie psychologique. »
« La dépression est une maladie et dont le traitement est soumis à plusieurs handicaps. »
« Aujourd'hui, seul un sujet déprimé sur cinq consulte et reçoit un traitement médicamenteux antidépresseur adapté, alors que la dépression est une maladie qui se soigne et qui guérit. »

Cette idée que la dépression est une maladie constitue le noyau dur du discours officiel ; autour de cette idée centrale, gravitent de nombreuses d’idées annexes : la dépression est une maladie héréditaire et/ou génétique ; la dépression est une maladie qui se soigne avec des médicaments (des antidépresseurs) ; il n’y a pas de dépendance aux antidépresseurs ; faites confiance à votre médecin ; la dépression peut frapper n’importe qui ; etc.
Voilà pour le contenu du discours officiel sur la dépression. Mais avant de l’examiner de plus près, il est bon de jeter au moins un coup d’œil au tout dont il est une partie. En effet le discours officiel sur la dépression s’inscrit dans un cadre beaucoup plus vaste : celui d’une médicalisation accrue de l’existence.

22 août 2008

C'est l'ignorance qui tue

ça ressemble à un cliché... c'est une vérité que l'on ne mesure qu'à mesure que l'on s'en débarrasse.
Et ce n'est jamais fini : l'ignorance est un goudron collant dont on ne finit jamais de se nettoyer.
Ce que nous savons n'est rien, ne sera jamais rien, en comparaison de tout ce que nous ignorons.

N'empêche qu'à chaque ignorance qui nous quitte, chaque connaissance qui nous gagne, l'horizon des possibles s'élargit pour de vrai.

Que ce soit les souffrances du corps...
Que ce soit les souffrances de l'esprit, de l'âme...

C'est toujours notre ignorance qui nous paralyse, toujours notre ignorance qui nous plombe, nous enfonce, nous démoralise, nous tue.

Et pire encore, nos illusions. Elles sont mignonnes peut-être ? Pas si mignonnes, si on pouvait voir ce que cache leur minois narquois de jolies blondinettes. Ce sont elles, nos ennemis de l'intérieur ! Nos Miss France au delà de tout soupçon sont des terroristes.

Victimes... oui, toujours nous sommes victimes. Mais victimes de nous-mêmes, de nos propres insuffisances, de nos failles. De nos faiblesses et de nos lâchetés. Le courage est le fil d'Ariane qu'il faut saisir pour sortir du labyrinthe ; le courage, la recherche - car ils se ressemblent. Quasi synonymes.

20 août 2008

Ulcérée

Pas au point d'en attraper un ulcère, enfin j'espère...

Ulcérée par le nombre de mensonges qu'on nous fait avaler, parce que c'est bon pour la santé de certains portefeuilles - et peu importe que des gens, des enfants, en meurent.

Ulcérée par la crédulité bovine, ovine, de tous ces gens qui préfèrent mourir entre les mains des médecins que vivre en bonne santé en dehors.

Cette tête, là, sur leur épaule, elle est là pourquoi ?

Pour leur faire identifier les signes extérieurs de pouvoir qui leur permettront de "faire confiance" ? Faire stupidement, dangereusement, irrémédiablement confiance ?
Et la logique que la nature (D...) leur a donné : à quoi leur sert-elle ? A calculer les vacances qui coûteront le moins cher ? Et c'est tout ?...

Ils se ruent comme des moutons vers la mort ; ils préfèrent continuer à croire ce qu'ils ont toujours cru que de changer - que de penser - que de devenir enfin des adultes. Et que de sauver leur peau.

L'autonomie intellectuelle ne s'achète pas, ne se vend pas - c'est à chacun de revendiquer la sienne, s'il en a le courage, s'il est un être humain, et pas un agneau qu'on mène à l'abattoir.

14 août 2008

La santé de l'âme - celle du corps (comparaison)

Elles sont très comparables.

Dans les deux cas, il y a deux sortes principales de problèmes : les carences et les intoxications.

Carence de vérité(s) pour l'esprit ; carence d'éléments essentiels pour le corps.

Le scorbut est au corps ce que l'ignorance est au mental : le manque de quelque chose de crucial, de vital - vitamine sans laquelle on s'étiole, on s'affaisse, on s'attriste.

Quant aux intoxications (ou empoisonnement, c'est plus clair), il y en a de l'esprit aussi bien que du corps. Les cellules saturées de poison ne peuvent plus assimiler les éléments essentiels... de même, l'esprit illusionné ne peut plus accepter la vérité qui se présente, le mensonge occupant déjà toute la place.

Se débarrasser des poisons qui intoxiquent notre corps ; se débarrasser des mensonges qui intoxiquent notre esprit : au fond, c'est la même démarche.

Enrichir son alimentation de ce qui lui manque ; découvrir et assimiler les vérités dont notre esprit a faim - là aussi, il s'agit de deux processus comparables.

Conseil

La vie sauvage... qu'est-ce qui y pousse, si ce n'est une soif d'authenticité ?

De simplicité ?

De vérité, enfin ?...

Trop de strass et trop d'images nous ont détourné de l'essentiel ; de cette source secrète et pure qui coule à l'écart, ignorée de tous, derrière la jungle de nos meubles, de nos soucis, de nos petits enfers quotidiens. Prisons minuscules où nous errons en rond.

Cafard.

Un petit effort ; un geste de la main ; la tendre devant soi, un peu plus haut que soi, aspirer à l'essentiel - demander l'essentiel. Le demander à l'essentiel. Et renouer ainsi avec la nature originelle, perdue, enfouie sous les strates superposées du mensonge, les couches de maquillage et de masque.

As-tu oublié d'où tu viens ?

As-tu oublié où tu vas ?

L'amour commence lorsqu'on se dépouille de tout ce qui est faux ; la liberté commence lorsqu'on cherche honnêtement ce qui est vrai ; et de tous nos simulacres la mort fera un bûcher.

Les poupées perdront leurs têtes ; les souvenirs s'émousseront ; les mâts des bateaux s'abattront comme des arbres ; et ce pseudo-infini touchera à sa fin.

Les forêts silencieuses chuchotent encore un secret qui t'attend - mais t'attendra-t-il toujours ?...

La mort est inéluctable.
Inévitable.
Et c'est elle qui soulèvera le voile, si tu ne le soulèves pas avant.

N'attends pas qu'il soit trop tard !

Oublie l'accessoire, oublie le superflu et le contingent - tourne-toi vers ce que tu sais être vrai. C'est LA qu'il faut creuser.

Santé mentale et santé physique

Il y a tous les cas de figures, tous les cas de quiproquos :

- ceux qui croient que leur problème est physique alors qu'il est mental ;
- ceux qui croient que leur problème n'est QUE physique alors qu'il est AUSSI mental ;
- ceux qui croient que leur problème est mental alors qu'il est physique ;
- ceux qui croient que leur problème n'est QUE mental alors qu'il est AUSSI physique.

Dans la première catégorie se rangent tous ceux qui, par poltronnerie, matérialisme et immaturité intellectuelle "zappent" complètement leur mal-être métaphysique, et se laissent convaincre avec gratitude par leur médecin ou leur psychiatre que leurs difficultés psychologiques et leurs carences spirituelles n'en sont pas, mais qu'elles sont plutôt les conséquences d'un "neurone cassé" (ils ne le disent pas comme ça, mais c'est l'idée : un problème purement mécanique dans le cerveau).

Dans la troisième catégorie, se rangent ceux qui, sentant que quelque chose ne fonctionne pas normalement dans leur corps, se tournent vers des médecins qui, trop orgueilleux pour reconnaître honnêtement leur ignorance, disent "c'est psychologique" au lieu de dire "je ne sais pas d'où ça vient". Leur(s) maladie(s) étant inexpliquées, on les classe parmi les psychosomatiques. S'ils se laissent influencer par le prestige de la blouse blanche, ils iront soigner chez un psychanalyste un problème biologique - avec toute l'absence de résultats que l'on peut en attendre.

Il faut savoir s'écouter ; car lorsqu'on ne s'écoute pas suffisamment, on suit les figures d'autorité bêtement, veulement, moutonnement - et ça, c'est très mauvais pour la santé physique comme pour la santé mentale.

S'écouter, ce n'est pas tomber dans l'hypocondrie, mais plutôt faire confiance à ses sensations, à ses pensées : bref, se fier à soi-même.

Tant de gens n'évaluent la pertinence des informations qu'ils reçoivent qu'en fonction de leur émetteur !... Si c'est le journaliste du journal télévisé qui l'a dit... alors, c'est vrai. Si c'est quelqu'un qui n'a pas de titre et qui rame à contre-courant... alors, c'est faux. Ils ont perdu de vue le sens du mot "vérifier". On ne peut vérifier qu'en faisant usage de son jugement ; ce n'est pas une procédure automatique.

La dignité de l'être humain, c'est cette capacité à faire des choix éclairés - mais quels choix sont éclairés quand on fait aveuglément confiance à certains, et qu'on éprouve une méfiance tout aussi aveugle envers certains autres ?... Confiance et méfiance ne doivent pas remplacer l'examen réfléchi des arguments et des preuves. Ce n'est pas parce que je fais confiance que je ne dois pas vérifier (au contraire : si je vérifie et que ma confiance est bien placée, je serai renforcée dans mon choix) - et ce n'est parce que je me méfie que je ne dois pas vérifier.

Ne laissez pas votre santé mentale et physique aux mains des spécialistes ; ne croyez pas qu'il vous faut "lâcher le volant" pour être aidé ; personne n'est mieux placé que vous pour prendre les meilleures décisions pour vous.

On définit trop souvent l'âge adulte comme celui de l'indépendance financière, mais l'âge adulte, c'est avant tout celui de l'autonomie intellectuelle. Tous ces gens craintifs et moutonniers qui remettent leur santé, leur esprit, leur corps, leur cerveau à d'autres sont ou seront des victimes.

Ils croient encore que n'importe qui (à condition que la société lui reconnaisse une certaine compétence) est plus apte qu'eux à s'occuper d'eux.

C'est une illusion. Les gens, tous les gens, sont égoïstes. Ils ne se soucient de vous que très peu. Et si vous ne réfléchissez pas activement, si vous ne consacrez pas toute votre énergie mentale, à vous, à votre vie, à chercher des solutions à vos problèmes - personne ne le fera.

On vous laissera mariner dans la souffrance émotionnelle et physique. On vous laissera vous y engluer.

Autour de moi, je vois beaucoup de gens qui consacrent une énergie incroyable à l'amélioration de leur domicile. Ils font des travaux, agrandissent, aménagent, redécorent, plantent, protègent, refont à neuf... Mais ils ne passent pas le quart de cette énergie à organiser leur vie, à se demander ce qu'ils veulent, à chercher des solutions à leurs problèmes physiques et/ou mentaux.

A quoi bon une belle maison, si on y souffre ?

A quoi bon le décor, si l'acteur principal est dégoûté de la vie ?

L'important n'est pas la coquille. La partie nutritive de l'escargot se cache à l'intérieur.

Pas d'accoutumance aux haricots verts

Petites considérations diététiques...

Sur un forum américain, des gens parlent "d'intoxication par l'eau".
Sur un forum français, qqn dit : "lorsque je fais du sport, je me retrouve très vite dépendant aux endorphines..."
Sur un autre forum, qqn met en garde contre l'excès d'ail : "attention ! c'est un produit actif, il ne faut pas le prendre à la légère."

Cette dernière phrase, ne serait-elle pas plus appropriée à propos de n'importe quel antidépresseur chimique ?...

Peut-être que les gens ont perdu leur bon sens ; cette faculté innée qui permet de faire la différence entre la drogue et la nourriture, entre l'eau et le poison. Et c'est vrai que les nourritures d'aujourd'hui (celles qui s'achètent conditionnées) ne sont pas seulement de la nourriture - on y a ajouté d'innombrables substances qui en font aussi des drogues.

"Attention ! les haricots frais sont une substance active. Ne les prenez pas à la légère."

ça paraîtrait idiot, non ?... et pourtant c'est vrai, les haricots frais sont une "substance active". C'est même une substance vivante ! Notre corps a besoin de ce genre de substance-là.

Notre corps n'a pas besoin de ce qu'on fabrique dans les usines de l'industrie pharmaceutique. Il n'a pas été conçu pour digérer et assimiler ce que l'homme fabrique - seulement ce que "la nature" [D...] fabrique.

Les gens se ruent sur les compléments alimentaires - mais la seule chose qui puisse améliorer ou compléter une alimentation, c'est une meilleure alimentation. Pas des cachets fabriqués dans des usines.

Les oméga-3 sont plus utiles lorsqu'on les mange sous forme de sardine et de foie de morue que sous forme de gélules. Isoler une substance, au prix de transformations industrielles qui certainement ne l'améliorent pas, pour l'avaler "toute seule", au lieu de la consommer avec ce qui l'accompagne naturellement, n'est-ce pas irrationnel ? D'autant que le corps n'a pas besoin QUE d'oméga-3. Il a aussi besoin de pleins d'autres nutriments - qui sont présents dans la vraie sardine et le vrai foie de morue, mais qui sont absents des gélules chères que des commerciaux habiles vendent à des prix exorbitants.

L'industrie pharmaceutique voudrait convaincre le monde, tout le monde, que la santé de tout le monde est entre ses mains. En fait, ce n'est pas la SANTE qui est entre ses mains - seulement la maladie, qu'elle crée souvent, et dont elle vit.

La santé est entre les mains de "la nature". Seule une alimentation saine peut donner un corps sain.

Et le sport n'est pas une drogue : il n'y a pas "d'accoutumance" à une bonne habitude.

Il n'y a pas d'accoutumance aux haricots verts.

Il n'y a pas d'intoxication à l'eau - mais il peut y en avoir à ce qui a été ajouté à l'eau...

Une femme est morte après avoir bu trop d'eau (suite à une compétition stupide, bien américaine au mauvais sens du terme). Ce n'est pas une intoxication - c'est une question de volume. L'estomac a un certain volume : comme n'importe quel contenant, on peut l'abîmer si on le remplit trop.

13 août 2008

Devinez le nom de l'antidépresseur X !

Effet principal de l'antidépresseur X : apaise, ralentit le cours des pensées, permet de relativiser (ce qui n'est pas important cesse de le paraître).

Effets secondaires : maux de tête, langue chargée, mauvaise haleine. Les effets secondaires s'estompent avec le temps.

Effet au long terme sur la santé physique : Excellent ! Plus on prend l'antidépresseur X, plus la santé s'améliore.

On s'habitue à l'antidépresseur X, mais il n'y a jamais aucune accoutumance.

L'antidépresseur X est gratuit, mais il n'est pas à la portée de n'importe qui.
Si vous en parlez à votre docteur, il vous le déconseillera, ou même cherchera à vous l'interdire. Mais en Allemagne, il est tout à fait reconnu.

Alors ?

A votre avis, quel est le nom de l'antidépresseur X ?...

(J'attends 3 réponses avant de donner la bonne réponse !)

[Quelques jours plus tard]

Puisque personne ne trouve, je vous donne un indice supplémentaire.
Certaines personnes se sont débarrassées de leur tumeur cancéreuse après moins d'un mois de traitement.
Oui, je sais, ça paraît invraisemblable - mais c'est que vous ne connaissez pas le fonctionnement de l'antidépresseur X.


[Plusieurs mois plus tard]

Personne n'a trouvé ?...
La solution de l'énigme est ici :


http://marre-de-la-vie.blogspot.com/2009/09/le-jeune-est-un-antidepresseur.html

09 août 2008

Causes physique de dépression ?

Bonjour à vous, bonjour à tous...

ceux qui me lisent savent que je pense que la "dépression" (la souffrance mentale) est essentiellement due à des causes morales - idées fausses, croyances erronées, etc.

C'était en tout cas le cas pour moi.

Cependant, il est logique qu'un mauvais état physique joue dans le mauvais sens. C'est particulièrement évident lorsqu'on a une maladie bien répertoriée - par exemple, le sida. Mais c'est certainement moins évident lorsqu'on n'a PAS de maladie bien répertoriée...

Ces deux derniers jours, j'ai fait tout un tas de découvertes extrêmement intéressantes qui concernent je pense beaucoup de monde ; je vous les livre en vrac, sans donner les sources, ça serait trop compliqué :

- il y aurait coïncidence entre les régions dont le sol est pauvre en magnésium et celles où le taux de suicide est le plus haut ;

- le manque de magnésium chez les animaux se manifeste par une hyper-nervosité (l'animal panique au moindre bruit) ;

- la plupart des gens seraient en déficit de magnésium sans le savoir ;

- on peut avoir un taux de magnésium tout à fait correct dans le sang et cependant en manquer, si on est intoxiqué aux métaux lourds (ces métaux agissent comme des "coucous" : ils prennent la place du magnésium qui ne peut plus se fixer) ;

- l'intoxication au mercure peut être responsable d'un état dépressif, suicidaire, ou d'état de folie ;

- on peut être drogué sans le savoir, simplement parce qu'on mange du pain et des laitages, si on est intoxiqué aux métaux lourds (ceux-ci transformeraient gluten et caséine en opium pour le corps );

- l'autisme peut être soigné par un régime sans gluten ni caséine - parce que les autistes sont intoxiqués aux métaux lourds ?

- et enfin... les vaccins et les plombages seraient responsables de beaucoup d'intoxication au mercure dont on ne parle pas.

Bon... tout ça est donné en vrac ; mais maintenant deux mots sur moi : j'ai beaucoup de plombages dans la bouche depuis déjà pas mal d'années ; des problèmes de gencives et de caries à répétition ; physiquement, je n'ai pas beaucoup d'énergie [alors que moralement tout va bien] et parfois je passe des journées entières sans avoir l'impression d'arriver à me réveiller complètement. Une fois, j'ai fait un régime qui supprimait le blé, et je m'étais sentie physiquement très bien (moralement, à l'époque, ça n'allait pas du tout). Donc... très logiquement... j'essaie un régime sans gluten (je ne me sens pas prête à arrêter le lait, même pour voir).

Voilà tout pour l'instant ; si vous avez des problèmes de santé inexpliqués (et que vous avez beaucoup de plombages et/ou qu'on va a vacciné récemment), il y a certainement une piste à suivre.

07 août 2008

Un Sophisme

On peut prendre maladie au sens littéral, et dans ce cas le mot signifie « altération de la santé physique causée par des facteurs internes ou externes, dysfonctionnement de l’organisme d’un être vivant », mais on peut aussi prendre maladie au sens métaphorique, et dans ce cas le mot signifie seulement « ce qui désorganise, affaiblit » ou encore « grave problème ».

En ce sens métaphorique, beaucoup de choses sont des maladies : la pauvreté, l’individualisme, la vieillesse, la médisance, la politique du gouvernement… En ce sens imagé, la dépression est certainement une maladie : une personne dépressive, autrement dit très triste et angoissée, a un vrai gros problème. Elle voit sa vie se décomposer et se désorganiser petit à petit ; elle est affaiblie par des idées noires, par l’angoisse, la culpabilité, le ressentiment, l’humiliation, etc.

Mais attention ! Ce n’est pas parce que la dépression est une maladie au sens métaphorique, qu’elle en est une au sens propre.

Si un poète dit : « la terre est bleue comme une orange », et que vous appréciez son image surréaliste, vous opinerez en disant : « oui, tout à fait, elle est ronde comme une orange, et de plus elle est bleue… » - mais vous n’en déduirez pas qu’on peut éplucher le globe terrestre ou en tirer du jus avec un presse-agrumes. Une métaphore n’est pas une définition : on ne peut pas glisser du sens figuré au sens propre. L’affirmation selon laquelle « la dépression est un cancer de l’âme » ne signifie pas qu’on doive la soigner avec une chimiothérapie. C’est évident, ce que je dis là, et pourtant il semble bien que certains abusent de la polysémie de maladie pour glisser subrepticement du sens métaphorique au sens littéral.

Soit vous me croyez sur parole, soit vous préférez vérifier par vous-même. Dans ce cas, lisez attentivement ce qui suit. Je m’excuse à l’avance de la longueur de la démonstration, mais il n’y pas moyen de faire autrement.

Voici un court paragraphe tiré du site du laboratoire pharmaceutique Pfizer :

« La dépression est une vraie maladie. Une personne déprimée souffre intensément. Elle a besoin d'aide et d'être traitée efficacement. Si vous souffrez, parlez-en à votre médecin. »[1]

Ces quelques lignes ressemblent comme deux gouttes d’eau à ce qu’on entend un peu partout ; c’est un échantillon parfaitement représentatif de ce qui se dit de nos jours sur la dépression. (Je ne sais pas vous, mais ce type de discours me fait un peu le même effet que le ronronnement d’un ventilateur : c’est apaisant parce que c’est toujours la même chose ; on ne risque pas d’être surpris.)

Sachant qu’on a affaire à un exemple typique de discours médical, toutes les observations - qu’elles soient sémantiques, stylistiques ou logiques - qu’on en pourra faire présenteront de l’intérêt, car ces observations seront potentiellement généralisable à l’ensemble du discours médical sur la dépression. Autrement dit, si l’on réussit à démontrer que ce paragraphe est du blabla pur, on aura acquis une forte présomption que tout le discours médical sur la dépression est du blabla plus ou moins dilué.

Penchons-nous donc de très près sur cet échantillon si significatif.

« La dépression est une vraie maladie. »

Malgré son ton très affirmatif, cette première phrase ne nous dit pas ce qu’est la dépression. Car une « vraie maladie », ce peut être un vrai problème (maladie au sens métaphorique) comme ce peut être un vrai dysfonctionnement du corps (maladie au sens propre). Cependant, on a la sensation que quelque chose d’important a été dit. Pour en savoir plus, passons à la deuxième phrase.

« Une personne déprimée souffre intensément. »

Cette affirmation est, à première vue, indiscutable. Oui, une personne déprimée souffre intensément. Enfin… quoique… à bien y réfléchir, tout dépend de l’intensité de la déprime : lorsqu’on est intensément déprimé, on souffre intensément ; lorsqu’on est un peu déprimé, on souffre un peu. Cette phrase-là révèle donc une certaine tendance à la dramatisation.

Mais il y a un autre point important à éclaircir : qu’est-ce que cette phrase vient faire là ?... Pourquoi succède-t-elle à « La dépression est une vraie maladie » ? Il serait étrange qu’il n’y ait aucun rapport – alors cherchons-en un. Ce que l’auteur veut dire, c’est probablement : « La dépression est une vraie maladie, car une personne déprimée souffre intensément. » Dans ce cas, le sens de la première phrase devient beaucoup plus clair. L’auteur prend maladie au sens de « problème ». En effet lorsqu’on souffre intensément, on a un gros problème. Le sens littéral (maladie biologique) est exclu, car on peut très bien être atteint d’une maladie biologique sans souffrir… par exemple lorsqu’on souffre d’hypertension ou de décalcification. Maintenant qu’on a élucidé le sens des deux premières phrases, passons à la suivante.

« Elle a besoin d’aide et d’être traitée efficacement. »

Rappelons qu’il s’agit toujours de la personne déprimée, qui souffre. Quoiqu’elle ait l’air aussi simple que les précédentes, cette phrase est complexe ; coupons-la en deux pour examiner ses deux parties séparément.

« Elle a besoin d'aide… »

Jusqu’ici, tout va mal mais tout va bien : la dépression est un vrai problème ; une personne déprimée souffre intensément ; elle a donc besoin d’aide… Ce n’est peut-être pas joyeux-joyeux, mais au moins c’est logique. Mais soudain, à mi-phrase, changement de direction à 180 degrés :

« …et d'être traitée efficacement. »

De l’idée que la dépression est un vrai problème et qu’une personne déprimée a besoin d’aide, l’auteur arrive sans prévenir à une idée radicalement différente et qui n’a strictement rien à voir : une personne déprimée aurait besoin « d'être traitée efficacement. » La dernière phrase du paragraphe confirme ce revirement :

« Si vous souffrez, parlez-en à votre médecin. »

Pourquoi mon médecin ? J’ai un problème, pas un virus !...

Mais l’auteur pourra toujours répondre :

« - Tut, tut… Relisez le début du paragraphe, j’ai bien écrit que la dépression est une maladie, n’est-ce pas ? Les maladies, ce sont les médecins qui les soignent ! A coup de traitements ! Alors inutile de protester, c’est trop tard ! Il fallait contester avant, au début, lorsque j’ai dit que la dépression est une vraie maladie…

- Mais à ce moment-là, vous preniez maladie au sens de « problème », pas au sens de « dysfonctionnement physique » ! Vous êtes passé du sens figuré au sens littéral sans prévenir ! C’est au mieux un paralogisme, si vous ne l’avez pas fait exprès, et si vous avez délibérément triché c’est un vilain sophisme… Intellectuellement, c’est malhonnête !

- Pff, et alors… Qui s’en rendra compte, à part les coupeurs de cheveux en quatre de votre espèce ? »

Effectivement, qui s’en rendra compte ? Lorsqu’on est déprimé, on n’a pas la tête à décortiquer les phrases pour y traquer les erreurs de logique qui pourraient éventuellement s’y cacher. Quelqu’un qui se noie n’examine pas avec méfiance la bouée qu’on lui lance pour vérifier si elle n’est pas en plomb ; il recueille avec reconnaissance toute fugitive lueur d’espoir qu’on veut bien lui donner.

Et pourtant, même si le glissement sémantique que nous venons d’analyser parait minuscule, il est lourd de signification. On ne peut pas faire confiance à quelqu’un qui jongle avec les sens d’un mot pour imposer une conclusion qui ne s’impose pas – pas plus qu’on ne peut faire confiance à quelqu’un qui paye avec de faux billets. Le langage est une monnaie, et chaque fois qu’on le déforme pour faire passer une idée de force, on arnaque quelqu’un quelque part.

Revenons au texte incriminé. L’auteur en est inconnu, mais pourtant il réussit à donner une certaine image de lui-même. Le paragraphe se présente comme une succession de phrases juxtaposées sans connecteurs argumentatifs, et se termine sur un impératif : ce style donne une impression d’urgence et d’autorité. Le fait d’utiliser les petits mots de liaisons tels que donc, mais, car est une manière de respecter le lecteur en s’adressant à sa logique, mais une figure d’autorité n’a pas à justifier ses dires : elle peut se contenter d’asséner des affirmations comme autant de dogmes incontestables – à nous de croire, qu’on soit convaincu ou non. Du coup, on n’a pas la sensation que c’est un journaliste qui informe ses lecteurs sur un pied d’égalité, mais plutôt que c’est un médecin qui s’adresse à un patient potentiel du haut de sa science.

Arrivée au bout de cette analyse logique et stylistique, je m’excuse encore une fois de l’avoir faite aussi longue… mais comme je ne suis ni docteur ni psychiatre, vous n’allez pas me croire simplement parce que j’affirme, alors je suis obligée de prouver ce que j’avance avec une certaine minutie.

Il se pourrait, cher lecteur, que tu penses toujours que la dépression est une maladie physique, et que la manière un peu discutable dont cette thèse est défendue ne t’émeuve pas plus que cela. Et après tout, qui sait si tu n’as pas raison ?... Peut-être faut-il toujours faire confiance à son médecin, et avaler ce qu’il prescrit en toute quiétude… Faire confiance est si reposant, si agréable, alors que se méfier est si fatiguant !



[1] http://www.pfizer.fr/pathologies/la-depression-282.aspx

06 août 2008

Triomphez de vos soucis !

Je viens de relire un chef d'oeuvre du développement personnel, un livre vraiment génial :

"Triomphez de vos soucis - Vivez que Diable !" de Dale Carnegie.

J'en ai déjà parlé sur ce blog... mais j'en reparle, car c'est vraiment un livre extraordinaire. Un recueil de recettes éprouvées, et toutes simples, pour limiter et contrôler ses soucis, son stress. De plus, Dale Carnegie a un style très vivant, il raconte des histoires vraies d'une manière passionnante, et résume en phrases percutantes des vérités incontestables : c'est vraiment un grand !

Bizarrement (enfin, je ne sais pas si c'est si bizarre que ça) son livre n'est même pas réédité... on le trouve d'occasion sur priceminister ou ebay, avec une couverture rétro et désuète qui ne manque pas de charme.

Lorsque je compare ce livre de Carnegie à tous les bouquins actuels sur la dépression (du genre "La dépression : comment en sortir"), il n'y a pas photo : Carnegie est à classer tout en haut du lot, et laisse les autres loin derrière lui.

Les bouquins actuels ressassent toujours les mêmes pseudo-vérités (la dépression est une maladie... faites confiance à votre médecin... les antidépresseurs sont vos amis...) ou les mêmes vérités sommaires (comme par exemple : "contrôlez vos pensées négatives...") alors que Carnegie EXPLIQUE comment contrôler ses pensées négatives ! ça fait une énorme différence...

L'autre différence, c'est que les bouquins actuels sont scientistes, et se gargarisent des "découvertes" récentes (sérotonines, neuro-transmetteurs, gnia, gnia, gnia...) alors que Dale Carnegie fait appel à un bon sens universel et intemporel.

Bref : lisez Carnegie !... Et venez ensuite dire ce que vous avez pensé de son livre.

01 août 2008

La dépression, maladie : qu'est-ce que ça change ?

Vous vous demandez peut-être ce que ça change, que la dépression soit (ou non) une maladie ?...

Plein de trucs.

Car cette définition de la dépression correspond aux 20 premiers pour 100 de tout projet - ce que Deming appelle les conditions initiales. Toute modification apportée à ce stade entraîne des conséquences démesurées sur la suite. Donc, il est très important de savoir sur quel pied on part, sur quelle définition on se fonde.

Si l'on croit que "la dépression est une maladie" - mais seulement au sens large, alors pourquoi avaler des cachets ? ça n'aurait aucun sens !... On ne soigne pas un état de tristesse et de découragement qui affaiblit et désorganise avec des pilules, voyons !...

Si l'on croit que "la dépression est une maladie" au sens étroit, alors... où est le virus ? où est la cause physique ? c'est bien beau de croire, mais encore faut-il prouver de temps en temps ! Mais comme la plupart des gens font aveuglément confiance aux hommes-en-blouse-blanche, ils ne demandent pas de preuve. Ils ouvrent la bouche et ils avalent.

La dépression est-elle une maladie ????

Je continue mon enquête.

Si - pour changer - je prends comme définition de maladie "Ce qui désorganise, affaiblit", la question sera :

Est-ce que la dépression désorganise, affaiblit ?

Et là, encore des yeux au ciel : "bien sûr !... pff..."

Mais attention, attention - regardez bien ma question. Elle n'est pas aussi évidente qu'il y paraît. Car on se souvient que la dépression est un état de découragement, d'angoisse et de tristesse.

Est-ce que le découragement et l'angoisse désorganisent et affaiblissent ?

"MAIS OUI! C'est clair !"

Pas si clair que ça.

Après tout, ça pourrait être l'inverse : ça pourrait être la désorganisation et l'affaiblissement qui découragent et qui angoissent. Autrement dit, la maladie (au sens large) pourrait être une cause de dépression.

"Ne jouez pas sur les mots... c'est dans les deux sens : la dépression est une maladie car elle désorganise et affaiblit, et la maladie peut rendre dépressif. Ne faites pas comme s'il fallait choisir : les deux sont vrais."

Hum, oui - ok.

Mais il n'y a pas que moi qui joue sur les mots ; car le mot "maladie" a visiblement deux sens très différents, l'un très précis (altération de la santé physique) et l'autre très vague et large (ce qui désorganise, affaiblit). Or, lorsqu'on affirme que "la dépression est une maladie", comme le font avec tant d'insistance les médias, les docteurs, etc., on joue sur ces deux sens, en glissant subrepticement du sens large au sens étroit. Le benêt moyen acquiesce à l'idée que la dépression est un grave problème (maladie au sens large) et s'aperçoit après qu'il a signé sans s'en rendre compte pour l'idée que la dépression est un problème physique comparable au cancer ou au choléra (maladie au sens étroit).


La dépression est-elle une maladie ?

De nos jours, la réponse à cette question paraît évidente : "bien sûr, que ça en est une !"

Et si vous demandez quelques arguments supplémentaires ("bien sûr", c'est moyennement convaincant comme argument), on vous répondra :

"La dépression est une importante cause de mortalité... "

Mais est-ce qu'il suffit d'être responsable de beaucoup de morts pour être une maladie ?
La route est à l'origine de bien plus de morts que la grippe - et pourtant, ce n'est pas une maladie, alors que la grippe en est bien une...

J'en vois qui font "pff..." en levant les yeux au ciel.

On raisonne à la hache, et après on s'étonne de n'arriver nulle part !... La précision intellectuelle est une qualité bien rare de nos jours. La plupart des gens ont perdu de vue l'intérêt de raisonner avec précision - autrement dit, de raisonner.

Des "grosso modo", des "à peu près", des "à la louche" leur suffisent amplement.

Notre cerveau est capable de beaucoup mieux ; c'est un outil de haute technologie capable de la logique la plus serrée, la plus fine, la plus implacable - tranchante comme un rasoir...

Bon ; je m'écarte de mon sujet - alors j'y reviens.

Est-ce que la dépression est une maladie ?

Pour répondre à cette question avec une certaine pertinence, nous avons besoin de 2 définitions : celle de dépression et celle de maladie.

Je vais les chercher et je reviens.

MALADIE : Altération de l'état de santé se manifestant par un ensemble de signes et de symptômes perceptibles directement ou non, correspondant à des troubles généraux ou localisés, fonctionnels ou lésionnels, dus à des causes internes ou externes et comportant une évolution.

Mais il y a d'autres définitions :

MALADIE : Ce qu'il y a d'anormal chez quelqu'un ou qui paraît tel, ce qui perturbe son comportement, ses facultés morales.

MALADIE :
Ce qui désorganise, affaiblit.

Et maintenant, allons voir du côté de dépression :

DEPRESSION : Affaissement, creux, fosse.

DEPRESSION : Perturbation du dynamisme de la vie psychique, qui se caractérise par une diminution plus ou moins grave de l'énergie mentale, une certaine pente de l'affectivité qui est marquée par le découragement, la tristesse, l'angoisse.

DEPRESSION :
Région de l'atmosphère où la baisse de la pression provoque des vents rotatifs tournant en sens inverse des aiguilles d'une montre, ce qui entraîne le déplacement d'un système nuageux porteur de pluie, neige, etc.

Très intéressant, tout ça - en particulier ces "vents rotatifs" tournant vers la gauche. Très évocateur : dans la dépression, non seulement on tourne en rond, mais on tourne dans le mauvais sens !... C'est ainsi qu'on finit par creuser un creux dans le sol, puis une fosse, où l'on s'enfonce.

Mais vous remarquerez que la première définition de maladie (la définition qui nous concerne le plus directement) repose toute entière sur un autre mot : celui de "santé".

La maladie est une altération de "l'état de santé".

Donc... allons voir ce qu'est la santé.

SANTE : État physiologique normal de l'organisme d'un être vivant, en particulier d'un être humain qui fonctionne harmonieusement, régulièrement, dont aucune fonction vitale n'est atteinte, indépendamment d'anomalies ou d'infirmités dont le sujet peut être affecté.

Bien, bien : la santé est donc un état CORPOREL (physiologique)...

Donc, la maladie est une altération de l'état physiologique normal d'un organisme (elle est pas belle ma définition ?...)

On y arrive peu à peu.

La question de départ ("la dépression est-elle une maladie ?") est déjà beaucoup plus claire. Elle signifie : "la dépression est-elle une altération de l'état physiologique normal de l'organisme de quelqu'un ?"

Pour répondre "oui", il faudrait trouver une cause physique - c'est-à-dire matérielle - à la dépression.

Par exemple, un virus.

Ou une carence (d'hormones, de sucre...)