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30 janvier 2008

Les portes qui ont l'air de mur

Cliquez sur le lien pour écouter le message audio (je l'ai enregistré pour vous) :
http://www.box.net/shared/93h6vgyoko

La confiance en soi

Voilà un vaste, vaste sujet... Dont peut-être on ne connaît que le feuillage, ignorant les racines - et c'est dommage.

Je viens de lire "Les six clefs de la confiance en soi" de Nathaniel Branden.
Si les circonstances ne m'avaient pas poussé à lire ce livre, je ne l'aurais certainement pas lu... son titre me laissait froide.

Cette espèce d'antipathie naturelle signifiait qu'il y avait là quelque chose que je n'avais pas envie de regarder en face.

Et effectivement... Car cette confiance en soi dont je manque encore (comme tant d'autres, même si j'ai fait de nombreux progrès dans ce domaine) tire son origine d'un quelque chose de si fondamental, de si essentiel, et dont je suis hélas encore si peu pourvue, que ça me fait mal aux yeux de le regarder en face.

Comment aurait-on confiance en soi, quand on ne croit pas à ce qu'on dit ?
Et la preuve, et le signe, qu'on ne croit pas à ce qu'on dit - c'est qu'on ne fait pas ce qu'on dit.

Autrement dit, cette incapacité à tenir ses promesses, les promesses qu'on se fait à soi-même et celles qu'on fait aux autres, est la racine malsaine du manque de confiance en soi.

Une intégrité morale sans faille est le seul terreau où germe et pousse la confiance en soi.

Tant qu'on arrive pas à dire ce qu'on pense (à se manifester) et à faire ce qu'on dit (à coller étroitement à sa parole, à ses promesses, à être un homme ou une femme de parole)... et bien, on manque de confiance en soi, et on a raison.

Comment les autres pourraient-ils nous prendre au sérieux, si nous ne prenons pas nos engagements au sérieux ?...

Combien de fois ne me suis-je pas dit, avec une souffrance sans nom, "ON NE ME PREND PAS AU SERIEUX...", alors qu'en réalité, JE ne me prenais pas au sérieux - tout simplement parce que je trahissais ma parole presque continuellement, en particulier les engagements que je prenais vis-à-vis de moi-même, ce qui est à tous points de vue une honte.

C'est à tel point, que lorsque j'entends ma propre voix dire quelque chose sur un enregistrement, je n'arrive pas à accorder de respect et de crédibilité à ce qui est dit. J'avais et j'ai encore soif de respectabilité, mais la respectabilité commence par :

une parole tenue, un engagement que l'on tient, des mots qui engagent sans excuse, sans compromis, sans ruse et sans réticence.

Lisez "Les six clefs de la confiance en soi" (il existe en livre de poche, pas cher), c'est un livre d'une grande sincérité et d'une grande vérité.

28 janvier 2008

"Je suis quelqu'un de complexe..."

Ce n'est pas un compliment, et pourtant certains, et certaines, sont contents lorsqu'on leur dit : "tu es compliqué..."

On l'est ou on ne l'est pas, certes - mais dans la mesure où l'on peut choisir, et l'on peut choisir, c'est la simplicité qui est préférable.

Les personnes simples peuvent faire des choses compliquées ; les personnes compliquées ne peuvent pas faire des choses simples.

La dépression est un noeud de problèmes psychologiques, un sac de crabes et de vipères d'une complexité inouïe. La solution sera donc... et bien, simple.

Ou du moins, plus simple que le problème.

ça ne veut pas dire qu'elle sera facile - mais qui a dit que simple égale facile ?...

C'est précisément le contraire. Il est facile de s'entortiller dans des dilemmes inextricables. Il est nettement plus difficle d'en sortir - mais c'est simple.

09 janvier 2008

Les deux grenouilles

Nul ne sait quand, nul ne sait où, mais un jour deux grenouilles tombèrent dans un pot de lait.

Les parois étaient lisses et le lait était froid ; la première grenouille se découragea tout de suite ; elle perdit espoir précisément en ces termes :

« Inutile de faire des efforts… Tout est foutu, fini – personne ne viendra me sauver, et d’ailleurs, si quelqu’un venait, ce serait pour me tuer… Autant mourir maintenant sans trop souffrir qu’entre les mains de la cuisinière. Adieu, monde cruel !... Je pars pour un monde meilleur, pour le vert paradis des grenouilles… »

Et la grenouille défaitiste se laissa couler au fond du lait. Qu’elle y repose en paix.

L’autre grenouille par contre, ne perdit pas espoir ; elle entretint la flamme précisément en ces termes :

« Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. Si je me noie maintenant, je ne pourrai pas revoir mon bien-aimé, ni mener à bien les projets qui me tiennent à cœur… Ce serait trop bête, et d’ailleurs c’est tout simplement hors de question. J’ai une mission à accomplir sur cette terre… Allons, il doit bien y avoir une solution, même si je n’en vois aucune… Si je résiste encore un peu… encore un peu… encore un peu… »

Et comme cette grenouille-là était croyante, elle ajouta : « ô créateur des grenouilles, aide-moi ! Aide-moi ! Aide-moi !... »

Pendant tout ce temps, la grenouille tricotait énergiquement des pattes, pour ne pas se noyer.

Cela dura un certain temps – puis, la grenouille sentit que sous ses pattes, le lait avait changé de consistance. Il était devenu… Non ?... Si !... Du beurre !

Et c’est ainsi que la grenouille persévérante et optimiste put sortir du bocal.

07 janvier 2008

Vérité !

L’amour de la vérité

Il n'y a rien de plus précieux à connaître que la vérité sur cette terre. C'est la vérité qui libère, c'est elle aussi qui permet d'avoir une prise sur le réel et d'agir - d'agir sur soi, sur les autres, sur le monde. Sans vérité, on est totalement démuni et impuissant.

Que pourrait faire un poisson qui se prendrait pour un oiseau ?... Quel avenir serait réservé à une poule qui prendrait les renards pour des chiens ?... La vérité donne le pouvoir sur soi et sur sa vie. Il n'y a qu'elle qui puisse le donner.

Aimer la vérité, c'est sentir qu'il n'y a rien de plus noble, même quand elle semble ignoble ou sordide ; rien de plus grand, même quand elle semble un détail ; rien de plus précieux, même quand elle semble dérisoire.

La vérité est un trésor. Un trésor qui mérite qu'on la cherche sans relâche dans tous coins, tous les recoins, tous les puits où éventuellement elle se cache.

La vérité est une noble dame, une reine détrônée qui mérite qu'on se batte pour elle. Qu'on soit homme ou femme, jeune ou vieux, riche ou pauvre, peu importe : c'est toujours la vérité qui mérite qu'on lutte pour elle.

Il y a plusieurs manières complémentaires de se battre pour la vérité :

1/Chercher partout la vérité que l'on ignore comme on chercherait sa mère disparue ;

2/Opter pour elle (c'est-à-dire opter pour ce qui est à nos yeux le plus authentique) quand on doit faire un choix ;

3/Accepter les vérités qui nous dérangent et que le monde, ou les autres, nous envoient à la figure et qui nous giflent ;

3/Enfin dire, soutenir et publier la vérité que l'on connaît et que les autres ignorent, malgré le ridicule et les insultes qui ne tarderont pas à s'abattre en grêle sur notre tête.

Profession de foi

Cette magnifique profession de foi du philosophe Guyau devrait être celle de tous ceux qui cherchent à améliorer leur vie :

" Quoi que je trouve au bout de la voie où je m’engage, quand cela serait contraire à toutes mes prévisions et à tous mes désirs, à tout ce que je croyais et à tout ce qu’on croit autour de moi, quand ce serait contraire à tout ce que j’ai dit moi-même ; quand cela déferait toutes mes associations d’idées, dérangerait toutes mes combinaisons, tout le système que mon intelligence avait échafaudé jusque-là, quand cela anéantirait enfin tout le travail de ma vie passée, - si c’est la vérité, quelque pénible qu’elle soit, je veux la trouver, je veux y croire, parce que la vérité est digne d’amour et que je l’aime. "[1]

Oui, la vérité est digne d'amour ; digne du plus grand amour ! Et cet amour mérite tous les sacrifices. Sur l'autel de la vérité, soyez prêt à sacrifier toutes les illusions et toutes les idoles, tous les mensonges, toutes les approximations et toutes les lâchetés… Un atome de vérité est préférable à un Himalaya de fictions.

Choisir

Alors voici mon conseil…

Entre le chemin de gauche et son gazon en plastique, et le chemin de droite, dépouillé de tout artifice, choisissez le chemin de droite. Vous remarquerez qu'il monte, alors que le chemin de gauche descend.

Entre les amis qui vous flattent et vous admirent et ceux qui vous disent le fond de leur pensée, même quand elle ne vous fait pas particulièrement plaisir, choisissez ceux qui n'ont pas peur de vous déplaire.

Entre les rêves qui enivrent et le rangement de votre salon, choisissez le rangement du salon.

Entre l'objet de parade qui devrait donner de vous une bonne image, et celui qui vous plait vraiment, choisissez celui qui vous plaît vraiment.

Entre le silence, et l'aveu d'un petit mensonge que vous avez fait hier, choisissez l'aveu.

Entre les études qui plaisent à vos parents, et celles qui vous plaisent à vous, choisissez celles qui vous plaisent.

Même chose pour votre conjoint : entre celui qui plait à votre maman et celui qui vous plait à vous, choisissez celui qui vous plaît à vous. On ne construit ni sa vie professionnelle, ni sa vie de couple sur un mensonge.

Entre ce qui vous semble… disons, suspect, et ce qui est transparent, choisissez la transparence.

Quel que soit le choix auquel vous êtes confronté, quelles que soit l'alternative qui se présente en vous, optez toujours pour le plus authentique, le plus naturel, le plus véridique, le plus clair et le moins fumeux, ce qui correspond le mieux à ce que vous savez de vous-même ou du monde - et même si vous vous trompez, même si vous trébuchez encore, vous serez sur la bonne piste, celle qui mène hors du labyrinthe.



[1] Jean-Marie Guyau, Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction (1885)

06 janvier 2008

Pardonner

Plusieurs idées fausses courent sur le pardon.

La première, c'est que l'on doit pardonner.

Si le pardon était obligatoire, il n'aurait aucune efficacité et aucune valeur : le pardon est par définition un acte libre. Personne ne peut forcer personne à pardonner, et personne ne peux exiger le pardon de personne.

La seconde, c'est que pardonner équivaut à faire comme si ce qui avait eu lieu, n'avait pas eu lieu. Ainsi, on refait confiance à ceux qui nous ont trahi, et on se rejette tête baissée dans les pièges où l'on est déjà tombé…

Bien sûr, ce n'est pas ça le pardon. En pardonnant, on efface simplement la souffrance et la rancœur pour passer à autre chose… Sans oublier de tirer du passé les leçons qui s'imposent : les mauvaises expériences doivent nous rendre plus avisés et plus prudents.

S'il est sage de pardonner, c'est que le pardon présente deux précieux avantages pour celui qui l'exerce :

1/Il évite les ulcères d’estomac et d’autres maladies plus graves causées par la rancune ;

2/il ouvre à des possibilités nouvelles.

En effet, tant qu'on est plein de ressentiment à l'égard de quelqu'un, on ne peut s'approprier ses bonnes qualités. Dès qu'on lui pardonne, par contre, les portes s'ouvrent.

Comme ce que je viens de dire n'est peut-être pas très clair, voici un petit exemple personnel. Tant que j'ai éprouvé de la rancune à l'égard de mon ex-coach (femme de fer qui m'a piétiné et humilié de nombreuses manières, toutes plus sadiques les unes que les autres), je n'ai pas su guider mes élèves… j'étais seulement leur professeur, au sens étroit du terme. Dès que je lui ai pardonnée, j'ai pu occuper pleinement mon rôle de pédagogue.

Je n'ai pas renoué contact avec elle pour autant, et si je la voyais dans la rue, je n'en ferais pas moins un détour de cent mètres : en lui pardonnant, c'est moi qui ai changé - pas elle !

05 janvier 2008

Déculpabiliser : victimiser

Voici ce que dit un psychiatre de la dépression :

« Le suicide est devenu en l’espace de trente ans l’une des premières causes de mortalité chez les jeunes et chez les séniors. La dépression peut donc s’abattre sur n’importe lequel d’entre nous. La chanteuse Barbara a magnifiquement exprimé l’imprévisibilité de ce trouble : ça ne prévient pas, ça arrive, ça vient de loin, ça s’est promené de rive en rive. On ne choisit pas d’être déprimé : cela peut survenir n’importe quand, à n’importe quel âge. »[1]

Ce petit paragraphe mêle des faits indiscutables à un point de vue hyper discutable (quoiqu’aujourd’hui couramment admis) sur ces faits. Faisons le tri.

Voici d’abord la part indiscutable : il y a des jeunes déprimés, des vieux déprimés… il y a toute sorte de gens déprimés. D’autre part, on ne choisit pas d’être déprimé… pas plus qu’on ne choisit d’être alcoolique, mythomane, paranoïaque ou malheureux en ménage. Ça, se sont les faits.

Maintenant, voici la part discutable : la dépression s’abattrait de l’extérieur, pouf, tel un météorite tombé du ciel directement sur la tête : ça vient de loin, très loin, ça arrive, et boum !... Patatra… La dépression apparaît ainsi comme un équivalent de la peste ou de la grêle : un problème venant d’ailleurs et tombant brutalement sur n’importe qui, au hasard.

Si l’on accepte cette vision-là de la dépression, quelqu’un de profondément heureux et paisible, d’optimiste et de souriant, pourrait se retrouver dépressif un beau matin (ou plutôt un laid matin), sans autre raison que l’arrivée sur lui d’une dépression venue d’on ne sait où...

Le choix d’un vocabulaire extériorisant tel que abattre, venir, arriver peut paraître tout à fait anodin mais il ne l’est pas : ce vocabulaire-là est comme un doigt pointé vers l’extérieur, désignant un point indéterminé de l’espace d’où proviendrait la dépression.

La vérité c’est que l’origine de la dépression n’est pas si lointaine. Elle est au contraire toute proche : elle est ici (là, je désigne ma tête du doigt).

C’est évident, enfin ce devrait être évident, et pourtant de nos jours ça paraît presque choquant… et un chœur de protestations s’élève immédiatement pour me contredire :

« La dépression est une ma-la-die !... »

« Les dépressifs n’y sont pour rien !... »

« Arrêtez de les culpabiliser !... »

Ah, la culpabilisation… l’ennemi numéro un de notre époque. Déculpabiliser est certainement un noble objectif, mais attention – cet objectif a un prix élevé…

Car le dépressif déculpabilisé de sa dépression n’est plus qu’une innocente victime de ce mal venu d’ailleurs sans prévenir (mais pourquoi, pourquoi faut-il que ça tombe sur moi ?...) C’est un peu comme si, pour le déculpabiliser, on était obligé de le victimiser.

Je suis une ex-dépressive. Si, hypnotisée par les discours des psychiatres, je m’étais laissée convaincre que mon mal-être était une espèce de cyclone dépressif venu des Assores, ou d’autre part, je serais encore dépressive aujourd’hui… ou peut-être que je serais morte.

La dépression est un problème personnel : c’est notre propre esprit qui, nourrit d’idées fausses et malsaines, suinte de la tristesse et de l’angoisse.



[1] La dépression, une vraie maladie (article de David Gourion, médecin psychiatre, et Henri Lôo, professeur agrégé de psychiatrie).