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17 mars 2009

Vivre imparfait, ou mourir ?

Cette alternative demande à être examinée de près... car aucune de ses issues n'est satisfaisante. Lorsqu'on vous demande de choisir entre Charybde et Scylla, dites-vous bien qu'il y a un troisième choix (infiniment plus constructif) qu'on ne vous a pas présenté.

"Mourir" est clair - c'est ici un euphémisme pour se suicider.

Mais "vivre imparfait" est beaucoup plus opaque.
Que signifie "imparfait" ?
On peut diviser ce mot en deux, car au fond, il ne correspond pas à une notion mais bien à deux.

Il y a d'une part l'imperfection inhérente à la condition humaine. Aucun être humain n'est Dieu - ça fait partie de son programme de ne pas l'être. Cette imperfection-là n'est pas négociable ; il est aussi absurde de la refuser que de refuser d'être né (ce qui n'empêche pas ce refus-là d'être fréquent...)

Et venons-en à la deuxième imperfection. Celle-ci n'est pas inhérente à la condition humaine ; elle est inhérente à un individu particulier à un point donné de son parcours. J'ai tel ou tel défaut bien précis, bien particulier : c'est ça, mon imperfection à moi.

Par exemple, je parle trop et je n'écoute pas assez (c'est un exemple d'imperfection).

Cette imperfection-là, personne ne nous force à la garder : si nous voulons nous en débarrasser, nous le pouvons. ça dépend entièrement de nous. Pour nous améliorer - pour nous débarrasser d'un de nos défauts - nous devons seulement :
- identifier la faille ;
- décider d'y remédier ;
- prendre les mesures qui s'imposent, sans se lasser ni se décourager, jusqu'au succès.

Procédure extrêmement simple (ce qui ne veut pas dire facile) qui est ouverte à n'importe qui.

Mais bizarrement, rares sont ceux qui cherchent à franchir cette porte...

Alors que ceux qui refusent l'imperfection du premier type - celle à laquelle on ne peut rien changer - sont excessivement nombreux.

Quand on se focalise sur ce qui ne sera jamais, on perd de vue ce qui peut être. Autrement dit, lorsqu'on veut décrocher la lune (ce qui est impossible), on oublie d'escalader la montagne (ce qui est possible).
Il est vrai que rêver de décrocher la lune ne demande aucun effort ou remise en question, et ne fait pas suer. Alors qu'escalader la montagne est fatiguant, essoufflant, et donne mal aux mollets.

La meilleure façon d'accepter son imperfection humaine, c'est de s'améliorer. Mais qui est prêt à cet effort-là ?...

1 commentaire:

  1. Merci pour cette réponse.

    Je trouve vôtre métaphore filée (je crois que ça s'appelle comme ça) avec la lune et une montagne très parlante et pertinente.
    Et je pense que vous avez raison en disant que l'amélioration progressive est un bon remède contre la non acceptation de son imperfection.

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