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05 mai 2013

N'allez pas voir "L'Odyssée de Pi", c'est une apologie du cannibalisme

Bon, "apologie" est un peu fort... disons "justification".

Si vous avez vu le film et que vous l'avez aimé, vous ne voyez peut-être pas très bien ce que je veux dire. Si vous l'avez détesté, vous me comprenez.

Ce film est vraiment diabolique, et Yann Martel est diabolique aussi d'avoir écrit un roman pareil.

Pourquoi diabolique ?

Parce qu'on a d'abord de la sympathie pour ce jeune garçon, Pi. Et on en a encore davantage quand toute sa famille périt dans un naufrage et qu'il se retrouve seul survivant sur un canot de sauvetage, en compagnie d'animaux sauvages (son père était le propriétaire d'un zoo). On se dit "le pauvre" et on s'imagine à sa place.

C'est le but et c'est vraiment dégueulasse.

Le dénouement du film nous fait prendre conscience que ce jeune garçon si sympathique est :

- un menteur ;
- un égoïste et un lâche ;
- un assassin ;
- un cannibale ;
- et, si on réfléchit bien à l'histoire, on comprend aussi qu'il a mangé le cadavre de sa mère.

Si on l'avait su dès le début, on n'aurait pas eu envie de voir le film, et surtout, on aurait eu aucune sympathie pour lui... Mais quand on l'apprend, c'est trop tard, on a sympathisé avec lui pendant tout le film/roman...

Donc il ne reste plus qu'à opter pour le déni, comme lui-même nous y invite : puisque prendre conscience qu'on s'est identifié à un cannibale égoïste et lâche qui a mangé la chair de sa mère est trop dur, on se réfugie dans la fiction, on préfère croire à l'histoire complètement invraisemblable qu'il nous a d'abord racontée, celle où il était seul sur la canot de sauvetage avec des animaux sauvages.

Le message du film (et celui de Yann Martel, l'auteur franchement pervers du roman) ?

Quand on a rien d'autre à manger, il n'y a vraiment de répréhensible à tuer les autres survivants et à manger sa mère.

Le pire, si je puis dire, c'est que Pi, le cannibale mythomane, nous explique que son histoire "va nous faire croire en Dieu"... Autrement dit, Dieu est une fiction rassurante du même calibre que le Père Noël qui nous masque une vérité insoutenable : nous sommes tous des cannibales. La preuve : nous nous sommes identifié à un cannibale pendant 2 heures !

Yann Martel est sans doute un fervent évolutionniste.

Quand le cuisinier français (merci pour la cuisine française) tue le matelot végétarien, nous sommes censés juger ce meurtre aussi inévitable, naturel et en quelque sorte "innocent" que lorsqu'une hyène tue un zèbre.

La mère de Pi est représentée par un chimpanzé : c'est une allusion à la théorie de l'évolution, l'homme descendant prétendument du singe.

Ce livre et ce film sont sales - leur contenu idéologique est satanique. Pas le décor, pas les accessoires, c'est le fond lui-même qui est satanique.

Si vous tenez tout de même à lire le livre ou à regarder le film, soyez prévenu que "Pi" vous fera douter de vous-même, et de ce que vous feriez sur un canot de sauvetage. Pour ma part, c'est tout décidé : si je me retrouve dans une situation similaire, je choisirai de mourir de faim plutôt que de me comporter comme Pi.