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18 mai 2010

Chagrin d'amour : comment en sortir

Il y a probablement une recette efficace (car il y a une recette pour tout), mais je ne la connais pas, pour ne pas avoir suffisamment étudié le sujet... Toutefois, je peux vous dire ce qui - logiquement et d'après expérience - est utile pour se sortir d'un chagrin d'amour du genre tragique, terriblement douloureux :

Rassembler tous les souvenirs les plus chéris que l'on a de l'être aimé et les jeter à la poubelle.

ça peut paraître radical, je sais... et pour ma part, il m'a fallu des années avant de m'y décider, mais en faisant un tel geste, c'est un nœud que l'on tranche, une énorme quantité d'énergie que l'on libère. Les bonnes rencontres ne deviennent possibles qu'après un grand ménage de printemps (qui peut d'ailleurs être exécuté en n'importe quelle saison).

Vous ne voyez peut-être pas le rapport... ou peut-être que vous ne le voyez que trop bien... mais c'est en jetant tous les objets qui avivent le souvenir chéri de l'être aimé, trop aimé, que l'on coupe véritablement le lien de souffrance qui nous unit encore non à lui - ça, s'est fini - mais à l'illusion qu'en le perdant, nous avons perdu l'essentiel.

Un chagrin d'amour, c'est un amour qui s'est changé en vinaigre, un litre de lait qui a tourné, une belle pomme qui est restée trop longtemps dans le frigo : si vous mangez ce qu'il en reste, vous allez vous empoisonner.

Sortir d'un chagrin d'amour, c'est tout simplement se faire passer soi-même avant non pas l'amour de l'autre (il n'est plus là et il s'en fiche) mais une idée, un souvenir, un simple rêve. Donner la priorité à nous-mêmes plutôt qu'à de doux et sinistres mensonges.

Ce n'est pas à l'amour que vous renoncez en jetant tous les objets qui vous rappellent cette relation défunte, mais à la nostalgie mortifère, aux "Ah, si seulement si...", bref, à vos illusions.

Quand on reste à distance de la réalité présente, qu'on s'enferme dans un passé idéalisé et un futur rêvé, le temps ne s'en écoule pas moins. Et la vie passe, les rides se tracent, alors qu'on n'est même pas là. Un chagrin d'amour est une transe hypnotique qui peut durer des années : on est dans un autre monde. Un pur fantasme.

Et le jour où l'on sort de cette transe, où l'on se réveille et reprend pied avec la réalité, on prend conscience avec un certain désarroi que tous ces mois, toutes ces années parfois, à regretter et rêver, ont été du temps perdu.

Du temps... Vous vous rendez compte ?

Votre temps, c'est votre vie. Les deux coïncident exactement.

Voulez-vous laisser non pas l'amour, mais une illusion d'amour (car un souvenir n'est, au fond, rien de plus qu'une illusion) vous dépouiller de ce que vous avez de plus précieux - de votre vie ?

Voulez-vous soupirer mélodieusement en héros ou héroïne romantique tandis que juste à côté, les autres vivent ?

Quand je repense à tout ce que j'aurais pu faire, si seulement j'avais accepté que ce qui n'est plus, n'est plus... Mais je voulais souffrir pour rien, souffrir pour un amour qui n'existait plus. Je voulais incarner une fidélité surnaturelle - et du coup, je n'incarnais rien du tout, même pas mon corps.

Et ce cœur, voulez-vous l'asphyxier, le condamner à mourir, sous prétexte qu'il a été meurtri ?...

Le chagrin d'amour est une fuite loin de la réalité et de ses chances. L'homme ou la femme qui non seulement pourrait vous rendre heureux, mais que vous pourriez rendre heureux, est peut-être votre voisin. Mais vous ne le saurez pas tant que vous vous cramponnerez à l'illusion que souffrir va changer quelque chose à votre sort.

On ne négocie pas avec le destin.

Pleurer, se désespérer, dire "pourquoi, pourquoi ?", regretter ce qui aurait pu être (sauf que si ça devait être, ce serait) n'a jamais convaincu la vie de nous donner ce que nous voulons. C'est même le contraire : plus on s'accroche, plus on se cramponne, plus on est privé, plus on manque.

On ne peut rien recevoir tant qu'on garde les mains crispées.

Par contre, dès qu'on les ouvre, dès qu'on accepte ce qui est, dès qu'on comprend que les choses sont telles qu'elles doivent être, puisqu'elles sont ainsi, on sent une brise fraiche pure, un courant d'air métaphysique, nous balayer le corps et l'âme...

Brusquement, le rouage qui tournait dans le vide s'enclenche avec un autre, on refait parti de la vie et du monde, on est à nouveau un être vivant sous un soleil généreux, un ciel si vaste et si bleu qu'il mériterait qu'on s'en gorge les yeux, un fils ou fille de..., un ami de..., et voilà qu'on rencontre un homme ou une femme tellement merveilleux - si merveilleux qu'il n'y a aucune comparaison possible, et que le passé s'efface comme un mauvais rêve.

Et en effet, c'était un mauvais rêve : un chagrin d'amour n'est que la pointe aiguisée, plantée dans un cœur qui saigne, d'un iceberg d'illusions.

Illusion que quelqu'un a su nous aimer de la meilleure des manières - alors que la meilleure des manières, c'est celle qui dure, celle qui résiste au temps, celle qui est tendre et patiente.

Illusion que quelqu'un pourra réparer à notre place ce que notre enfance a brisé - alors que nous seuls avons le pouvoir d'explorer et soigner nos blessures.

Illusion que nous avons besoin de cette personne-là - alors que si nous avions véritablement besoin d'elle, elle serait dans notre vie.

Illusion que le problème et la solution sont au-dehors - alors que le problème est en nous, et que la solution y sera aussi, quand nous l'aurons trouvée.

Illusion que cette (piètre) relation est insurpassable - alors qu'il suffirait que nous nous améliorions un peu nous-même pour devenir capable d'un amour mille fois plus beau, plus fort, plus paisible et plus réel, avec quelqu'un de mille fois plus beau, plus aimant et équilibré.

5 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Le plus dur c'est d'avoir conscience de tout ça mais que notre corps nous ramène à la souffrance actuelle.

    De regarder des photos, un profil facebook, d'envoyer avec desespoir des messages alors qu'on se fait honte, qu'on se trouve faible, et que l'on sait très bien que l'on ne fait qu'empirer la situation.

    Cette impression que notre corps nous contrôle est horrible.

    Comment peut-on avoir conscience de se faire du mal et de quand même le faire à la fin ?
    La volonté...est-ce la clef ?

    Pourtant, je me suis toujours battu dans ma vie et je ne lâche jamais rien. Mais, l'amour reste ma plus grande faiblesse. Je deviens trop dépendant de la personne et je me donne beaucoup trop. Je deviens tellement faible que je pardonne tout et malheureusement ma dernière relation en a beaucoup jouée.

    Se sentir comme un moins que rien, se trouver horrible, ne plus avoir aucune estime ni aucune confiance en soi c'est dur à encaisser...
    Et surtout, avoir peur du futur...peur d'être bloqué pour toujours à cause d'une blessure qui semble irréparable.

    Et cette spirale négative qui nous nargue...ses mauvaises pensées...cette colère...l'envie de voir l'autre payer...ça ronge le ventre.
    Alors oui, on pense à faire une bêtise...c'est si intenable parfois qu'on ne peut plus rien faire à part se recroqueviller dans un coin...

    J'essai...j'essai d'être optimiste mais 5 min après la souffrance reprends le dessus. J'aimerai tellement revenir en arrière et ne jamais avoir vécu cette histoire.
    Il faut tenir...mais tenir pour quoi ? C'est souvent ce que je me demande.

    En tout cas, merci pour votre blog. Je ne m'attendais pas à trouver ça car je dois avouer que ce n'est pas vraiment ce que je cherchai.

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  3. certes... mais parfois la vie aussi est bien surprenante... et on se retrouve, plus tard, quand c'était le bon moment, ou qu'on était prête à tenter ou que sais je... parfois on peut vraiment passer à côté d'une histoire (d'où les "et si", même s'ils ne servent à rien)

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    1. J'aime beaucoup ce que vous avez écrit. .. car la seule solution qui pourrait rendre supportable la souffrance (du moins dans mon histoire) et que la vie nous surprenne (à tous les deux) et qu'on se retrouve plus tard, en ayant grandit et en ayant surpassé nos incapacités actuelles ... contrairement, j'aurais ce sentiment intérieur d'inachevé, car certaine au fond de moi que ce goût de la véritable essence d'exister a disparu pour toujours (à noter je n'ai pas 20 ans mais le double, je n'étais donc pas aux premiers émois amoureux quand j'ai connu celui que j'aime ! )
      et aussi, une certaine interaction d'un certain nombre d'éléments extérieurs identifiés comme malsain et acharné et nuisibles qui donne cet arrière goût d'avoir "gagné" la desteuction de notre couple, l'amour aurait alors échoué contre la haine?
      Le profond débat entre qui gagne entre le bien ou le mal, le juste ou l'injuste?
      Mais là. ... je parle d'une autre histoire, celle d'une histoire d'amour qui a pris fin par des circonstances extérieures au couple, sans solutions.
      Il y a ces contes de fées où on nous apprend que l'amour triomphe toujours et que tout se temine bien !
      Ce serait alors comme si: Blanche neige ne se réveillait jamais plus du maléfice de la sorcière, ou la belle au bois dormant, ou que l'une des demi-soeurs de Cendrillon parvenait à contraindre le prince charmant de l'épouser et que Cendrillon crevait alors de désespoir en devenant fade et moche par la profonde tristesse, en étant déçue car le prince charmant etait incapable de surmonter sa lâcheté en baissant les bras au lieu de se battre pour l'amour de Cendrillon !
      Pour conclure, je suis peut-être un peu trop romantique, il est difficile de changer sa vraie nature : sensible, entière et idéaliste, tous ces éléments réunis peuvent assurer une bonne souffrance dans sa vie sentimentale !!!

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  4. APPEL A TEMOINS TV - France 2
    « TOUTE UNE HISTOIRE »
    Nous recherchons des témoignages pour une prochaine émission sur :

    Mourir d’amour
    - L'amour de votre vie a rompu et depuis, vous avez perdu goût à la vie. Vous avez même parfois des idées noires
    - Suite à une rupture/déception amoureuse, vous n'aviez plus de raison de vivre. Après avoir voulu mourir, vous gardez aujourd'hui des séquelles
    - La personne que vous aimez ne veut pas être en couple avec vous. Sans cet amour, rien ne vous raccroche à la vie
    - Depuis le décès de votre conjoint(e), vous ne trouvez plus aucune raison de vivre
    - Vous pensiez que c’était impossible et pourtant, vous avez retrouvé l’amour, et votre joie de vivre
    Pour nous raconter votre histoire sur le plateau de Toute Une Histoire, MERCI de contacter
    Astrid au 01.53.84.30.36 ou par mail : abasco@reservoir-prod.fr

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