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04 mai 2010

La dépression, le Mal, et les les limites de la pensée positive

La principale limite du développement personnel et de la pensée positive tels qu'ils ont court actuellement (c'est-à-dire tels qu'on les trouve dans les livres contemporains), c'est qu'ils font l'impasse sur... le Mal.

Prenons un exemple.

Dans Count your blessings, the healing power of gratitude and love, bon livre de développement personnel que je vous conseille malgré ses petits défauts, on trouve quelques phrases qui suggèrent, ou impliquent, que le mal n'existe pas.

Par exemple :

"Le pardon implique un jugement antérieur porté sur un acte, ou un non-acte, non-éthique ou immoral. C'est de l'orgueil et de l'autosatisfaction égotique que de croire que vous avez le droit de juger ou de pardonner." (p.223)

 Premier constat : si l'auteur a raison, il est précisément en train de faire ce qu'il reproche de faire à ceux qui pardonnent.

Ceux qui pardonnent portent un jugement moral sur un acte ou un non-acte ; l'auteur porte un jugement moral (une condamnation) sur ceux qui pardonnent en les accusant d'orgueil ou de complaisance. Son point de vue est intenable : au moment même où il l'énonce, il contredit sa thèse.

En effet on n'échappe pas à l'opposition Bien/Mal ; on porte toujours des jugements moraux - même quand on prétend que les jugement moraux n'ont aucun fondement, et au moment même où on prétend que les jugements moraux n'ont aucun fondement.

Mais la tendance, dans la pensée positive actuelle, qui a été contaminé par le nouvel âge, c'est de prétendre qu'il n'y a ni bien ni mal, ou plutôt, que tout est bien, que le mal n'existe pas.

Et ceux qui ne sont pas d'accord, ceux qui condamnent tel ou tel comportement, qui disent "ça c'est bien" et "ça c'est mal", sont considérés comme orgueilleux, prétentieux, bornés.

C'est là une grosse dérive.

Bien sûr que le Mal existe ! Comme le Bien existe.

Et, dans l'origine de la dépression, le Mal joue souvent un rôle. Parfois un rôle considérable. Mais quand on s'imagine que le Mal n'existe pas, on ne risque pas de s'en apercevoir.

Prenons le cas du pervers narcissique.
"Pervers narcissique" est l'une des rares étiquettes psychiatriques qui serve à quelque chose. Elle sert à désigner un certain type de méchant.

Je sais que le mot "méchant" a des connotations enfantines, naïves, mais ce n'est pas une raison de ne pas l'utiliser... Car rien ne peut le remplacer. Donc, je persiste : un certain type de méchant.

Quelqu'un qui vit, ou qui est en contact régulier, avec un pervers narcissique, va forcément déprimer. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il vit avec un ennemi qui cherche à le vampiriser, le pomper, le détruire à petit feu. Et qui, très probablement, y arrive.

Dans ce genre de situation, qu'est-ce que propose la pensée positive version New Age ?

De pardonner ?

Même pas, puisqu'il n'y a rien à pardonner... Seulement de prendre conscience qu'on ne vaut pas mieux que le méchant, qu'on est pareil, lui et nous. C'est ce que propose le Dr John F. Demartini dans Count your blessings, ou Katie Byron dans Aimer ce qui est.

Mais dans une situation pareille - quand on est en contact avec un pervers narcissique - le plus urgent n'est pas de prendre conscience que, dans d'autres circonstances, on a pu nous aussi faire de la peine à quelqu'un, mais de manière beaucoup plus basique, de faire en sorte que cette personne sorte de notre existence.

Quand on est en contact avec un méchant, il n'y a pas trois mille solutions mais une : couper le contact.

Mais - me direz-vous peut-être - comment savoir si cette personne est mauvaise ?...

Vous n'avez même pas besoin de vous poser la question, il suffit que vous vous mettiez à l'écoute de votre intuition, ou pour le dire autrement, de vos tripes. Si elles vous disent "Alerte, danger!" écoutez-les. Elles savent.

Surtout, ne rationalisez pas : "Oui mais il/elle est gentil... Je n'ai rien à lui reprocher." Peu importe que vous ayez des griefs conscients précis contre elle, si cette personne vous déstabilise, vous affaiblit, sape vos forces, et même si vous ne comprenez pas par quel mécanisme elle s'y prend, comment elle y arrive, fuyez.

Le Mal existe. Si vous faites comme s'il n'existait pas, vous allez vous faire écorcher sans réagir, comme un mouton lobotomisé. Le Mal existe, les méchants existent, et quand vous sentez que quelque chose cloche, que vous avez peur de la personne en question, tirez-en les conclusions qui s'imposent : fuyez, coupez le lien, mettez un terme à la relation d'une manière ou d'une autre.

ça peut paraître radical, mais avec le Mal il n'y a rien d'autre à faire. Toutes les autres solutions n'en sont pas. Toutes les autres "solutions" ne feront que vous embourber plus avant dans le problème.

Et si la personne ne correspond pas au profil du pervers narcissique ?

Peu importe. Le pervers narcissique est un méchant parmi d'autres... Il y a mille et une sorte de méchants.
Peu importe aussi comment le méchant est devenu méchant, s'il est méchant avec tout le monde ou seulement avec vous, etc. Tout cela n'est que détails sans importance. L'important, le vital, c'est que vous vous protégiez.

Ne tombez pas dans la toile d'araignée sucrée de l'idéologie Nouvel Âge. Le Mal existe, et les méchants peuvent vous nuire. Soyez vigilant et protégez-vous quand nécessaire.

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