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29 avril 2010

Dépression et chômage : bouge-toi ?...

Voilà le témoignage typique de quelqu'un qui est au chômage :

"Je ne fais rien de mes journées.
J'ai perdu la motivation de faire quoi que ce soit, je traine au lit, et après avoir envoyé quelques cv pour trouver un boulot saisonnier, je constate qu'on est pas foutu de me répondre.
Je ne sais pas quoi faire de ma vie, j'ai entrepris plusieurs projets professionnels qui sont tombés à l'eau à chaque fois, je vois les autres avancer et ça me frustre.
Je ne fais rien de constructif, je n'arrive pas à me concentrer, j'oublie beaucoup de choses, je suis irritable, je m'énerve pour rien, et tant d'autres choses.
Impossible de faire quoi que ce soit, et pourtant j'entends constamment des gens dire " bouge toi" , cela me bloque encore plus car je me sens totalement incompris.
Je ne vois rien quand je regarde l'avenir, juste un trou noir, et je me sens totalement inadapté à ce monde."

"Bouge-toi" est un très mauvais conseil. Ce qu'on a besoin de faire pour trouver un sens à sa vie et du travail... C'est d'abord de ne pas bouger.

Notre société a pris pour valeur non l'action, mais le mouvement. Non le mouvement, mais l'agitation. Si on ne court pas dans tous les sens comme un poulet sans tête, c'est qu'on ne fait rien. C'est totalement faux.

Et je peux en témoigner.

J'ai plus progresser (à tous les niveaux) depuis que je suis une femme au foyer que durant tout le reste de ma vie.


Le travail salarié est, de toute façon, un piège - mais ce n'est pas le sujet de ce post.

Donc NON, si vous êtes déprimé et au chômage, ne BOUGEZ pas - ce n'est pas la solution.

Commencez plutôt par... par quoi ?

Par vous détendre. Être au chômage est peut-être une honte (enfin, dans la tête de certains) mais c'est aussi et surtout une chance.
Vous avez énormément de chance d'être au chômage.
Vous en doutez ?
Vous ne voyez que le manque d'argent, la pauvreté, la perte de statut social ?...

Vous n'êtes pas votre statut social, et vous ne l'avez jamais été : c'est précisément le moment d'en prendre conscience. Prise de conscience libératrice.

Quant à la pauvreté, elle a des avantages... son principal avantage étant qu'elle motive pour devenir riche. Vous croyez que ce n'est qu'un paradoxe ? Que je joue sur les mots ? Pas du tout.

Tant que j'ai eu un salaire confortable, un bon coussin où poser mes fesses psychologiques (si vous me permettez l'expression), je n'ai jamais eu envie de devenir riche. J'avais la mentalité "ça me suffit"... ou plutôt, je n'avais pas de mentalité du tout : je ne pensais jamais à l'argent.

Cette indifférence aristocratique a commencé à me passer quand je me suis retrouvée sans travail... et que j'ai commencé à goûter à la pauvreté. Un petit, un petit peu plus, au début c'est amusant, on mange ce qu'il y a au fond du placard - vous connaissez le riz-sardine au gingembre ?...

Et puis encore la pauvreté... Encore, encore, encore...

Je reprends du collier à l'Education Nationale : ah, ça fait du bien... je peux manger ce que je veux !

Mais l'Education Nationale, c'est l'enfer... je préfère encore le riz-sardine au gingembre... je la quitte.

Je retrouver un boulot de prof dans une petite école privée... ils payent quand ils payent, le moins souvent possible. C'est insupportable : j'ai tous les inconvénients du chômage, sans ses avantages ! Je n'ai pas de temps à moi, je souffre dans les transports, et je n'ai pas d'argent !

Finalement, après moult réflexions et l'accord (et même l'encouragement) de mon mari, j'ai dit bye-bye, ou plutôt adieu, aux copies et aux élèves, et je suis devenue... cet être sans statut et sans prestige qu'on appelle une "femme au foyer". Si j'avais des enfants, encore... mais même pas !

Et bien, c'est dans cet état de "non-faire", d'apparente oisiveté (car en réalité, je suis extrêmement occupée) que j'ai parcouru le plus grand nombre de kilomètres.

Bon, j'arrête de parler de moi. Parlons de vous.

Si vous êtes en dépression et au chômage, l'urgent n'est pas de changer les circonstances extérieures de votre existence - l'urgent est de changer ce qu'il y a en vous-même. Votre vision de vous, de l'avenir, votre conception de ce qui est important et ce qui ne l'est pas.

Premier principe : ce que pensent les autres n'est pas important. Ce qui est important, ce qui est crucial, ce qui va déterminer tout votre avenir et ce qui a déterminé tout votre passé, c'est ce que vous pensez VOUS.

Que pensez-vous de vous-même ?
Qu'espérez-vous ?
Avez-vous renoncé à vos rêves ?

Si vous avez renoncé à vos rêves, ne cherchez pas plus loin la cause de votre mal-être... Et si vous me dites que vous êtes déprimé parce que vous êtes au chômage, je vous répondrai que ce n'est que la cause superficielle, apparente.

Bon, tout ceci étant dit, et à supposer que vous êtes d'accord pour ne pas vous bouger, qu'allez-vous faire immobile, blotti dans votre lit ?...

Vous allez vous hypnotiser vous-même. Autrement dit, vous allez apprendre à contrôler votre mental. ça n'a l'air de rien mais c'est le secret de la force. Contrôler son esprit, c'est contrôler ses pensées et ses réactions - et donc reprendre le contrôle sur sa vie.

21 commentaires:

  1. Merci bcp pour ce message, c'est un nouveau départ dans ma vie de chomeur.

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  2. Je suis tombé sur une émission de Yourope qui traite justement du sujet...
    Comme on l'imagine c'est bien en Espagne que les jeunes sont le plus dépressifs.

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  3. oui le chômage , peut être l'occasion de changer de vie ! ;)

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  4. Imaginez être chômeur et dépressif dans un pays sous-développé...
    C'est très très dur de garder espoir en un avenir meilleur, mais heureusement, au lieu de prendre des antidépresseurs, on se tourne vers notre religion qui nous enseigne que la vie sur terre n'est qu'un passage momentané, et cela procure beaucoup de bien.

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  5. La religion c'est un mensonge, une ineptie à laquelle il est stupide de s'accrocher.
    La réalité est moche, violente et triste, en phase dépressive les personnes sont justes plus sensibles aux saloperies qui d'ordinaire ne les auraient pas perturbé outre mesure.
    La dépression c'est être lucide sur le négatif et zapper le reste. Alors en effet, pour en sortir soit on arrive à se forcer à penser différemment, si on n'est pas trop têtu de nature, soit on s'entête jusqu'à toucher le fond et remontent ceux qui peuvent.

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  6. MorganEour ce message qui met tant de baume au coeur dans un monde où si on ne rentre pas dans le "moule", volontairement ou non, on se sent criminel aux yeux des autres. Je suppose que ce qui en est la cause c'est ce mélange de jalousie et de frustration d'autrui.( le fameux" ne soyez pas jaloux faites comme moi")
    Depuis notre naissance on nous dicte un chemin de vie, celui construit par les idéaux parfois absurdes de cette société au combien individualiste et divisante afin d'empêcher, paradoxalement à exister comme un individu justement unique.
    Tout ça pour dire que oui je suis au chômage et pourtant diplômée bac+4 et que même si ça me déprime, je réalise que pour la première fois de ma jeune existence, je prends du temps pour moi et pour réfléchir à ce fameux chemin, et oui c'est dans le repos que l'on s'apprend...
    Aujourd'hui je n'ai certes pas encore grandi dans cette société mais je pense que j'ai grandi dans mon esprit et enfin , je sais QUI je suis...et s'apprendre c'est le plus beau des métiers!!!

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  7. Contrôler ses réactions, je suis d'accord, mais je ne pense pas que l'on puisse contrôler ses pensées. Les pensées arrivent et partent sans que l'on les sollicitent, bien sûr, on peut apprendre à penser autrement, à voir les choses différemment, mais on aura sans doute toujours des pensées automatiques, des doutes qui passeront dans notre esprit. Nous sommes libres d'écouter cette petite voix, dirais-je, négative, ou bien que de laissée passer. Je crois que, plus que le contrôle, nous devrions chercher le renoncement, le lâcher prise et la non adhérences aux pensées automatiques autodestructrices. Comme vous l'avez dit, il ne faut surtout pas écouter les autres, surtout les paroles de personnes qui ne cherchent que le gain. Et, malheureusement, elles représentent une bonne partie de notre société, voire des personnes qui sont proches de nous.

    Votre mari vous a encouragé, vous avez sans doute trouver une personne qui vous comprend, vous respecte et vous aime telle que vous êtes, malheureusement, nous n'avons pas tous cette chance.

    Pour certains, ce seront des parents, des frères, des soeurs qui eux-mêmes ne s'aiment pas et projettent toutes leurs peurs, leurs attentes et leur frustration sur autrui. Des ces conditions, il est très difficile de voir les choses autrement, l'entourage peut-être un tremplin, comme un boulet. Et s'en débarrasser n'est pas du tout évident. Et je pense que le plus triste, c'est de se rendre compte que nos propres proches ne nous connaissent pas et ne cherchent même pas à nous connaître. Eux-même ont une connaissance partielle de ce qu'ils sont et ne s'en rendent pas compte! Voir cela me fait mal au coeur, car la plupart de mes proches vivent en étant influencé par une religion, un groupe, des normes, dans lesquelles ils rentrent volontiers, car c'est bien plus facile. Dans ma famille, on manque cruellement de confiance en soi, car personne ne nous l'a apprit. Je préfère ne même pas mentionner la violence de certains parents, qui marquent à vie.

    Quand on a aucun repère "positif" il faut en créer, il faut en chercher et cela prend du temps de se "reconstruire". Je n'ai jamais autant compris le sens de ce mot que maintenant. Se reconstruire, alors que les bases mêmes n'étaient pas solides. Tout s'est effondré, il faut recommencer par les fondations, de nos propres mains cette fois. Au début on s'écorche les mains, on saigne un peu, on se demande s'il ne faudrait pas tout revoir ou si l'on en est vraiment capable. Au fur à et mesure, on ne fait plus les mêmes erreurs, on vérifie si le sol est fertile, s'il n'y a pas de la pourriture quelque part avant de foncer. La prudence est primordiale.

    Vos mots m'ont beaucoup inspiré, merci pour votre message réconfortant et bonne continuation à vous.

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    1. Merci beaucoup pour cette plausible dissertation , je confirme tout se que vous avez insinué , c'est exactement ce que je suis entrain de vivre et ce que j'ai enduré depuis ma naissance , y'a un manque d'amour de compréhension , j'arrive même pas a le comprendre , tellement c'est compliqué , j'ai de la chance d’être né musicien , ca m'aide a m’échapper et oublier , a m'exprimer plus , et d'oublier un peu tout se qui m'entoure et se qui se passe , j'ai eu un enfance très dure très violant , j'ai été abusé sexuellement , mais j'ai pu surmonter tout ça , j'ai fait mes études comme tout le monde , même si c"été dure et surréaliste , je me suis retrouvé au chômage , dans une atroce solitude , qui ma pousser encore a repenser a chaque moment de mon passé , je suis incapable de l'oublié d'ailleur ce qui ma pousser a penser au suicide, parcque je trouve pas l’intérêt de rester dans cette vie , mon enfance ma rendu triste , complexé et seul .mais la musique m’empêche vraiment de le faire , donc en fin de compte on commence a comprendre et apprécier , tous se qui nous entoure , après tout le chômage aussi n'est qu'une illusion ... " Se reconstruire, alors que les bases mêmes n'étaient pas solides. Tout s'est effondré, il faut recommencer par les fondations, de nos propres mains cette fois "

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  8. Bonsoir
    Je viens de lire votre message, dont j'ai pris note ,et que je vais remettre à un de mes enfants ,car c'est tout à fait l'histoire qu'il traverse en ce moment ,suite à un evenement dont,nous meme avons du mal à nous relever ,(toute la famille) en esperant qu'il remontera la pente tres rapidement , car c'est extremement difficile pour les proches de voir les siens qui n'ont plus gout à la vie se laisser aller ,en tout cas lorsque j'ai lue votre histoire , c'est exactement son histoire que vous racontez ,et sincerement , nous ne sommes pas du tout aides en tant que proches .
    Anonyme

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  9. Parcours similaire à la blogueuse, la différence c'est que pour mon conjoint, hors de question de ne pas aller gagner ma croute!Alors soit l'Educ.Nat me recontacte, soit je prends n'importe quel job alimentaire!En tous cas je commence vraiment à déprimer...

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  10. je viens de lire tous ces messages, personnellement je me retrouve au chômage à 44ans,j'ai repris mes études et obtenu un diplôme, malgré tout, je peux envoyer des kilomètres de CV: pas de réponses! alors comment voulez vous rester positive
    ensachant qui plus est que le temps passe et que dans quelques mois , je vais me retrouver à la rue ,car nous ne sommes pas tous ou toutes en couples et que personnes ne peut vous aidez ou vous soutenir. Mais voyons l'Aspect Positif,soit disant il y a plus de 20000 OU 30000 Offres Non Pourvues comme l'a encore mentionner Mme la Ministre du Travail,

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  11. Mon usine va fermer. J'y étais intérimaire depuis plusieurs années. J'y travaillais pendant mes études et après pour ne pas rester sans activités. Mais depuis 3 mois elle ne peut plus faire appel aux intérimaires. Ca fait 3 mois que je ne travaille plus et dans un mois je n'aurais plus le droit à l'allocation chômage. Je me suis inscrite en école pour faire une année en alternance bac +3 en RESSOURCES HUMAINES. j'ai été prise ca m'a fait un bien fou sauf que j'ai envoyé des centaines de cv, j'ai été à des forums, des meetings... JE N'AI QUE DES REPONSES NEGATIVES. PAS D'EXPERIENCES dans le domaine alors je suis refusée partout. Je craque. J'ai bientôt plus d'argent, je ne supporte pas de ne pas travailler, j'ai un projet qui me prends beaucoup de temps et d'énergie mais qui me bousille le moral par des messages de refus hebdomadaires.
    J'ai l'impression d'être une merde, qui n'est destinée qu'à l'usine en interim.
    A bout. J'ai 22 ans et on me demande 5 ans d'expérience minimum partout !!!
    J'ai dû postuler pour des petits emplois, des contrats saisonniers... On me ressort l'expérience (pour faire plagiste, on m'a refusé parce que je n'avais pas d’expérience en parasol !!!!!!! mais c'est une blague ?!!) Maintenant femme de ménage il faut minim 1 an d'expérience.

    J'ai un pont pres de chez moi, je pense m'y jeter très bientôt.

    Je ne supporte plus cette situation.



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  12. Mon usine va fermer. J'y étais intérimaire depuis plusieurs années. J'y travaillais pendant mes études et après pour ne pas rester sans activités. Mais depuis 3 mois elle ne peut plus faire appel aux intérimaires. Ca fait 3 mois que je ne travaille plus et dans un mois je n'aurais plus le droit à l'allocation chômage. Je me suis inscrite en école pour faire une année en alternance bac +3 en RESSOURCES HUMAINES. j'ai été prise ca m'a fait un bien fou sauf que j'ai envoyé des centaines de cv, j'ai été à des forums, des meetings... JE N'AI QUE DES REPONSES NEGATIVES. PAS D'EXPERIENCES dans le domaine alors je suis refusée partout. Je craque. J'ai bientôt plus d'argent, je ne supporte pas de ne pas travailler, j'ai un projet qui me prends beaucoup de temps et d'énergie mais qui me bousille le moral par des messages de refus hebdomadaires.
    J'ai l'impression d'être une merde, qui n'est destinée qu'à l'usine en interim.
    A bout. J'ai 22 ans et on me demande 5 ans d'expérience minimum partout !!!
    J'ai dû postuler pour des petits emplois, des contrats saisonniers... On me ressort l'expérience (pour faire plagiste, on m'a refusé parce que je n'avais pas d’expérience en parasol !!!!!!! mais c'est une blague ?!!) Maintenant femme de ménage il faut minim 1 an d'expérience.

    J'ai un pont pres de chez moi, je pense m'y jeter très bientôt.

    Je ne supporte plus cette situation.



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  13. Bonjour,

    Après un burn-out au travail, j'ai repris des études en fac à 33 ans. Je suis à présent en Bac + 6 (thèse), mais sans allocation de thèse, ma vie est un enfer. Elle l'était avant car les boulots que j'exerçais étaient horribles et inintéressants (vente, ménage, etc.), et elle l'est toujours malgré tout, car, même si j'adore la voie que j'ai choisie en toute conscience, il faut payer son loyer et manger. En gros, je ne sais jamais si le mois prochain je serai encore là ou bien sous un pont. L'interim est une façon de vivre "à la roulette russe". Le mental n'a plus de stabilité à quoi se raccrocher, et pourtant, il faut continuer à bosser (gratuitement) pour la thèse, enchaîner les conférences, les colloques, les articles (non rémunérés évidemment) ; tout cela sans savoir bien sûr si mes diplômes me donneront un poste de chercheur un jour.

    Suivre son coeur, rester "actif", c'est bien beau, mais avoir une sécurité à laquelle se raccrocher est la base pour continuer à suivre ce chemin. Sans sécurité, le mental et le corps tournent à vide. Je suis fatiguée. Inutile de vouloir berner le cerveau : un individu sait de manière primitive quand son devenir est en danger. Sa solution instinctive est soit l'agitation stérile (le déni de réalité), soit l'apathie (attendre que ça passe en courbant l'échine). Personnellement, j'alterne les deux états sans pouvoir en sortir, car la solution est la stabilité, la sécurité de l'être. Au chômage, vous perdez votre identité. Car il s'agit bien de cela, je suis désolée : sans la société, l'individu n'est rien (je suis bien placée pour le savoir, en Sciences humaines).

    J'ai 39 ans, et j'en ai assez de vivre uniquement pour me battre depuis mes 19 ans. Quel intérêt de vivre comme ça ?

    Le chômage, parlons-en ! Pôle Emploi vient de me radier car je ne me suis pas présentée à un énième RDV mensuel qui ne sert à rien (je récitais inlassablement chaque mois à 10000 conseillères différentes les lignes de mon CV). Mais je m'en fiche, j'étais en fin de droits de toutes façons... Aucun espoir de ce côté là non plus. Alors bon, quel espoir voulez-vous que j'aie avec une super compétence scientifique d'une part et un pays qui s'en fout complètement ? Je veux juste trouver un job alimentaire, mais même pour cela, les réponses sont négatives ! Suis-je déjà victime du racisme anti-vieux ? Possible.

    La déprime, dans ces conditions, c'est la seule chose encore normale qui puisse vous tomber dessus. Je suis même parvenue au-delà de la déprime : je ne ressens plus rien. Je suis devenue un automate sans âme.

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  14. J'ai 26 ans. Après plusieurs parcours en études supérieures, où j'ai subi plusieurs épisodes de harcèlement, suivis de 2 tentatives de suicide, j'ai décidé de tout arrêter. Je ne dormais plus, je ne parvenais plus à me concentrer et à suivre, alors que j'étais en dernière année et que j'adorais ce que je faisais.
    J'ai alors décidé de m'inscrire au chômage, sans savoir ce que l'avenir me réservait. J'ai suivi plusieurs formations, et envoyé des centaines de CV et des dizaines de lettres de motivation, qui recevaient parfois une réponse (invariablement négative).
    Actuellement, je n'ai plus aucune confiance en moi et j'ai l'impression d'être une loque.
    La chance que j'ai, c'est d'avoir mon compagnon pour me soutenir affectivement et financièrement, mais pour combien de temps ? L'avenir est sombre, et j'ai envie de pleurer en permanence.

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  15. Bonjour,
    Mon parcours professionnel est assez atypique, de multiples emplois compartimentés par des périodes de chômage, une situation qui dure depuis 15 ans. Des CDD, des CDI mais entreprises qui coulent, intérim où on croise les doigts pour que le remplacement se termine par un contrat signé... Pour couronner le tout, un divorce, me retrouvant seule sans épaule sur qui se reposer, parfois. J'ai tenu tant que j'ai pu, pour mes enfants. Ils ont quitté le nid, à ce jour, mais toujours sans emploi.
    Durant ces périodes de chômage, j'ai cherché en vain dans sur ma commune, un site ou un blogg où les chômeurs pouvaient se rencontrer physiquement, parler entre eux, un groupe de parole, en somme, mais rien de rien. Un grand manque.
    Quand est-il par chez vous? Echanger, se rencontrer, c'est se sortir de l'isolement, se comprendre aussi entre personne vivant les mêmes galères. Avez-vous des structures ou locaux accueillants des personnes privées d'emploi?
    J'aimerai créer un groupe de parole, mais très conviviale, dans un lieu neutre, pourquoi pas dans un café, des rdv réguliers où chacun s'exprimerait et surtout, surtout, rire aussi, les chômeurs ont le droit de rire, non? Qu'en pensez-vous et avez-vous des tuyaux sur la façon de m'y prendre et de prendre contact. Je ne souhaite pas créer non plus d'association (c'était une solution) je souhaite quelque chose de libre, et sans contrainte.

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  16. Très bel article. Je suis moi-même au chômage depuis plus d'un an. Des hauts et des bas...mais ce que j'ai découvert c'est que tout est une question d'état d'esprit. On peut avoir un travail et être malheureux, ne pas se sentir à sa place malgré un revenu régulier et suffisant. Pour l'avoir vécu bien des fois. Mais on peut aussi être heureux durant un temps de chômage, pour ma part j'ai découvert un sentiment de liberté, celui de me retrouver et de faire le point sur ses goûts, faire le point sur ce que je veux et ne veux plus, malgré les problèmes financiers. Je vois plein de gens aller au travail avec une tête d'enterrement alors qu'ils devraient être heureux. Le monde du travail aujourd'hui est malade, l'homme n'est plus respecté, c'est si facile de mentir, les managers en premier, le burn-out, le mobbing...Etre sans emploi c'est se sortir de cette ambiance toxique et ça fait du bien. Je peux toujours avoir encore des moments plus difficiles, mais c'est passager. Ca vient, ça part....et surtout ne jamais se laisser définir par les autres, car souvent notre société mise sur l'apparence, le statut social, le nombre de contacts que vous avez dans vos réseaux sociaux....mais ce sont des paillettes. C'est jamais bon d'être dépendant du regard des autres et de se laisser définir par son entourage. C'est une occasion d'être plus fort, d'apprendre à s'aimer et se rappeler que ce n'est pas une question de ne rien valoir, mais c'est le marché du travail qui est devenu très difficile aujourd'hui. Se laisser définir par les autres, c'est ne pas s'aimer, manquer de confiance et le chômage est une occasion de surmonter cela, de faire un travail sur soi.

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  17. C'est bien beau. De belles phrases, de jolis mots, bref, ce qu'on se dit à un moment pour se faire croire qu'on peut avoir confiance en soi. Mais dans la vraie vie, on vit avec les autres. Et ces autres nous jugent, nous acceptent, nous connaissent ou nous rejettent. Il ne s'agit pas de chômage, d'oisiveté, de temps donné pour s "auto-découvrir". Il s'agit d'exister. Et l'on n'existe pas seul avec ses convictions. Un jour, passé ce leurre de "je suis enfin moi-même" ... on se rend compte que l'on est rien.

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