Aucune volonté : pourquoi ?

Question : "Je déprime depuis environ 9 ans, j'ai vu différents psys, pris différents médicaments...etc. Ca finit par passé mais ça revient toujours. Dernièrement j'ai été presque 2 mois dans un hôpital psy, j'en suis sorti il y a exactement 13 jours. Ca allait mieux puis là je suis en train de rechuter. Je ne me tiens pas à ce que je dois faire, je recommence depuis 2 jours à rester au lit toute la journée, je continue à fumer (pas des clopes), même si on me dit que je dois arrêter pour mon bien, je bois pas mal aussi, jamais seul mais le résultat est le même... Etc Donc je finis par me dire que je n'ai aucune force, aucune volonté, que je ne m'en sortirai jamais, que c'est trop tard... Que faire ?"

Tout d'abord, quelques petits commentaires en vrac.

"On me dit que je dois arrêter pour mon bien", mais ce que les autres disent n'a absolument aucun poids comparé à ce qu'on se dit à soi-même.

Arrêter de fumer et de boire est un objectif négatif (au sens propre) : c'est juste le fait de cesser de faire quelque chose. Et les objectifs négatifs ne sont pas motivants.

Le seul moment où l'on peut être absolument sûr que "c'est trop tard", c'est le moment où l'on rend son dernier soupir.

Les mauvaises habitudes (fumer, boire, rester au lit toute la journée) sont à l'origine de pensées déprimantes ("je n'ai aucune force, aucune volonté, je ne m'en sortirai jamais, c'est trop tard") et ces pensées déprimantes viennent renforcer les mauvaises habitudes : si on n'a aucune volonté et que c'est trop tard, à quoi bon se refuser un verre ?... D'ailleurs quand on se sent nul, les mauvaises habitudes se proposent avec une force accrue.

Il faut interrompre le cercle vicieux en rompant tout d'abord non avec ses mauvaises habitudes, mais avec ses pensées déprimantes.

Si vous vous dites : "je n'ai aucune force, aucune volonté, je ne m'en sortirai jamais, c'est trop tard" remplacez ces phrases par : "Je ne suis pas vraiment motivé parce que je ne vois pas bien l'intérêt de changer... je n'ai pas d'objectif qui me tienne suffisamment à cœur dans cette histoire."

D'ailleurs, c'est la vérité.

Pour se libérer d'une mauvaise habitude, n'importe laquelle, il faut d'abord prendre conscience que cette mauvaise habitude est un obstacle sur la route qui mène vers la réalisation de nos rêves.

Prise de conscience qui ne peut avoir lieu que lorsqu'on a sorti ses rêves du placard, qu'on les a dépoussiérés, et qu'on est bien décidé à les changer en réalité.

Je donne un exemple.

Je n'ai réussi à manger sainement que lorsque j'ai fait un lien entre :
- mon alimentation et ma santé ;
- ma santé et un projet personnel qui me tenait vraiment à coeur (celui de fonder une famille, d'avoir des enfants qui soient eux-mêmes en bonne santé...).

Bref : c'est normal que vous n'ayez "pas de volonté" si vous n'avez aucun but fort, aucun projet qui vous pousse et vous tire.

La solution ?...

Elle comporte trois étapes.

La première, c'est d'identifier vos rêves (peut-être oubliés) et de les changer en projets.

La deuxième, c'est de prendre conscience que vos mauvaises habitudes sont un obstacle, une entrave à la réalisation de vos rêves - prise de conscience qui se fera tout naturellement lorsque vous commencerez à agir dans la direction de ce que votre cœur désire.

La troisième, c'est d'attaquer vos mauvaises habitudes.