Dans une interview que vous pouvez regarder ici, un psychanalyste (peu importe son nom, car son point de vue est typique) affirme avec beaucoup d'emphase et sur un ton très dogmatique :
"Je ne crois pas aux faits et aux données bruts. En tout cas la psychanalyse apprend à ne pas croire à ça. C'est pour ça que je trouve absolument sommaire votre opposition de l'histoire et de la légende. ça, je trouve ça naïf. [...] Tout est légende."
Mais que sont les faits ? Que sont les données ?
Tout simplement la réalité.
Tout simplement la vérité.
Si la psychanalyse apprend à ne pas croire à la vérité, elle apprend à croire à quoi ?...
Bingo : à la légende ("tout est légende") - en d'autres termes, au mensonge.
Et si c'est être "naïf" que de préférer les faits et les données aux légendes, alors, soyons le plus naïf possible. D'ailleurs ce mot, naïf, a une étymologie bien sympathique : naïf vient de nativus qui signifie "reçu en naissant, inné, naturel". Être naïf, c'est être authentique, naturel, c'est resté proche de sa nature originelle .
Et maintenant, je vous propose un petit exercice de démystification. Dans la réplique du psychanalyste, remplaçons "psychanalyse" par "papa".
"Je ne crois pas aux faits et aux données bruts. En tout cas papa apprend à ne pas croire à ça. C'est pour ça que je trouve absolument sommaire votre opposition de l'histoire et de la légende. ça, je trouve ça naïf. [...] Tout est légende."
Il suffit de cette petite permutation, bien dans l'esprit de la linguistique moderne, pour s'apercevoir que l'affirmation du psychanalyste ne repose que sur l'argument d'autorité : la psychanalyse l'a dit, donc c'est vrai.
Qu'est-ce qui vrai ?...
Que tout est faux, que "tout est légende".
Papa m'a appris que tout est faux, alors tout est faux, et c'est comme ça ! Et si tu dis pas comme moi, t'es qu'un... - Menteur ?... Non, pas menteur, parce que ça c'est un compliment... T'es qu'un NAÏF !
Naïf est l'insulte qu'on réserve à ceux qui pensent encore que la vérité n'est pas complètement négligeable... ceux qui pensent que la vérité est préférable au mensonge.
Et la dépression dans tout ça ?
J'y arrive dans deux minutes.
Je me demande, au passage, si le psychanalyste en question se fait payer avec des billets de Monopoly ? S'il satisfait son appétit avec des accessoires de théâtre (poulets en plastique, pommes en papier mâché) ? S'il aime que sa femme lui mente ? S'il est content lorsqu'on lui donne de faux horaires, de faux tarifs ?
Parce que si vraiment, comme il l'affirme et comme il le croit, tout est légende, ça ne devrait lui poser aucun problème...
Il ne devrait même pas remarquer la différence, qui dans sa perspective n'existe pas.
Et maintenant, parlons un peu de la dépression.
Parmi les racines du mal-être et du découragement, de l'à-quoi-bonisme, se trouve le relativisme. Le relativisme, c'est cette idéologie dont le psychanalyste en question se réclame. Idéologie selon laquelle il n'y a ni vrai, ni faux, ni bien, ni mal.
Idéologie dépressogène.
Car si tout se vaut, si la lumière est la nuit et vice-versa, si les méchants ne sont pas méchants et les gentils ne sont pas gentils (c'est tellement dépassé tout ça...), si croire qu'on peut devenir meilleur ou pire, qu'on peut monter ou descendre, est de la sottise, de la "naïveté", alors à quoi bon se lever le matin, je vous le demande ?...
Le livre noir de la psychanalyse, Le crépuscule d'une idole, ainsi que d'autres bons livres qui déboulonnent la statue de Freud sont ici.
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