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04 décembre 2008

La souffrance ne sert à rien (?)

La dépression (pot-au-feu de tristesse, de déception, d’angoisse) est une maladie, dit le discours officiel.
Qu’est-ce que cela présuppose ?...
Tout simplement que les sentiments négatifs n’ont aucune utilité. Ce sont des sentiments déchets, des anomalies du fonctionnement humain.
La joie est l’état naturel ; la tristesse est pathologique. Voilà ce que le discours officiel présuppose en douce, sans le dire explicitement. Pathologique, c’est-à-dire anormale et néfaste.
Cette thèse implicite est quelque peu contredite par les faits.
La douleur psychologique est universellement connue, universellement vécue. Si quelque heureux privilégié y échappe pendant quelques années, elle finit toujours par le rattraper à un moment ou à un autre, pour un bref instant ou pour de longues années.
Quant à la nature purement nuisible de la souffrance morale, c’est une thèse que tous les grand penseurs ont rejeté. Voyons leurs avis sur le sujet.
Selon le Chevalier de Méré, philosophe du dix-septième siècle, « Il n'est pas bon d'être malheureux, mais il est bon de l'avoir été. » Autrement dit, le malheur est une expérience dont il y a quelque chose de valable à tirer.
D’après George Sand, écrivain du dix-neuvième siècle dont on reparlera, « Dieu qui voit nos larmes à notre insu, et qui, dans son immuable sérénité, nous semble n'en pas tenir compte, a mis lui-même en nous cette faculté de souffrir pour nous enseigner à ne pas vouloir faire souffrir les autres. » Nos souffrances auraient donc un but : nous guérir de la cruauté et de l’indifférence.
Les grands penseurs du vingtième siècle sont du même avis que leurs prédécesseurs.
Herman Hess (romancier, poète et penseur allemand du vingtième siècle) dit : « La douleur, les déceptions et les idées noires n'ont pas pour but de nous aigrir, mais de nous mûrir et de nous purifier. » Ainsi, nous ne souffririons pas pour rien, mais pour devenir meilleur.
Selon Van Minh, l’ancien Président du Vietnam du Sud, « Ceux qui ne savent pas perdre ne savent pas gagner. » Il faut être capable de perdre, c’est-à-dire d’être déçu, pour être capable de triompher : une certaine forme de souffrance morale prépare à vaincre l’adversité.
Robert T. Kiyosaki, investisseur, éducateur et maître à penser, affirme : « Tout comme il y a une occasion sous chaque problème, il se trouve des trésors de sagesse sous chaque déception. » Ainsi la peine suscitée par la déception conduirait conduit à des trésors de sagesse.
Un proverbe japonais (fruit d’une sagesse collective et immémoriale, comme tous les proverbes) dit quant à lui que « le malheur peut être un pont vers le bonheur. » Et s’il n’y avait pas d’autre moyen de franchir le fleuve ?
Sans le pont du malheur, pourrait-on atteindre la rive bienheureuse ?... Pas sûr. Les contes, les romans, les films racontent toujours les épreuves et souffrances d’un héros ou d’une héroïne : n’est-ce pas parce que toute existence significative en comporte ?... « Tout est bien qui finit bien » – et pas « tout est bien qui ne fait pas trop mal ». L’important n’est pas d’éviter la souffrance ; l’important est de marcher bravement sur les braises jusqu’à l’heureux dénouement. L’or ne se débarrasse de ses impuretés qu’en passant par le feu.

2 commentaires:

  1. J'adore les extraits de George Sand que vous laissez, je vais la lire je crois.
    Je ne connaissais pas du tout, je croyais même que c'était un homme lol, quelle honte!!

    Julien

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  2. la souffrance? je ne connais pratiquement que çà depuis aavnt même de naître on dirait que le destin a fait en sorte de me faire porter le maximum de souffrance dans le but de profiter de mon empathie démesurée !!! en même temps ça décharge de nombreux refoulés qui ne savent pas vivre leurs vrais sentiments, sont formatés comme des robot c'est ça qu est effrayant de plus... mais on ne change pas l'empathie par son contraire c'est contre nature et vis et versa... j'en crèverai un de ces jours naturellement car au fil des decennies rien n'a changé malgré mon regard en constante mutation mais rien n'y fait je suis vraie et c'est la plupart des gens qui sont faux aussi conditionnés par un système carcérale pénitentiaire et abject (comment peut on continuer à soi disant -vivre- dans un tel monde immonde et étriqué de l'intérieur???) et ça fait si mal comme un fer rouge qui vous tatoue mais si peu de personnes sont allé découvrir l'envers de la souffrance, son origine même!!! car si peu de vraie relation surtout en ces temps de plus en plus apocalyptiques dans tous les sens du termes... nous sommes des esclaves pour le système, des parts de marché bien juteux à presser !!!!!! et je suis épuisée de cautionner ce mode de survie qui me tue lentement mais surement, je ne vois que des masques; pas des humains mais bcp trop de masques affreux d'hypocrisie et de mensonge. Dommage que je ne suis pas lâche je me serais depuis longtemps passé à l'acte comme quoi on ne se refait pas on ne passe pas de empathique à bourreau en tout cas dans mon cas.

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