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25 décembre 2008

Du Diagnostic Psychiatrique en tant que Malédiction

Vous avez été étiqueté "dépressif" ou "bipolaire".

(En fait, la liste des diagnostics possibles est beaucoup plus longue ; vous pouvez très bien remplacer par un autre nom, celui dont vous a affublé... la suite reste valable.)

Qu'est-ce qu'une malédiction ?... et quel rapport avec un diagnostic ?

Selon le dico, une malédiction c'est :

- "Un "Procédé magique qui utilise des formules à l'encontre d'une personne ou d'un animal dans le but de causer la ruine, la maladie ou la mort."

Cette magie, c'est, en l'occurrence, celle de la foi.

Car si nous n'accordions pas notre foi, notre confiance au diagnostic révélé, il ne pourrait pas nous faire du mal. C'est parce qu'on croit au pouvoir de la formule magique que celle-ci agit : quelqu'un qui a été diagnostiqué "bipolaire" mais qui ne croit pas à la pertinence de ce diagnostic est à l'abri de la malédiction qu'il contient...

Mais le dico donne aussi une autre définition de "malédiction" :

"Paroles par lesquelles on souhaite avec véhémence tout le mal possible à une personne, une famille, une ville, un pays, etc."

Les deux définitions se recoupent : souhaiter du mal à quelqu'un, c'est dans une certaine mesure lui en faire. La malédiction la moins magique l'est encore... elle est dotée de l'incontestable puissance du Verbe.

Je devine votre perplexité : Mais mon docteur (ou mon psychiatre) veut que je guérisse... il me veut du bien, non du mal!

C'est vrai.

Élargissons donc un peu, un tout petit peu, la définition de malédiction...
Convenons qu'une malédiction, c'est :

- des "Paroles par lesquelles on fait avec ou sans véhémence, volontairement ou involontairement, tout le mal possible à une personne, une famille, une ville, un pays, etc."

Avec cette définition-là - qui n'est pas si éloignée de celle du dictionnaire - le diagnostic psychiatrique est incontestablement une malédiction.

Car il fait énormément de mal (si on y croit : nous avons vu que c'est la condition sine qua non).

Comment ?...

Tout d'abord, on nous convainquant que "nous ne pourrons jamais guérir".

Pour comprendre comment la notion de "maladie mentale" (dépression, etc.) inclut inéluctablement celle de "maladie incurable", il suffit d'examiner ce qu'en disent les gens qui ont accepté un tel diagnostic : "mon état sera toujours très fragile...Snif." "On ne guérit pas de sa dépression... on apprend seulement à la gérer." Etc.

D'un point de vue purement logique, il y a aussi de bonnes raisons pour que toute maladie mentale soit - par principe - incurable... de même que toute guerre contre le terrorisme est - par principe - infinie.

Explication.

Dans la mesure où il n'y a aucune base biologique solide, aucun test qui permette de confirmer un diagnostic psychiatrique, il n'y a aussi aucun critère clair qui permette de l'infirmer.

En d'autres termes, personne ne peut jamais apporter la preuve qu'il est "guéri" - ou que quelqu'un d'autre est "guéri".

Pour mieux comprendre cette impossibilité, imaginons que - dans un univers parallèle au nôtre et présentant quelques similitudes avec le nôtre -, des psychiatres fous aient décidé de redéfinir la pauvreté comme une maladie mentale.

Dans ce monde parallèle, les pauvres gens qui souffrent de pauvropathie clinique, du syndrôme de la dèchose réactionnelle, ou encore d'un trouble financio-obsessionnel, sont tous soignés par leurs médecins avec des petits cachets aux noms évocateurs (Richamax, Luxotine, Sécuritasum, Vidoré).

Est-ce que ces médicaments les guérissent ?...

Vous vous doutez de la réponse.

Bien sûr, parfois, un ce ces pauvres gens gagne au Loto ou monte une entreprise prospère... mais comme il est persuadé qu'il souffre de pauvropathie clinique, il s'empresse de tout dépenser ou de tout perdre, et se retrouve gros jean comme devant.

Quand une étiquette est totalement inappropriée, il est d'autant plus difficile de la décoller : si par exemple, vous pensez que Julie est une blonde, le jour où elle se teint en brun vous n'aurez aucun mal à intégrer ce changement, et à décider que ce n'est plus une blonde, que c'est maintenant une brune. Mais si vous êtes persuadé que Julie est un poisson rouge, quel changement dans son apparence arrivera à vous faire changer d'avis ?... Aucun !

De même, lorsqu'on se met à croire qu'on est malade, qu'on souffre d'une "dépression" ou d'une autre maladie mentale, on accepte une étiquette qui, inadéquate à la base, ne se laissera décoller par rien.

On ne guérit pas des maladies qu'on n'a pas : ces maladies-là sont incurables.

C'est pour cela que les hypocondriaques ne sont jamais, jamais guéris et c'est pour cela que les maladies mentales ne sont jamais complètement terminées.

Enfin, si : elles sont terminées le jour où l'on décide qu'elles sont terminées - et c'est, en général, le même jour que l'on décide aussi qu'elles n'ont jamais commencées.

Résumons : un des premiers effets du diagnostic-malédiction, c'est nous convaincre que nous ne pourrons jamais guérir de la maladie qu'il nous assigne.

En d'autres termes, le diagnostic nous refile une maladie incurable.

Mais il ne s'arrête pas là.

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