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26 décembre 2008

Du Diagnostic Psychiatrique en tant que Malédiction (3)

Résumons :

Le diagnostic psychiatrique est une malédiction :

1/Parce que c'est une parole
2/Qui fait tout le mal possible
3/En nous privant du moyen - la volonté, le choix, la révision de nos croyances, l'effort, etc. - de résoudre le(s) problème(s) qu'il a baptisé d'un nom de maladie.

C'est pourquoi on peut dire que le diagnostic psychiatrique nous refile (par les oreilles), une maladie incurable.

Est-ce là tout le mal que le diagnostic psychiatrique fait ?...

Que nenni !

Car le diagnostic psychiatrique ne nous empêche pas seulement de résoudre les problèmes qu'il désigne à sa manière bien spéciale ; il fait aussi tout ce qu'il peut pour les aggraver, pour les multiplier par mille.

Et il y parvient.

Puissante malédiction...

Et c'est là qu'on voit, encore une fois, toute la différence avec les vraies maladies : prendre conscience d'un rhume ne l'aggrave pas - alors que se laisser convaincre qu'on est "dépressif" rend bien plus dépressif.

Le diagnostic psychiatrique :
- rend le(s) problème(s) insoluble(s) d'une part,
- l'aggrave d'autre part.

Pourquoi l'aggrave-t-il ?...

Parce que lorsqu'une boite est étiquetée "Pince à linges", c'est :
- là où on ira chercher des pinces à linge ;
- là où on rangera les pinces à linges qui traînent.

Imaginons que cette boite ne contienne, à l'origine, qu'une ou deux pinces à linge et des boutons, des ciseaux, trois stylos et quelques pièces de monnaie. Parce qu'elle est étiquetée "Pinces à linge", d'ici quelques semaines ou quelques mois elle en contiendra davantage. Et si son propriétaire est du genre soigneux, peut-être même qu'elle ne contiendra plus que ça.

Lorsqu'une personne a accepté l'étiquette de "Dépressif", elle agit vis-à-vis de sa propre tête comme vis-à-vis de cette boite à pinces à linge.

Les pensées glauques lui semblent appropriées ; elle se les approprie.

Et si elle est complètement logique - avec elle-même, avec ce diagnostic qu'elle considère comme valable - elle refuse comme étrangères les pensées optimistes qui la traversent parfois : celles-ci n'ont rien à faire dans sa boite crânienne ; ce n'est pas leur place (cf. l'étiquette sur la boite).

Le temps passant, cette boite ne contient plus que des pensées correspondant d'une manière ou d'une autre avec l'étiquette qu'elle porte...

Lorsqu'on vient d'acheter une Peugeot 206, on voit des Peugeot 206 partout - alors qu'avant, on ne les remarquait pas... Qu'on le veuille ou non, notre nouvelle identité (propriétaire de Peugeot 206) nous rend plus attentif, plus réceptif à toutes les Peugeot 206 qui passent...
L'identité de "dépressif" rend plus attentif et réceptif à quoi, à votre avis ?

Pas à la beauté de la vie et à la chance d'être né !

A mesure qu'on creuse le sujet, ça devient de plus en plus flagrant : non seulement le diagnostic psychiatrique est une malédiction, mais il en est une gratinée.

Funeste, terrible malédiction.

Et sa puissance maléfique ne s'arrête pas là...

1 commentaire:

  1. C'est surprenant comme certaines de nos réflexions sont similaires quand même, ça fait du bien de ne pas âtre la seule à penser de cette manière. J'ai beaucoup réfléchit à ce qu'est l'écart à la norme, au fait que la norme elle-même n'est ni stable dans le temps, ni dans l'espace, et qu'il en va de même pour la santé ou ce que l'on considère être une "maladie". Pour être actuellement "malade", je me suis souvent demandée ce que ce terme avait comme effet sur moi, je me suis souvent demandée comment je pouvais l'interpréter. Comme mes psychiatres? Non, sûrement, pas. Pour eux je suis bonne à interner, et merci, j'y ai été, c'est pas la colonie de vacance, c'est le moins que l'on puisse dire!
    Que faire, alors avec ce mot qui pèse sur moi? Comment le comprendre? Moi qui m'étais toujours dit que c'était mon violeur le malade et pas moi la bête bizarre dans cette histoire de fous... Je me suis retrouvée en hôpital psychiatrique, soyons clair, enfermée, étiquetée comme "folle" grosso modo, n'ayant plus aucune légitimité intellectuelle, d'aucun type, alors que j'avais été victime d'un acte ignoble. Victime...malade... tout cela me semblait être des synonymes pour ces messieurs-dames en blouse blanche! Je me suis demandée, alors, "comment réagit-on sainement à un viol?" Et bien... on ne réagit pas sainement à un viol! Et cela pour une très bonne raison, c'est la SITUATION et non pas la PERSONNE qui est pathologique! Là se trouve toute la différence!
    A quoi sert ma maladie? Et bien, si ce n'était pas une maladie je n'aurais pas de séances chez mon psy remboursées, et, maintenant que j'ai changé pour un psychiatre un peu moins borné que l'immense majorité de ses confrères, je suis contente d'être "malade" selon la définition de mon assurance maladie. A mes yeux? Je suis tout à fait saine, tout à fait normale. Quand la réponse à la question : comment réagit-on sainement à cette situation est : on est triste, on pleure, on n'a plus tellement le goût à la vie, on se sent humilié, sale, vide... Et bien, on peut en déduire que ce n'est pas une maladie, juste une réaction "normale". Bien que la normalité soit tout autant une illusion que la non-normalité, à mon avis.
    Mathilde

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