"D'où vient cette rancune à l'égard de... ?"
"Qu'avez-vous donc vécu pour tant haïr les... ?"
Questions typiques du psychologisme.
Le psychologisme, c'est cette tendance à ramener toute idée, toute thèse à la psychologie de son auteur. Bien sûr, il y a un rapport assez direct entre le vécu d'un auteur et ses points de vue. Mais est-ce l'essentiel ?
Si on prouve que untel, opposant à l'avortement, est aussi le fils d'une féministe qui aurait bien aimé avorter mais qui ne l'a pas pu, a-t-on ainsi réfuté ses arguments ?
Non.
On les a juste contextualisés.
De toute évidence, on s'intéresse plus facilement à ce qui nous touche de près ou de loin qu'à ce qui ne nous concerne pas. Mais au fond, tout nous concerne ; tout devrait nous toucher. Les drames ou problèmes personnels ne sont que des portes, des sas : ils ouvrent sur des prises de conscience, ils permettent d'ouvrir les yeux sur des problèmes ignorés, négligés.
Avoir faim sensibilise à la faim dans le monde, être pauvre sensibilise à la pauvreté dans le monde, etc.
Demandera-t-on à ceux qui manifestent contre l'attaque des israéliens ce que les israéliens ont pu leur faire, pour qu'ils leur témoignent une telle hostilité ?...
Demanda-t-on aux militants pour les droits de l'Homme ce que le général Pinochet avait bien pu leur faire, pour qu'ils le haïssent à ce point ?...
La haine du mal, de l'injustice, de la violence, du sadisme et de l'abus du pouvoir (qui n'est que le verso de l'amour du bien, de la justice, du respect et de l'humanité) n'ont pas besoin d'être expliqué.
Car si elles avaient besoin d'être expliqué - par des circonstances particulières, un désir de vengeance personnelle - cela voudrait dire que l'amour du bien, de la justice et de l'humanité sont des anomalies, des bizarreries qu'il faut justifier.
Il est naturel et normal de haïr le mal et d'aimer le bien. Ce qui ne l'est pas, ce qui aurait besoin d'être expliqué par une histoire particulière, des circonstances spécifiques, c'est de ne pas éprouver ces sentiments-là.
La psychiatrie fait des ravages. Elle est au service du nouvel ordre mondial, elle fait partie du grand projet de contrôle mental qui permettra de l'instaurer.
Je ne l'aime pas parce qu'elle est nocive. Mauvaise pour la santé physique et mentale.
Je n'aime pas non plus le satanisme.
Et pour ne pas l'aimer, je n'ai pas besoin d'y avoir été exposé directement - il me suffit de savoir ce que vivent ses victimes.
Je n'aime pas davantage les électrochocs - et pourtant personne ne m'en a jamais fait... bizarre, non ?
Non, pas bizarre du tout.
Pour ne pas aimer les électrochocs, il suffit de se renseigner sur les électrochocs.
Ne cherchez pas des causes secrètes aux dégoûts et aux aversions, des histoires croustillantes qui expliqueraient pourquoi untel ou untelle pense ceci ou cela, déteste ceci ou cela.
Cherchez plutôt si ces dégoûts et ces aversions sont justifiés ou non : sortez de votre bulle, intéressez-vous au monde, renseignez-vous. Vous n'êtes pas tout seul sur cette terre.
Bonsoir Lucia,
RépondreSupprimerJ'ai aimé le dernier petit chapitre de votre post...
Est-ce que vous différenciez les psychologues/psychothérapeutes des psychiatres ? Cà m'intrigue plutôt..
Bonne soirée.
Julien