Petites considérations éthiques...
Quelle différence y a-t-il entre la haine du mal et le mal de la haine ?
Une énorme, une colossale différence - la même qui sépare la haine du racisme de la haine des noirs.
Les relativistes (ces partisans du "le bien est relatif, le mal est relatif, tout se vaut et ne vaut rien") auraient tendance à mettre sur le même pied la haine des racistes et la haine des noirs.
Ils disent - ou pensent : "dans les deux cas on déteste une partie de la population... C'est pas bien!"
Sauf que ça n'a strictement rien à voir.
Personne ne choisit d'être noir - pas plus que d'être blanc ou né en Bretagne.
Haïr une personne pour quelque chose qu'elle n'a pas choisi, c'est une injustice.
C'est le mal de la haine.
Par contre, haïr les noirs parce qu'ils sont noirs est un choix. Les racistes choisissent le racisme : ils ne sont pas nés avec le gène du racisme. Ils ont préféré, voulu leur racisme. Ils se le sont appropriés, ils l'ont fait leur.
Haïr une personne pour ses mauvais choix, c'est la haine du mal.
A la différence de la première haine, cette haine-là n'a rien de définitif : il suffirait que le raciste en question change d'opinion... s'ouvre à ce qu'il refuse... pour qu'on l'aime autant qu'on le détestait avant.
Et tiens, pour compléter le tableau : il faudrait aussi évoquer la haine du bien et le bien de la haine.
La haine du bien existe - elle est le fait des personnes suffisamment enracinées dans le mal pour détester ceux qui n'ont pas fait les mêmes mauvais choix qu'eux. Le bien de la haine existe aussi - quand la haine en question est refus du mal.
Pourquoi évoquer ce sujet ?...
Parce que le relativisme est une source de découragement et d'apathie, de faiblesse et d'inertie. Si rien n'est vraiment bien et rien n'est vraiment mal, à quoi bon ?...
A quoi bon se battre pour un idéal, à quoi bon s'accrocher à des principes ? Ils ne sont que des artifices. Des préjugés judéo-chretiens.
La santé mentale présuppose un découpage éthique binaire : il n'y a rien par-delà le bien et le mal.
D'ailleurs il est tout à fait significatif, et révélateur, que l'auteur du livre "Par delà le bien et le mal" soit devenu fou. Car au-delà de cette dichotomie fondamentale, il n'y a que confusion, nihilisme et folie.
Principe de base : le bien n'est pas le mal ; le mal n'est pas le bien. La différence est parfois difficile à faire, mais elle est à faire.
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimer
RépondreSupprimerTrès beau et très juste texte ! Je vous remercie pour ce moment de réflexion. Mes salutations.