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24 janvier 2009

La psychologie du psy (2)

Toujours en me fondant sur "Mount Misery" et quelques articles intéressants...

Pourquoi, dès le départ, choisir psychologie, ou psychiatrie ?
Pour panser - ou dissimuler - des blessures personnelles.
Les psychiatres et psychothérapeutes et psychanalystes ont un passé plus douloureux que le reste de la population : famille éclatée, violence, folie d'un des parents, etc.

Selon l'auteur de Mount Misery et au moins un autre psy, les psys se spécialiseraient de préférence dans leurs propres failles psychologiques.
Le dépressif devient spécialiste de la dépression.
Le paranoïaque de la paranoïa, etc.

Les psys ont un taux de divorce, de dépression bien plus important que le reste de la population.
Parce qu'ils sont en contact tous les jours avec la détresse humaine ?

Peut-être.

Il semblerait aussi que certains deviennent dépendants de leurs patients - à tel point qu'ils se refusent à prendre leur retraite.

Et voici encore une information intéressante :

" "When therapists treat patients, they follow the prescriptions of their theoretical orientation. But the amazing thing is that when therapists treat themselves, they become very pragmatic." In other words, when battling their own problems, therapists dispense with the psychobabble and fall back on everyday, commonsense techniques -- chats with friends, meditation, hot baths, and so on."

Les thérapeutes qui sont déprimés ne se soignent pas avec les techniques qu'ils appliquent à leurs patients. Ils sont beaucoup plus pragmatique et terre-à-terre avec eux-mêmes, ayant recours aux amis, à la méditation, aux bains chauds, etc.

Quand les thérapeutes vont mal, ils hésitent à aller voir leurs collègues. Pourquoi ?

"therapists said they were hesitant to enter therapy "because of feelings of embarrassment or humiliation, doubts concerning the efficacy of therapy, previous negative experiences with personal therapy, and feelings of superiority that hinder their ability to identify their own need for treatment." Others are hesitant to seek therapy because of professional `complications' -- that is, they cannot find a therapist nearby whom they do not already know in another context. Or they mistakenly believe, as many patients do, that seeking therapy is a sign of failure."

Parce qu'ils se sentent embarrassé, humiliés, qu'ils doutent de l'efficacité de la thérapie, qu'ils ont déjà eu des expériences négatives de thérapie... Si c'est l'opinion des professionnels, comment s'étonner que ce soit aussi celle de beaucoup de non-professionnels ?

Ah et aussi : le psy qui couche avec sa patiente n'est pas un mythe ; le psy qui avale les antidépresseurs à la louche non plus. Les deux sont rendus faciles par le contexte : cachets faciles et tête à tête.

Quant à moi, je ne pense pas que les psys soient déprimés parce qu'ils sont en contact avec des gens déprimés.
Après tout, Mère Teresa ou l'abbé Pierre étaient en contact avec des gens très pauvres et qui souffraient beaucoup, et ça ne leur a pas cassé le moral.

Ce qui casse le moral, c'est d'être en contact avec des gens qui vont mal et de ne rien faire, ou de ne rien pouvoir faire, pour qu'ils aillent mieux.

C'est l'impuissance qui est démoralisante, beaucoup plus que la dépression des autres. Les psys vivent leur impuissance à soulager leurs patients, et c'est douloureux.

Derrière la facade d'arrogance glacée qui le protège, le psy souffre d'être inutile. Souffre d'être un imposteur. Car il le sait bien, au fond, qu'il est sensé aider, que c'est sensé être son métier, et qu'il ne le fait pas... parce qu'il ne le peut pas. Il sait bien, au fond, que sa légitimité est précaire comme un costume de prélat quand il n'y a personne à l'intérieur.

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