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24 juillet 2006

Victimes

A ma connaissance, il y a deux types de victime (mais peut-être que parfois les deux types se mélangent...)

1/ La victime qui sait parfaitement qu'elle en est une, et qui a identifié son bourreau comme tel.

2/ La victime qui ne sait pas qu'elle en est une, et qui a une image complètement idéalisée de son bourreau.

Dans le premier cas, je ne sais pas quelle est la solution pour se sortir des souvenirs douloureux du passé. Beaucoup disent qu'il faut pardonner... peut-être est-ce la solution.

Mais ce qu'on ne dit pas assez souvent, c'est que la vengeance n'est pas en soi un mal, ou du moins que dans certaines circonstances, elle est légitime.

Par exemple, lorsque c'est le seul moyen de dissuader le coupable de recommencer avec quelqu'un d'autre.

Certaines victimes ont une profonde envie de se venger, et jugent cette envie "mauvaise" - du coup, ils s'imaginent qu'ils ont basculé du côté obscur de la force et qu'ils sont devenus méchants... ce qui peut les entraîner à faire par la suite des choix (de mauvais choix) qui reflètent cette croyance.

On a tendance à aligner nos actes sur nos croyances.

En fait, l'envie de se venger n'a rien de mauvais ou de pervers, et on a tort de se voir en noir parce qu'on la ressent. Elle est naturelle, et correspond à un besoin de justice : se venger, c'est rétablir un équilibre, faire payer le responsable d'un crime. Avoir envie que celui qui a fait du mal, paye, avoir envie de se venger, c'est normal, très normal.

Cela ne signifie pas qu'on a le droit de se venger n'importe comment de n'importe quoi. Il faut faire la différence entre l'erreur et le crime, et aussi entre le coupable qui se repent et celui qui n'a aucun remords.

Et bien sûr, il est infiniment préférable que ce soit la justice qui fasse le boulot...

La deuxième catégorie est constituée par les victimes qui ne savent pas qu'elles en sont. Un exemple : les victimes du docteur Mengele, pervers de génie, continuent 30 ans plus tard à le voir comme un "bon papa". Il a su les torturer en s'en faisant aimer. Du grand art.
Evidemment, tant que la victime voit son bourreau comme un être bon et aimant, il n'a pas conscience de sa réalité de victime - ce qui ne veut pas dire qu'il n'en souffre pas, au contraire...

Dans ce cas, ce qui va être libérateur, c'est de prendre conscience que l'être idéalisé qu'on vénérait n'est pas ce qu'on imaginait.

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