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09 juillet 2006

La dépression est-elle une chance ?

A première vue la réponse est non. Chance de quoi ? de souffrir ?

A deuxième vue, on pourrait dire : une chance de se connaître mieux... (introspection, psychothérapie, etc.)

Mais à troisième vue, c'est encore plus que ça. Une chance à saisir, une chance à ne pas rater.

Deux personnes vivent dans deux appartements différents. La première paye une loyer très cher, trop cher, pour une chambre minable dont la robinetterie fuit et les voisins, crient. La deuxième paye un loyer raisonnable pour un appartement confortable.

Imaginons maintenant que ces deux personnes aient toutes deux une possibilité de déménager pour un appartement magnifique, bien placé, et très bon marché. Qui saisira cette chance à coup sûr, ou presque ?...

Celui qui souffre le plus. L'autre hésitera peut-être, préférant gardant l'appartement qu'il connait bien. L'inconnu fait toujours un peu peur.

Une personne dépressive est comme cette personne qui habite dans un appartement horrible. Son sort est assez misérable pour qu'elle accepte de déménager pour mieux si l'occasion se présente. Déménager : changer de croyances, de personnalité, de vie.

Pour trouver la motivation de déménager (ou de changer), deux conditions sont nécessaires : être mal où l'on est, espérer mieux ailleurs. Or, on ne progresse dans sa vie qu'à condition de changer : il n'y a aucun autre méthode possible.

Une personne non dépressive a de la chance, mais seulement à condition qu'il n'existe pas de meilleur appartement que le sien. Sinon, sa chance se retourne en malchance : à l'abri dans son cocon, elle n'a aucune motivation pour grandir. Son bonheur est statique, immobile.
La personne qui a toujours été protégé contre le malheur est comme un bel arbre que la tempête n'a jamais effleurée. Le jour où elle soufflera, incapable de plier, elle risque fort de s'effondrer d'un coup.

La personne qui souffre psychologiquement a une chance - une chance qu'il dépend d'elle de saisir ou de négliger. Toutes les conditions requises sont réunies pour qu'elle ait envie de changer. A elle de voir si elle y est prête...

2 commentaires:

  1. JE comprends ce que tu écris. J'ai moi même grandi entourée d'amour, de mille précautions pour ne jamais me heurter au réel, ne jamais prendre de risque, ne jamais me mettre en danger. Et puis un jour j'ai pris une grande claque. Je pensais que ça m'aiderait à grandir. J'y ai cru un peu. Mais cela fait 3 ans maintenant et je traine un état dépressif (maniaco dépressif) avec des hauts et des bas. Je n'ai pas encore trouvé la faille, le truc dans l'enfance tout ça...Et c'est un peu inquiétant. Je ne pense pas que ce soit vraiment une chance de faire une dépression. La vraie chance c'est de savoir quelle a été la blessure à l'origine de tout cela et c'est très difficile...

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  2. A l'origine d'une dépression, il n'y a pas forcément une blessure dans l'enfance... ce peut-être quelque chose de beaucoup plus actuel, comme le fait qu'on ne trouve pas de signification valable à sa vie en particulier et à la vie en général, qui rend triste et angoissé.
    Si la cause appartenait seulement au passé, il n'y aurait vraiment aucune solution... car on ne change pas le pasé.

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