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13 décembre 2008

Négocier avec le Destin

Je me rappelle bien de ce qui se passait en moi lorsque, désespérée par le non-amour que m'opposait l'homme de mes rêves, je passais mes jours et mes nuits à sangloter convulsivement.

En fait, mine de rien, j'étais en train de négocier.

Ou plutôt, j'étais en train d'essayer de négocier.

Avec qui ?

à l'époque je n'avais pas de nom à lui donner... La vie, peut-être ! Ou le destin. Cette puissance qui avait décidé de ne pas me donner ce que je voulais, et dont j'étais intimement convaincue d'avoir besoin.

Mais voilà : on ne négocie pas avec le destin.
On ne négocie pas avec ce qui est.

Les larmes, la souffrance, l'angoisse, les "pourquoi, pourquoi ?" les "c'est pas juste!" les Il faut que ça soit comme ça et pas autrement !..." ne servent à rien.
Le chantage au suicide ("si je n'obtiens pas telle ou telle chose, je me tue : avis à Celui Qui Décide!") ne sert à rien non plus.

Le destin n'est pas ému par nos larmes, il continue à se dérouler avec la même sérénité imperturbable, tel un rouleau de papyrus sur une table en marbre... Et toutes nos protestations, tous nos cris, toutes nos angoisses n'en modifient pas une ligne, pas une virgule.

Ce qui ne veut pas dire que nos clameurs de désespoir sont sans conséquences ; elles ont des conséquences - sur nous.
Elles abîment notre estomac, nos yeux, notre foie, notre coeur. Elles nous gangrènent de l'intérieur comme une maladie grave - elles sont pour notre organisme l'équivalent d'une maladie grave.

Comme des enfants qui pleurent pour obtenir de leur papa un bout de gâteau supplémentaire, nous pleurons pour obtenir du destin tel ou tel souhait. Mais ça ne marche pas, et ça nous détruit.

Alors mieux vaut remettre les choses en perspective ; ce malheur implacable dont nous nous croyons victime est peut-être une chance. Oui, une chance.

Si, aujourd'hui, l'homme de mes rêves de cette époque (2005) venait frapper à ma porte pour me déclarer son amour, je ne lui ouvrirais même pas. Quelle catastrophe, s'il avait répondu à ma flamme!... J'aurais tout perdu ; grâce à son non-amour, j'ai tout gagné.

Et c'est le temps, seul, qui nous donne une juste perspective sur ce qui est.

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