Recevez gratuitement les 20 premières pages du TRESOR + LA LETTRE BLEUE


 

26 octobre 2008

...vrai visage...

Naissance - petite enfance - adolescence - jeunesse - âge adulte (au moins sur le papier) - âge mûr - vieillesse - mort.
Par sa brièveté, toute vie, même la plus longue, n'est qu'un rêve : D'abord nous naissons... ensuite, nous mourrons. Et entre les deux, ça passe très vite.

Par ses implications, toute vie, même la plus brève, est une réalité que nous devons prendre au sérieux.

Retour au cimetière des vies inutiles ; sur les tombes, des épitaphes : "Ci-git untel, qui a fait semblant", "Ci-git une telle, qui n'a pas réfléchi", "Ci-git Monsieur X, qui n'a jamais blâmé que les autres", "Ci-git Madame Y, qui se considérait comme une victime", "Ci-git Z, qui était arrogant".

Il y une date de péremption sur le joli paquet de cookies ; il y a une limite à la validité de notre ticket ; il y a une mort qui attend. Et c'est la nôtre.

Elle nous rattrapera, même si nous courons vite.
Le tourbillon de nos vies ne l'empêchera pas de nous rejoindre.
Nous sommes de pauvres lièvres, et elle une tortue qui ne dévie pas de sa trajectoire. Sa cible, c'est nous.

Chaque joie finira.
Chaque plaisir s'éteindra.
Et ces amitiés, ces amours, sur lesquels nous comptons s'évanouiront eux aussi en fumée.

- A quoi bon y penser ?...

La vérité, seule, mène à la vérité. Examiner ce qui est, c'est comme Sherlock Holmes partir sur la piste d'une réalité cachée. Le sens de la vie ne se révèle qu'à ceux qui refusent d'être superficiels.

15 octobre 2008

"J'ai tout perdu"

C'est une exagération, bien heureusement.
D'abord, je n'ai pas perdu la vie ; ensuite, je n'ai pas perdu mon mari bien-aimé ; et je n'ai pas perdu non plus mon logement. Je n'ai pas perdu non plus mes jambes, ni mes yeux.

Je n'ai perdu QUE des mois et des mois de travail. Ma dernière version de "Marre de la vie ?", pour le dire autrement. Un plantage d'ordinateur en a décidé ainsi - ou plutôt le destin.

"Ce qui t'a atteint ne pouvait pas te rater ;
ce qui t'a raté ne pouvait pas t'atteindre."

Donc... cherchons les raisons de ne pas sangloter bêtement à l'idée de tout ce travail pour rien, de tout ce travail à recommencer.

- Tout d'abord, à partir de maintenant, je vais faire preuve d'une prudence exemplaire en sauvant tous les soirs mon travail de la journée sur internet ou une clef usb.

- secondement, je me souviens de ce que j'ai écrit : je pourrais reconstituer une partie qui sera plus ou moins semblable à l'original.

- tertio, c'est peut-être une bénédiction déguisée, car ainsi, je vais aller plus vite et plus directement à l'essentiel (ma réécriture sera certainement plus courte que ce que j'ai perdu).

- et comme d'ici quelques semaines je vais recevoir des livres sur l'écriture commandés aux Etats-Unis, ma réécriture bénéficiera de mes nouvelles compétences futures : au lieu de rester focalisée sur ce que j'ai déjà fait, je peux repartir sur de nouvelles bases plus fraîches et plus spontanées. ça ne sentira pas le réchauffé, mais plutôt l'improvisé (et le goût de l'improvisé est presque toujours meilleur que le goût du réchauffé).

- je me souviens de ma manière de réagir, il y a quelques années, lorsque j'ai perdu un texte (nul et malsain) écrit en dix minutes à peine suite à un plantage du même genre. Persuadée d'avoir perdu mon chef d'oeuvre, j'ai sangloté de rage pendant 2 jours. Réaction puérile et stupide. D'autant que je ne considérais ce texte comme mon chef d'oeuvre que parce qu'il avait disparu. Heureusement que je ne suis plus comme ça... heureusement que j'ai changé.

10 octobre 2008

Les considérations sur l'ours du docteur Maxwell Maltz

[parenthèse perso : j'ai eu la bêtise de sauver mon travail sur mon ordi, et uniquement sur mon ordi, ce qui fait qu'aujourd'hui il est en panne et je ne sais PAS si je pourrai récupérer ce que j'ai écrit... donc retour au blog, au moins lui ne peut pas me laisser tomber.]

Maxwell Maltz, vous connaissez ? Bien sûr que non ! (sauf si vous avez lu ce blog en entier) Ses livres ne sont même pas réédités. Et c'est une HONTE. S'il y a une lecture qui transforme, éveille, stimule, élargit la conscience... c'est bien "Psychocybernétique".

Ce titre bizarre ne paraissait peut-être pas aussi bizarre dans les années 60; mais depuis, la cybernétique est devenue confidentielle, top-secret. Ses découvertes ne sont plus divulguées au grand public. C'est devenu une affaire d'état.

C'est dire l'intérêt de la cybernétique...

Au fait, ça veut dire quoi, exactement, "cybernétique" ? Bonne question. Je vais regarder dans mon dictionnaire étymologique et je reviens vous le dire.
Me voilà. "Cybernétique" est emprunté en 1834 au grec "Kubernêtikê" "art de gouverner", substantivation d'un adjectif lui-même dérivé de "kubernan" "piloter, diriger". Le mot désigne l'étude des processus de contrôle et de communication chez l'être vivant et la machine.

Cette définition du dictionnaire historique de la langue française laisse de côté un point fondamental : c'est que les "processus de contrôle et de communication" dont il est question en cybernétique correspondent à la recherche d'objectifs.

La cybernétique est l'étude de la recherche des BUTS, soit chez l'être vivant soit chez la machine. D'où l'étymologie : le pilote a un but à atteindre.

Dans Psychocybernétique, Maxwell Maltz parle de la manière dont on atteint (ou n'atteint pas) ses buts, et de la manière dont il faut penser pour les atteindre. Si ce n'est pas un sujet intéressant, il n'y a pas de sujet intéressant !

Bon. J'en arrive à l'ours.
A la page 26, voici ce qu'il écrit (je résume et je cite) :

Si un homme rencontre un ours, il ne va pas s'arrêter pour réfléchir à la situation, il ne va pas cogiter pour arriver à la conclusion qu'il doit courir pour survivre, et il ne va pas non plus décider d'avoir peur. Toutes ces réactions sont automatiques (afflux de l'adrénaline, rythme cardiaque accéléré, etc.)

"Rien de neuf dans tout cela, nous le savons depuis le lycée. Mais nous sommes-nous bien rendu compte de ceci : le cerveau et le système nerveux qui réagissent automatiquement à l'environnement sont bien les mêmes cerveau et système nerveux qui nous disent ce qu'est l'environnement."

Les réactions de l'homme face à l'ours sont dues, croit-on, à une émotion plus qu'à des idées. Mais qu'est-ce qui a déclenché cette réaction émotionnelle, si ce n'est une information, donc une idée ?

C'est essentiellement l'idée ou la croyance qui est le véritable agent causal-l'émotion n'est qu'un résultat.

On agit et on pense non en accord avec la réalité, mais en accord avec l'image que l'esprit se fait de cette réalité. Si l'image correspond, tant mieux, mais ce n'est pas forcément le cas.

"Vous avez une certaine image mentale de vous-même, de votre monde et de votre entourage, et vous vous comportez comme si cette image était la vérité, la réalité, et non une simple représentation."

Si l'homme croit voir un ours alors qu'il s'agit d'un chien énorme ou d'un acteur déguisé en ours, le résultat sera le même ; il n'aura pas moins peur.

"Si nos idées et nos images mentales de nous-même sont déformées ou irréelles, notre réaction à l'environnement sera pareillement inappropriée."

09 octobre 2008

Rejoindre son destin

Pour pouvoir enfin dire : "c'est moi ! C'est ma vie !"

Et pas celle du voisin...

Les chaussures que vous portez sont-elles à votre pointure ? Vous avez peut-être une vocation. La trouver, c'est se découvrir ; la vivre, c'est se trouver. Faites ce qui vous passionne. Allez vers vous.

Rejoindre son destin, jusqu'à ce que l'image dans le miroir vous ressemble : jusqu'à ce que vous soyez qui vous êtes vraiment. Jusqu'à ce que vous puissiez sourire à votre vie.

Ce n'est pas facile ; ça prend du temps. Raison de plus pour commencer maintenant. N'attendez pas la retraite ; il n'y aura peut-être pas de retraite. Vous n'avez qu'une vie : si vous la ratez, vous aurez tout raté.

Ne croyez pas à la réincarnation.

Ce sont des conseils, je me permets de vous les donner parce que je les suis.

Un sentiment de culpabilité...

Citation :

"la conviction d'être perpétuellement coupable de quelque chose. Je me sens comme un détenu en cavale, mais bel et bien coupable, qui VA, c'est fatal, être rattrapé, où qu'il se trouve, et puni par une Autorité dure, glaciale, impitoyable, malveillante - mais qui le mérite. Je me sens comme si j'étais un criminel, un drôle de criminel qui ne sait absolument pas ce qu'il a pu faire de mal mais qui se dit que "ça va tomber".
Je cherche du travail et aux dires des personnes dont le rôle est de juger ma façon de le faire, c'est irréprochable. Mais comme ça n'a pas encore abouti, j'entends une voix me dire :"en fait tu ne cherches pas ! tu ne veux rien foutre ! sinon tu bosserais !"
Je pars en vacances cinq jours... je suis persuadé que le monde entier va me tomber dessus pour avoir osé fuir de la sorte, que je suis comptable de mon temps devant Quelqu'Un. Et je suis persuadé qu'un courrier recommandé accusateur (de quoi ? je l'ignore) doit m'attendre dans la boîte aux lettres. Total : je ne peux pas m'absenter plus d'une petite semaine.
Jamais, je ne me détends de ce sentiment, jamais il ne cesse. Si je marche dans la rue en milieu de matinée en semaine, j'ai l'impression de porter un énorme bonnet d'âne proclamant mon état de chômeur, qui va me faire repérer, huer et punir pour être là "à me balader au lieu de bosser".
Cette tension permanente a des répercussions physiques, je souffre de névralgie parce que les muscles du haut du dos tirent et bloquent les cervicales.
Coupable !
Je me hais et me méprise, je suis persuadé d'être le dernier des derniers, affligé des pires défauts, lâche et fainénant, irrémédiablement; que chacun de mes actes peut être interprété comme une lâcheté abjecte. Même le fait de faire face..."

Bien sûr, l'enfance est en cause lorsqu'on se sent ainsi coupable.
Les phrases entendues - celles qui se répétaient souvent... les parents font parfois beaucoup de dégât (d'un autre côté, pas de parent ça fait aussi beaucoup de dégât. Et puis en général, ils font de leur mieux, même si parfois leur mieux n'est vraiment pas extraordinaire).

On peut parler aussi de "surmoi".
Ou de "conscience" - c'est moins psychanalytique.

Parfois, la culpabilité est d'une certaine manière réelle. Mais elle se difracte et se répand, teintant d'elle ce qui ne devrait pas l'être. On est coupable d'UNE chose bien précise... et on se sent coupable de MILLE choses vagues...

Parfois aussi, on est coupable mais on ne le sait pas. On se contente de le sentir. Une culpabilité réelle mais obscure se manifeste par un sentiment diffus, insaisissable et obsédant.

Pour sortir de la culpabilité - au moins faire un pas en dehors d'elle -, il n'y a à ma connaissance pas de méthode simple. Mais chaque jour, et même plus souvent que ça, chaque être humain est confronté à des choix.

Des choix binaires (c'est l'essence même du libre-arbitre, cette binarité).

Face à l'embranchement des routes, il y en a une qui monte et une qui descend.

La route qui descend mène à une culpabilité accrue ; la route qui monte apaise, ne serait-ce qu'un tout petit peu, la conscience.

Comment reconnaître cette route qui monte ? Elle monte ! Elle n'a rien de bien attrayant. Mais on sait - on sent - qu'arrivé en haut de la côte, on se sentira plus serein.

Vous n'avez "vraiment pas envie" de prendre la route qui monte ?... Faites du moins un pas dans sa direction : renseignez-vous sur elle. Même si ça ne suffit pas pour vous motiver, ça suffira pour vous motiver pour vous renseigner davantage (et vous renseigner davantage finira par vous motiver à prendre la route qui monte).

Dit autrement, même si vous reculez, par faiblesse, paresse, lâcheté, amour du plaisir, dégoût de l'effort, impatience, etc., devant la route qui monte, faites au moins ce pas intellectuel vers elle qui consiste à faire sa connaissance.

Même la culpabilité imaginaire, démesurée, se nourrit de fautes réelles. Petites fautes, ou grandes fautes, mais fautes. Alors lorsqu'il faut choisir, choisissez :
- la sincérité la plus complète (au lieu des petits arrangements avec la vérité)
- le courage (au lieu de la lâcheté)
- la recherche et l'effort (au lieu de l'inconscience et de l'inertie)

Regardez-bien en vous-même s'il n'y a pas quelque chose qui vous taraude, quelque chose que vous vous êtes engagé à faire - et si c'est le cas, faites-le. L'introspection et la bonne foi sont vos alliés.

06 octobre 2008

Le rôle de l’attitude mentale


Il y a plusieurs facteurs psychologiques qui aggravent les causes externes de souffrances. Car même dans les cas où la cause est parfaitement évidente, et majeure, notre propre réaction peut jouer un rôle aggravant ou au contraire atténuant : la mauvaise attitude mentale transforme la piqure de guêpe en coup de poignard, et la bonne attitude mentale transforme le coup de poignard en coup d’épingle.

Certains auteurs du développement personnel prétendent même qu’une bonne attitude mentale est capable transformer un coup de poignard en massage à l’huile d’amande douce. Par exemple le Dr. Wayne W. Dyer, l’auteur de Corrigez vos zones erronées prétend que l’on peut, par la seule force de sa pensée, transformer une séance de torture chez le dentiste en moment d’intense volupté (cependant une métamorphose aussi radicale reste encore à prouver). Bien avant lui, des philosophes grecs, les stoïciens, cherchaient déjà à s’insensibiliser aux malheurs en adoptant une attitude mentale adéquate.

C’est quelque chose que tout un chacun a déjà expérimenté : une situation objectivement facile peut devenir insupportable lorsqu’on l’empoisonne avec certaines idées, et inversement une situation objectivement difficile peut être vécue sans grand dommage, lorsqu’on se contente de prendre les choses comme elles viennent.

L’illusion du bonheur garanti

Une des illusions qui aggrave les souffrances causées par un événement douloureux est cette croyance très répandue mais irrationnelle selon laquelle la vie sur terre aurait en quelque sorte l’obligation morale d’être une expérience uniformément douce, plaisante et agréable - pas pour tout le monde bien entendu, ça ne serait pas possible, mais du moins pour un certain nombre de personnes… Dont nous faisons partie. On s’imagine facilement que les catastrophes ont signé un contrat (avec on ne sait trop qui) les engageant à nous épargner.

Or si l’on y réfléchit bien, on s’apercevra qu’aucune personne digne de confiance ne nous a jamais promis cela. Nous n’avons aucune raison sérieuse de croire que la vie est un séjour au club Med. Comme le disait George Sand, femme politique et romancière inspirée, amie de Flaubert, Lizt et Chopin, la vie est bien plutôt un « ragoût mélangé de tristesse et de joie ».

Face à un évènement douloureux, l’impatience et l’exaspération sont les réactions de quelqu’un qui considère sa souffrance comme un phénomène anormal, une anomalie injustifiable qu’il n’a pas à supporter. C’est un peu l’attitude de quelqu’un qui a commandé un fondant des quenelles de brochet soufflées au coulis de crustacés dans un restaurant chic et à qui l’on sert à la place un sandwich miteux au jambon verdâtre : il est furieux, il proteste, il réclame. Mais la vie n’est pas un restaurant où nous passons nos commandes.

D’ailleurs, il suffit d’observer l’état du monde pour s’apercevoir que beaucoup de gens, et même beaucoup de peuples, souffrent de la faim, de la maladie, et de violences toutes plus insupportables les uns que les autres… et pourtant, ils les supportent. Est-ce que nous valons mieux qu’eux ? Est-ce que notre statut d’occidental nous met à l’abri ?... La preuve que non : on est exaspéré lorsqu’on prend conscience que ce n’est pas le cas.

D’une manière générale, on souffre d’autant moins des coups durs de la vie qu’on s’y est préparé mentalement, qu’on a accepté à l’avance leur inévitable venue : il n’y a aucune raison pour qu’ils nous épargnent plus que d’autres, qui valent autant ou mieux que nous.

04 octobre 2008

"Quand on veut, on peut !"

Face à la passivité et la tristesse du déprimé, les gens font parfois appel au volontarisme : « Si tu veux t’en sortir, tu t’en sortiras : quand on veut, on peut ! » Et le déprimé de culpabiliser : comment se fait-il qu’il n’arrive pas à aller mieux, alors qu’il suffit de le vouloir ?
Quand on veut, on peut… Ce proverbe populaire comporte certainement une part de vérité. Dans toute réalisation, toute réussite, le rôle de la volonté est essentiel : rien ne se fait sans elle. Mais son fonctionnement n’est pas aussi automatique et aussi simple que le proverbe le suggère.
Le docteur Émile Coué est arrivé à la conclusion que lorsque l’imagination et la volonté entrent en conflit, c’est l’imagination qui l’emporte. Autrement dit, lorsqu’on veut arrêter de fumer et qu’on s’imagine continuant à fumer – on continue. Il en est de même pour la dépression : lorsqu’on veut aller mieux et qu’on s’imagine toujours au fond du trou, en général on y reste. La volonté n’a pas d’existence autonome ; pour entrer en action, elle doit être soutenue par d’autres forces – par l’imagination, comme le dit Coué, mais aussi par un contexte propice, par des informations, des croyances et des idées qui la nourrissent.
Lorsqu’une personne déprimée ne parvient pas à aller mieux, ce n’est pas forcément qu’elle ne veut pas, mais qu’il manque encore quelques boulons (ou quelques pièces) à sa volonté pour devenir pleinement opérationnelle.

Le discours officiel sur la dépression

Contenu

« La dépression est une vraie maladie, ce n’est pas un laisser-aller, un mal de vivre que vous auriez laissé se développer ; vous ne l’avez pas voulue et vous n’en êtes pas responsable. »[1]

« La dépression est une maladie que l’on peut guérir. »[2]

« La dépression n'est pas seulement une forme de tristesse, mais une authentique maladie reconnue comme telle par les médecins et les chercheurs du monde entier. »[3]

« La dépression est une vraie maladie : seul un médecin peut la diagnostiquer. »[4]

« Non, la dépression n'est plus une malédiction. C'est une maladie qu'il importe de reconnaître et de traiter énergiquement. »[5]

« La dépression est aussi une maladie biologique. Contrairement à ce qu'on entend parfois, la dépression n'est pas seulement une maladie psychologique. »[6]

« La dépression est une maladie et dont le traitement est soumis à plusieurs handicaps. »[7]

« Aujourd'hui, seul un sujet déprimé sur cinq consulte et reçoit un traitement médicamenteux antidépresseur adapté, alors que la dépression est une maladie qui se soigne et qui guérit. »[8]

L’idée selon laquelle la dépression serait une maladie constitue le noyau dur du discours officiel ; autour de cette thèse centrale, gravitent de nombreuses idées annexes : la dépression est une maladie héréditaire et/ou génétique ; la dépression est une maladie qui se soigne avec des médicaments (des antidépresseurs) ; il n’y a pas de dépendance aux antidépresseurs ; faites confiance à votre médecin ; la dépression peut frapper n’importe qui ; etc.

Omniprésence

Ce discours officiel se trouve partout, ou presque : on le lit dans les magazines féminins ; on l’entend à la télévision ; on le trouve sur le net ; on l’entend dans le cabinet de son médecin. Comme il fait l’unanimité dans les médias depuis bon nombre d’années, il la fait aussi, par voie de conséquence, dans la tête de la plupart des gens qui s’intéressent à la dépression (soit parce qu’ils se sentent directement concernés, soit parce qu’un de leur proche broie du noir). Son omniprésence lui donne le statut d’une évidence : quelque chose qu’on accepte d’emblée, ou qu’on finit par accepter à force, par lassitude. Le discours officiel relève de l’orthodoxie la plus orthodoxe : c’est un dogme qui ne se discute pas, ou si peu. Un credo, une vérité, une certitude ; tous ceux qui savent y croient ; seuls les ignorants et les imbéciles n’y croient pas.

Promesses

Le discours officiel a un contenu factuel, mais ce qui le rend séduisant, ce sont les promesses implicites qu’il véhicule.

Promesses que l’on peut expliciter ainsi : « Nous vous promettons que votre souffrance mentale, psychologique et morale est en réalité une souffrance physique, l’équivalent d’une jambe cassée ; nous vous promettons que nous connaissons les moyens de vous en débarrasser ; nous vous promettons qu’il suffira, de votre part, de faire ce que nous vous dirons de faire sans rechigner et sans chercher à comprendre plus que le minimum ; nous vous promettons que tout redeviendra comme avant, que vous remonterez le temps pour redevenir exactement la même personne que vous étiez avant de commencer à souffrir ; nous vous promettons que nous sommes des experts, des professionnels et que nous confier votre libre-arbitre et vos facultés mentales est un choix que vous ne regretterez pas ; nous vous promettons que vous êtes une victime et que tout ça n’est absolument pas votre faute : ça aurait pu tombé sur n’importe qui. »



[1] AUTEUR : Dr Christine Mirabel-Sarron, médecin psychiatre, praticien hospitalier à l’hôpital Sainte-Anne, docteur en psychologie pathologique et clinique.

SOURCE : La dépression, comme s’en sortir, p. 17.

[2] AUTEUR : Dr Christine Mirabel-Sarron, médecin psychiatre, praticien hospitalier à l’hôpital Sainte-Anne, docteur en psychologie pathologique et clinique.

SOURCE : La dépression, comme s’en sortir, p. 79.

[4] AUTEUR : inconnu

SOURCE : http://www.msalorraine.fr/front/id/msalorraine/S1096467120858/S1097484476092/S1116332525354/publi_La-depression.html)

[5] SOURCE et AUTEUR : Quatrième de couverture de livre Je déprime, c'est grave docteur ? Comprendre et soigner la dépression, de Docteur Patrick Lemoine, psychiatre, chef du service de psychiatrie biologique du centre hospitalier Le Vinatier à Bron.

[6] http://www.lilly.fr/patho/neuropsy/depression-fiches/traitement-antidepresseur.cfm

[8] SOURCE : Soigner les dépressions avec les thérapies cognitives de Christine Mirabel-Sarron (Auteur), Julien-Daniel Guelfi (Préface), Présentation de l'éditeur. CHRISTINE MIRABEL-SARRON est médecin psychiatre, praticien hospitalier à l'hôpital Sainte-Anne de Paris. Docteur en psychologie clinique et pathologique, elle enseigne dans différentes universités de médecine et de psychologie.