Recevez gratuitement les 20 premières pages du TRESOR + LA LETTRE BLEUE


 

31 janvier 2011

"Je n'ai plus aucune volonté"

Variantes : "je n'ai aucune volonté", "je n'ai pas de volonté".

Cette idée est fausse, mais on la ressent comme vraie. Elle fait très mal. La volonté est ce qui fait de nous des êtres humains à part entière ; c'est elle qui nous fait libre. C'est elle aussi qui nous donne du pouvoir sur les événements et sur notre vie. Se sentir dénué de volonté, c'est se sentir faible, impuissant et vulnérable. C'est ausi avoir l'impression d'être entraîné comme une feuille morte par le courant.

Si vous vous sentez comme ça... Je compatis. Je me suis moi aussi sentie comme ça - et pendant des années. Bien plus de dix.

Mais il faut que vous compreniez ce qu'à l'époque je n'avais pas compris : que SI, vous avez de la volonté. Simplement, vous avez perdu son mode d'emploi (ou vous ne l'avez jamais eu) et du coup, vous l'utilisez à l'envers. Vous tenez le couteau par la lame. Mais comme n'importe qui, vous êtes armé. Vous avez une volonté. 

Ce qui vous donne l'illusion que vous n'avez pas de volonté c'est un mélange. Un mélange de croyances erronées et de mauvaises habitudes. Des croyances erronées sur :
1/ Vous-même ;
2/ La vie.

Et des mauvaises habitudes auxquelles vous n'avez probablement pas accordé d'importance. Des "petites" mauvaises habitudes. Ou pas si petites. Et ce sont ces habitudes que vous avez laissé se développer (parce que vous ne vous rendiez pas compte de leur toxicité) qui vous donnent aujourd'hui l'impression fausse que vous n'avez pas de volonté.

Mais commençons par les croyances...

Nous ne sommes capable de faire que ce nous croyons capable de faire. Autrement dit, l'image-de-soi délimite et limite nos possibilités. Si vous vous croyez capable, vous l'êtes ; si vous vous croyez incapable, tout se passe comme si vous l'étiez.

Or que se passe-t-il quand nous voulons faire quelque chose qui outrepasse les limites de notre image-de-soi ?

Nous nous heurtons à un mur.
Nous échouons.
Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas capable, ce n'est parce que nous n'avons pas de volonté, c'est parce que notre image de nous-même est trop réduite, trop étriquée. Elle n'est pas assez vaste pour nous laisser faire.

Quand on a tenté mainte fois et qu'on s'est heurté mainte fois à un obstacle invisible car intérieur, on finit par douter de ses capacités. On finit par se croire incapable. On finit par croire qu'on n'a pas de volonté.

29 janvier 2011

Renforcer son identité

Pour changer sa vie pour le mieux, il y a trois choses à faire :

1/ Renforcer son identité ;
2/ Redessiner son image-de-soi de la manière que l'on désire ;
3/ Réécrire sa définition-de-soi dans le sens que l'on veut.

Parlons un peu du premier point : renforcer son identité.

Qu'est-ce qu'une identité forte ?

C'est l'identité de quelqu'un qui tient sa parole, qui ne procrastine pas, qui passe à l'action, qui finit ce qu'il commence, et qui agit avec courage, malgré sa peur, et qui persiste face aux obstacles.

C'est aussi l'identité de quelqu'un qui a conscience de sa dignité, de sa valeur, qui se considère comme un individu distinct, qui ne s'identifie pas à "tout le monde".

Qu'est-ce qu'une identité faible ?

C'est l'identité de quelqu'un qui ne tient pas parole, qui procrastine, qui ne passe pas à l'action, et qui se laisse arrêter par la peur et les obstacles.

C'est aussi l'identité de quelqu'un qui n'a pas conscience de sa dignité et de sa valeur et qui s'identifie à "tout le monde".

Si vous vous sentez dans la seconde catégorie, vous vous demandez probablement s'il est possible de passer dans la première. Oui, c'est possible.

La première étape consiste à décider que vous admirez les fortes personnalités. Vous les admirez, et vous désirez être comme elles : vous voulez une forte personnalité (autrement dit, une identité forte).

Je dis bien "admirer". Si à la place d'admirer les fortes personnalités, vous les jalousez, vous n'aurez jamais une forte personnalité. Donc : première étape, admirer les fortes personnalités et désirer développer en soi les mêmes qualités... Vous vous donnez un objectif.

Deuxième étape : fréquenter les fortes personnalités (et/ou lire des livres écrits par des fortes personnalités) et s'imprégner de leur manière de penser et d'agir. Vous étudiez votre objectif.

Troisième étape : agir courageusement, ce qui est la seule manière de vous convaincre que vous avez effectivement une forte personnalité. Vous rejoignez votre objectif.

Autant pour redessiner son image-de-soi vous n'avez besoin quasiment que de votre imagination ;
et pour réécrire votre définition-de-soi vous n'avez quasiment besoin que de votre intelligence ;
autant pour renforcer votre identité vous n'avez quasiment besoin que de votre volonté.

Oui mais (dites-vous) si je n'ai pas de volonté ?...

Je ne sais pas pourquoi vous croyez ça. Votre volonté n'est rien de plus que votre capacité à faire des choix : vous avez forcément une volonté, puisque vous faites des choix.

 Oui mais (persistez-vous) si je n'ai vraiment aucune volonté ?...

Ce n'est pas que vous n'avez pas de volonté, c'est que votre définition de vous-même ou votre image de vous-même (ou les deux) est fausse. Avant de vour vous servir de votre volonté, vous avez donc besoin de changer un peu votre définition de vous-même, en vous demandant :

"Pourquoi ai-je de la volonté ?"
et :
"Qu'est-ce qui prouve que j'ai de la volonté ?"

et vous avez aussi besoin de vous re-souvenir de toutes les fois où vous avez fait preuve de volonté (ça vous est bien arrivé une fois ou l'autre, en cherchant bien).


Coué, Maltz et Saint John (Harnacher la puissance des questions - 2)

Où en étais-je...

Ah oui : l'image-de-soi est composée d'images, sons, etc., et de pensées, phrases, raisonnements.

De ce qui préoccupe le cerveau droit et de ce qui préoccupe le cerveau gauche.

Le terme même d'image-de-soi place l'accent sur le cerveau droit (images, sensations), mais en réalité, on pourrait aussi bien parler de définition-de-soi et mettre ainsi l'accent sur le cerveau gauche (raisonnements, affirmations, définitions, logique).

Ou pour mieux dire, il faut considérer que le concept qui nous intéresse est celui d'IDENTITE.
Un concept plus large que celui de l'image-de-soi.

Cette identité a deux facettes : l'image de soi (qui concerne le cerveau droit) et la définition de soi (qui concerne le cerveau gauche).


Pour quelqu'un qui est plus visuel (plus cerveau droit) autrement dit quelqu'un qui visualise facilement, qui a une bonne imagination, le plus important c'est de modifier son image-de-soi, car c'est elle qui dirige sa vie.

Et pour quelqu'un qui est plus abstrait (plus cerveau gauche) autrement dit quelqu'un qui est plus tourné vers le langage verbal, la logique, et l'exercice de l'intelligence, le plus important c'est de modifier sa définition-de-soi, car c'est elle qui détermine son existence.


Alors maintenant que nous savons de quoi est composée l'identité, comment la changer ?... 

C'est ça, la grande question !

Il y a trois choses à faire :

1/ Renforcer son identité en agissant courageusement ;
2/ Redessiner son image-de-soi en se visualisant gagnant ;
3/ Réécrire sa définition-de-soi en se posant des questions constructives sur soi.

Noah Saint John a effet prouvé (par la théorie et la pratique) que des questions bien choisies ont le pouvoir de changer radicalement la définition-de-soi.

Ces trois choses à faire correspondent à trois facultés essentielles de l'être humain :

1/ La volonté ;
2/ L'imagination ;
3/ L'intelligence.

Vous avez peut-être l'impression que le premier point (renforcer son identité en agissant courageusement) est plus problématique que les trois autres...

C'est, en tout cas, un point qui a été laissé plus ou moins de côté tant par Coué, que Maltz et Saint John.

C'est pourtant un point tout à fait crucial.

Et c'est ce point-là qui explique que certaines personnes qui visualisent et se posent des questions constructives n'arrivent pourtant pas à obtenir ce qu'elles désirent !

Elles ne passent pas à l'action - ou si elles passent à l'action, elles le font d'une manière inefficace car peu courageuse.

Le premier point (renforcer son identité en agissant courageusement) est crucial parce que c'est sur ce point que ce fait le lien - et la distinction - entre l'identité intérieure et le monde extérieur.

Coué, Maltz et Saint John (ou Comment harnacher, monter, dompter et dresser la puissance SAUVAGE des questions pour qu'elles vous amènent là où vous voulez aller !)

Si vous suivez ce blog depuis quelques temps, vous savez que j'ai découvert que  les questions constructives sont plus efficaces que les affirmations (autrement dit, la méthode Coué).

Au vingtième siècle, il y a eu trois grandes découvertes en psychologie  :

La découverte du génial docteur français Emile Coué (1857-1926) ;
La découverte du génial docteur américain Maxwell Maltz (1899 – 1975) ;
La découverte du génial américain Noah Saint Johns (j'ignore sa date de naissance, mais il doit avoir à peu près 45 ans)

Ces trois découvertes se complètent les unes les autres. Elles sont trois étapes dans la révélation de plus en plus complète de la manière dont le cerveau et l'esprit fonctionnent et dont nous pouvons les utiliser pour obtenir ce que nous désirons de la vie. Chacun de ces génies a tiré des applications pratiques de sa découverte.

Emile Coué a créé "la méthode Coué" ;
Maxwell Maltz a créé "la psycho-cybernétique" ;
Noah Saint Johns a créé la méthode des "afformations".

Mais ce ne sont vraiment que les trois facettes d'une même découverte.

Vous n'êtes pas convaincu que tout ça vous concerne ?... Vous avez tort ! ça vous concerne directement.
Car si vous comprenez bien ce que ces trois génies ont découvert, vous changerez VITE FAIT votre vie pour le mieux. Et vous avez de la chance d'être tombé sur mon blog, car je vous propose ici (dans cet article) une synthèse hyper-synthétique de leurs travaux (avec quelques ajouts et compléments personnels de mon cru), le tout avec application pratique à la clef.

Qu'a découvert Emile Coué ?
Que lorsqu'il y a conflit entre l'imagination et la volonté, c'est toujours l'imagination qui gagne. Si on VEUT réussir mais qu'on se VOIT rater, on va rater immanquablement.

Ayant compris cela, Coué a mis au point une méthode utilisant la puissance des affirmations : elle consiste tout simplement à répéter jusqu'à ce qu'on y croit une phrase qui décrit ce qu'on désire comme étant déjà réalisé (par exemple, "je suis guéri", "j'ai mon bac", "je suis heureux", etc.). Ainsi, le conflit entre imagination et volonté se résorbe, puisque l'imagination envoie maintenant le même message que la volonté : on VEUT réussir et on se VOIT réussir.

La limite de cette découverte, c'est que certaines personnes (beaucoup) sont comme imperméables aux affirmations. Elles ont beau répéter : "je suis heureux, je suis heureux", elles n'arrivent pas à y croire. Même en insistant très longtemps. Leur esprit critique refuse cette affirmation, lui objectant : "arrête de te mentir ! Arrête de te raconter des bobards !" Elles n'arrivent pas à dépasser la barrière de leur propre incrédulité.

Et Maxwell Maltz, qu'a-t-il découvert  ?
Que nous possédons un mécanisme cybernétique (ou servo-mécanisme) qui nous permet d'atteindre des objectifs. Ce mécanisme cybernétique - globalement situé dans le cerveau et le système nerveux - agit dans le cadre de l'image-de-soi, qu'il ne saurait dépasser.

Autrement dit, on ne peut atteindre que les objectifs que l'on se croit capable d'atteindre.

ça va même plus loin que ça : on va atteindre immanquablement les objectifs que l'on se croit capable d'atteindre et que l'on est décidé à atteindre.

L'imagination dont parle Coué rejoint l'image-de-soi dont parle Maxwell Maltz : on peut vouloir telle ou telle chose, mais si notre image-de-soi n'est pas compatible avec elle, autrement dit si on ne se voit pas la faire, on ne pourra pas l'obtenir ou la faire.

Et la conclusion de Maxwell Maltz rejoint aussi celle de Coué : pour obtenir ce que vous voulez de la vie, vous devez changer votre image-de-soi, autrement dit votre imagination, autrement dit vos attentes, autrement dit vos croyances sur vous-mêmes et sur ce que vous pouvez obtenir.

La grande question est : COMMENT ?

Comment changer son image-de-soi ?

Pour répondre à cette question, il faut déjà savoir de quoi l'image-de-soi est composée. Quelle est sa matière première ? De quoi est-elle faite ?

Cette image fait intervenir les deux parties du cerveau (le droit et le gauche) et est composée :

1/ D'images, de sons, de couleurs, d'odeurs, de sensations... tirés de notre mémoire et éventuellement combinés par notre imagination (cerveau droit) ;
2/ De croyances, de phrases, de définitions, de raisonnements logiques ou pseudo-logiques auxquels nous croyons (cerveau gauche).

Si je ne parle pas des émotions, c'est que celles-ci ne sont qu'un résultat de ce qui précède (images, sons, couleurs, croyances, phrases...)

A suivre.






 

28 janvier 2011

Jalousie rétrospective [ou comment se rendre très malheureux quand on n'a aucune bonne raison de l'être]

Ce post promet d'être assez long ; lisez-le même si vous n'êtes pas directement concerné par le sujet, je pense que vous en tirerez quelque chose.

Parmi les innombrables causes de désespoir avancées par ceux qui pensent au suicide, certaines sont plausibles et d'autres moins.

Certaines sont même si absurdes qu'on peut avoir un doute : la cause avancée est-elle la vraie cause, ou juste un prétexte ?

Peut-être que l'envie de mourir était là depuis le départ, et que la personne l'a rationalisé en lui trouvant une "cause". Mais en disant cela je ne fais que déplacer le problème - nous verrons tout à l'heure comment l'expliquer.

Prenons l'exemple de la jalousie rétrospective.

La jalousie rétrospective consiste à se pourrir la vie en s'obsédant sur le passé de l'être aimé. Marcel Proust (qui était très doué pour se gâcher la vie) a bien évoqué les affres de ce type de jalousie, qui le dévorait lui-même : l'obsession de savoir ce que l'Autre a fait avant, cette espèce de curiosité masochiste et morbide qui cherche avidement tous les détails pour en tirer un maximum de souffrances.

Bien sûr, le jaloux rétrospectif n'est pas le seul à souffrir : son conjoint souffre aussi d'être mis sur le grill de questions insidieuses et d'être cuisiné au feu d'une jalousie qu'il n'a aucun moyen d'éteindre. Et si le jaloux rétrospectif s'obstine assez longtemps, il finira par faire fuir celle qu'il aime.

Voici un petit aperçu sur l'enfer que vit un jaloux rétrospectif :

J'ai decouvert il y a quelque mois le passé de celle qui est ma femme adorée...  Penser que des sales types (trois hommes mariés promettant plus ou moins le divorce ou faisant croire qu'ils étaient divorcés) se sont tapés ma femme quand elle avait 18-22ans et sont heureux de leur sort actuellement, ça me rend malade. C'est le passé et on ne peut rien changer, c'est pour ca que c'est horrible, parce que même si j'avais une baguette magique je ne pourrais RIEN changer. Je me sens nul parce que des tas de gens se sont tapés ma femme et moi je ne me suis pas tapé la leur. Je suis donc plus nul que tout ces types qui se sont tapés ma femme. Je ne suis donc RIEN, je ne vaux rien. Et ce n'est pas une idée, c'est un fait, ils ont eu le droit de coucher avec ma femme et moi je ne peux rien contre ça, ils ne sont ni punissable du mal qu'ils m'ont fait, mais en plus ça doit être pour eux un titre de gloire. (Sur le blog d'un d'entre eux il précise qu'il aime la vie, ça se comprend, se taper ma femme qui etait ravissante a 18 ans alors qu'il en avait 34 etait marié et avait des gosses, youpi!) En plus je vis dans la hantise qu'elle m'ait caché quelque chose de pire encore. Je ne me suicide pas encore mais je ne pense qu'à ça. 

Pour celui qui (dé)raisonne ainsi, ça ne paraît pas du délire, ni même un point de vue, mais bien "un fait", comme il le dit lui-même.

Face à un raisonnement de ce genre, il y a deux approches démystifiantes possibles, et je vous recommande d'adopter les deux vis-à-vis de vos propres raisonnements tordus (nous ruminons tous des raisonnements tordus qui nous font du mal de temps en temps) :

1/ La première approche consister à mettre le raisonnement à plat et à l'examiner sous un angle vraiment rationnel. Ce qui permet de prendre conscience qu'on a du pouvoir sur sa souffrance : on l'a créée, on peut aussi la faire disparaître.

2/ La deuxième approche consiste à chercher la fonction cachée du raisonnement, son but sous-jacent - car il se peut qu'il en ait un...

Commençons.

1/ La jalousie rétrospective repose sur une confusion entre le passé et le présent. Non, les hommes qui ont couché avec Albertine (je prends un prénom au hasard) n'ont pas couché avec la femme du jaloux. A l'époque, Albertine n'était pas mariée à lui. Elle ne le connaissait même pas. Albertine elle-même était une autre Albertine ; elle avait une personnalité, des centres d'intérêt, une façon de penser... différentes de celles qu'elle a aujourd'hui.

Ces types ne se sont PAS tapés la femme du jaloux.
Ils se sont tapés une autre femme, une femme qui n'était à l'époque engagée à personne et qui ne devait de compte à personne.

Dire "ils se sont tapés ma femme" alors qu'à l'époque, elle n'était pas mariée, c'est comme dire "il a couché avec une morte" à propos d'un homme dont la femme est morte. Quand il couchait avec elle, elle n'était pas morte : il n'a donc pas couché avec un cadavre. Ou c'est comme accuser un homme de pédophilie sous le prétexte qu'il a couché avec une femme qui, vingt ans plus tôt, avait cinq ans.

Autre grosse erreur de logique : si un de ces types qui, jadis, a couché avec Albertine, dit aujourd'hui sur son blog qu'il aime la vie, ça n'a strictement rien à voir avec ce qu'il a vécu avec Albertine il y a dix ans.

En effet ce n'est pas notre passé qui nous rend heureux, c'est notre présent.

Personne n'est heureux et n'aime la vie parce que, dix ans auparavant, il a vécu une agréable aventure avec une jeune fille charmante ou un jeune homme très séduisant !...

C'est ce que nous vivons aujourd'hui, et surtout notre manière de penser aujourd'hui, qui nous rend heureux... ou  malheureux.

Et c'est ce que le jaloux rétrospectif n'a pas encore compris.

Il n'a pas compris que le bonheur de cet autre type n'a rien à voir avec le passé. Et il ne comprend pas non plus que son propre désespoir et ses propres idées suicidaires n'ont rien à voir avec le passé non plus.

Il croit que c'est le passé qui le rend malheureux...

Et comme (effectivement) le passé ne peut pas être changé, il ne voit aucun espoir de délivrance, de soulagement.

Mais en réalité, ce n'est pas le passé qui fait souffrir le jaloux rétrospectif.

C'est la manière dont AUJOURD'HUI il pense à ce passé, la manière dont AUJOURD'HUI il l'interprète, la manière dont AUJOURD'HUI il s'obsède sur ce passé, la manière dont AUJOURD'HUI il se raconte qu'il ne vaut rien, qu'il n'est rien, etc.

La cause de sa souffrance, ce n'est pas les quatre types qui ont couché avec Albertine il y a dix ans.

Si c'était la vraie cause, tout le monde souffrirait à cause du passé de son conjoint !...
De toute évidence, ce n'est pas le cas.

La plupart des gens se foutent royalement de ce que leur conjoint a fait avant de les rencontrer, tant qu'il leur est fidèle aujourd'hui. C'est d'ailleurs la seule attitude rationnelle.

La cause de la souffrance du jaloux, c'est la manière erronée dont il interprète le fait qu'Albertine ait couché avec quatre types il y a dix ans.

C'est son interprétation actuelle qui est la source de sa souffrance.

Sa manière de mélanger passé et présent, et de tirer des conclusions illogiques ("je suis nul") de prémisses erronées.

Mais il y aurait mille interprétations plus justes - des interprétations indolores ou même plaisantes - de ce même passé...

En voici deux :

1/ Le jaloux pourrait se dire : "C'est une chance qu'elle ait souffert avant avec des menteurs, comme ça elle apprécie vraiment mon propre engagement, le sérieux dont je fais preuve dans ma relation avec elle. Peut-être que si elle n'avait pas souffert avec ces imbéciles, il serait encore attirée par les beaux-parleurs. Son passé lui permet de mieux m'apprécier." Alors le jaloux ne serait plus jaloux.

2/ Le jaloux pourrait aussi se dire : "La pauvre, elle a souffert avec ces sales types. Heureusement pour elle, elle est finalement tombée sur moi. Je (me) promets que je ferai tout ce qu'il faut pour la rendre heureuse - je ne lui ferai pas vivre un enfer comme tous ces imbéciles." Alors le jaloux ne serait plus jaloux.

3/ Le jaloux pourrait aussi se dire : "Ma femme est une perle. Heureusement que ses ex ne se sont pas rendus compte et qu'ils l'ont quitté !... S'ils avaient été moins cons, je n'aurais jamais eu la chance de la rencontrer."

Quand on croit que c'est le passé qui nous fait souffrir, on se trompe toujours.

C'est la manière dont y pense...
C'est la manière dont on le rumine...
C'est la manière dont on l'interprète...
qui nous fait souffrir.

Le passé lui-même est mort et enterré. Il n'a aucun pouvoir.

C'est nous qui avons du pouvoir.

Nous avons le pouvoir de nous rendre très malheureux (et de rendre les autres très malheureux) en cultivant des pensées illogiques et destructrices.

Nous avons aussi le pouvoir de nous rendre heureux (et de rendre les autres très heureux) en cultivant des pensées logiques et constructives.

2/ Voyons maintenant quelle pourrait être la fonction, le but caché de ce raisonnement jaloux et délirant.

Le but peut être de se rendre très malheureux... parce qu'on est convaincu qu'on ne mérite pas d'être heureux.

Ou le but caché peut être de pousser l'autre au divorce... parce qu'on est convaincu qu'on ne mérite pas d'être en couple, qu'on n'est pas fait pour la vie de couple.

Notre image-de-soi dicte secrètement nos comportements. Quand on se "voit" comme un être nul et malheureux, on cherche des raisons de l'être, et quand on n'en trouve pas, on en invente. La jalousie rétrospective est une invention de ce genre.

Quand on se "voit" comme un "loup solitaire", on cherche des moyens de le redevenir - et le meilleur moyen connu consiste à pourrir la vie de son conjoint jusqu'à ce qu'il parte.

Si vous souffrez de jalousie rétrospective, je vous conseille de lire le roman HORACE, de George Sand. C'est je pense la meilleure étude qui existe sur la jalousie rétrospective. C'est aussi un excellent remède.

Vous le trouverez ici.

Si vous souffrez de jalousie rétrospective, je vous conseille aussi et surtout de vous poser les questions suivantes (le mieux est de les enregistrer et de les écouter en boucle, ainsi que de les recopier sur des feuilles qu'on relit le plus souvent possible), elles vous aideront à voir les choses sous un autre angle :

Pourquoi est-ce que j'ai toute confiance en Albertine [remplacez par le nom de votre conjoint] ?
Pourquoi Albertine a-t-elle toute confiance en moi ? 
Pourquoi est-ce que je suis un bon mari ?
Pourquoi est-ce qu'Albertine est une bonne épouse ? 
Pourquoi est-ce que je suis si heureux avec Albertine ? 
Pourquoi Albertine est-elle si heureuse avec moi ? 
Pourquoi sommes nous si heureux ensemble ?
Pourquoi partageons-nous tant de bons moments ?

Faites-moi confiance : ces questions peuvent changer radicalement votre vie de couple. Elles vous paraitront très artificielle au début, elles vous donneront mal à la tête et peut-être même envie de vomir, mais insistez. Persévérez. Ecoutez-les encore et encore. Quand elles rentreront dans votre mental et qu'elles y modifieront votre dialogue intérieur, elles modifieront par la même occasion toute votre vie... pour le mieux.

Et si vous pensez que vous êtes nul, que vous ne valez rien, utilisez aussi cette question :

Pourquoi est-ce que je vaux beaucoup plus que trois million d'euros ?

Elle paraît absurde, bizarre, ridicule et grotesque, je sais... mais elle est efficace. (Vous pouvez changer le chiffre, mais ne le descendez pas.)

27 janvier 2011

Pouvez-vous être heureux ?

Oui oui oui oui et OUI.

Mais comme vous n'en êtes probablement pas convaincu, je voudrais vous faire prendre conscience que vous ne pourrez pas être heureux tant que vous ne croirez pas que vous ne l'êtes pas déjà (virtuellement, potentiellement, fondamentalement, essentiellement...)

Qu'est-ce que je veux dire par là ?

Que vous devez être avant d'avoir.

Vous devez être le bonheur avant d'avoir le bonheur.
Autrement dit, vous devez intégrer le bonheur à votre identité avant de vivre le bonheur dans la réalité.

Et comme je suis sûre que ce n'est pas clair, développons un peu...

Ce que vous êtes, c'est votre identité.
Votre image de vous-mêmes.
Pas celle que vous cherchez à afficher - celle avec laquelle vous vivez 24h sur 24h.
Tout ce que, très profondément, vous croyez très profondément de vous-mêmes.

Vous ne rejoindrez le bonheur (celui qui est là, à l'extérieur) que lorsque vous aurez rejoint le bonheur (à l'intérieur).

Quand vous aurez ajouté à votre portrait - à votre image-de-soi - cette touche de couleur qu'on appelle "bonheur", alors là, oui, vous trouverez le bonheur.

Peut-être pas tout de suite, mais vous le trouverez.

La première étape consiste donc à vous redéfinir - et à redéfinir le bonheur - de manière à ce que l'élément B trouve une place, sa place, dans l'ensemble A.

L'élément B c'est le bonheur ; l'élément A c'est votre image de vous-même.

Le but du jeu est de mettre le B dans le A.

Quand vous l'y aurez mis, vous découvrirez tout autour de vous mille occasions petites ou grandes d'être heureux... et petit à petit, vous en trouverez davantage.

Mais d'abord - je dis bien d'abord - vous devez mettre l'élément B dans l'ensemble A.

Aujourd'hui, vous vous définissez peut-être comme "dépressif"... et c'est la pire définition de soi qu'on puisse imaginer.
Le bonheur d'un dépressif est comme la tendresse d'un requin : quelque chose qu'on cherche sans trouver.

Vous devez vous redéfinir.
Vous devez regarder dans la glace et voir quelqu'un qui a de la chance... quelqu'un qui est déjà heureux.
Même si vous ne l'êtes pas encore.
Ou plutôt, même si vous ne vous en apercevez pas encore.

Après tout, vous l'avez été, n'est-ce pas ?

Vous avez déjà été heureux.

Dites-vous que vous étiez vraiment vous-mêmes à cette époque...

C'est quand vous êtes déprimé que vous n'êtes pas vous-même.

Le bonheur est profond ; la dépression, superficielle.

Les couches extérieures de votre Moi sont peut-être déprimées, mais là-dessous, vous êtes heureux, puisque vous l'avez déjà été et que vous le serez encore.

Comme vous voyez, j'essaie de vous faire mettre l'élément B dans l'ensemble A.

Vous trouvez ça forcé, artificiel ?

Oui, ça l'est - du moins, ça l'est jusqu'à ce qu'on arrive à faire entrer l'élément B dans l'ensemble A. Ensuite, ce qui est artificiel, c'est de séparer les deux.

Si vous voulez être heureux, vous devez apprendre à vous voir sous un autre jour.
A voir aussi le bonheur sous un autre jour.
Ce n'est pas quelque chose de lointain et inaccessible ; ce n'est pas un objectif ultime.
C'est plutôt quelque chose de proche et de familier ; c'est plutôt un moyen d'atteindre ses objectifs.

Vous ne devez pas réaliser vos rêves pour être heureux ; vous devez être heureux pour réaliser vos rêves.

Le bonheur est une route, pas une destination.

Vous croyez que l'autre route (celle qui est pleine d'épines et de ronces) est la vôtre, mais pas du tout.

Celle qui vous correspond le mieux, c'est celle du bonheur.

La preuve ?

Quand vous la prenez, vous vous sentez bien.












25 janvier 2011

Les questions qui tuent !

Qui tuent quoi ?
Qui tuent nos chances de bonheur.

Votre attitude détermine votre altitude, et votre attitude est déterminée par quoi ?
Par les questions que vous vous posez.

Il y a des questions hautes de 1000 km... des questions rase-motte... et des questions qui forent à la verticale.

Qui forent le trou connu sous le nom de "dépression".

Voici quelques exemples de ces questions descendantes :

« Pourquoi la vie fait-elle si mal ? »
« Pourquoi suis-je dépressif ? »
« Pourquoi j'ai l'impression d'avoir perdu la tête ? »
« Pourquoi je suis si fatiguée tout le temps, physiquement épuisée... sans parvenir à dormir? »
« Pourquoi je manque de courage ? »
« Pourquoi certains jours je me demande ce que je fais là, que j'ai l'impression de ne rien comprendre à la vie ? »
« Pourquoi je me sens completement perdue dans mon existence ? »
« Pourquoi tout est si fade ? »
« Pourquoi je rêve d'aller mieux,alors que je ne fais rien ? »
« Pourquoi y a-t-il des jours où j'arrive pas à me booster, et que je n'ai vraiment aucun élan vital ? »
« Pourquoi la vie était-elle si compliquée pour moi ? »
« Pourquoi mon cerveau est déréglé ? Pourquoi il ne fonctionne pas comme celui des autres, qui vivent leur vie et ont l'air heureux ainsi ? »
« Pourquoi des fois je me regarde dans le miroir et je sens un vide interieur ? »
« Pourquoi est-ce que je n'ai jamais de chance ? »
« Pourquoi personne ne m'aime ? »

Toutes ces questions sont du poison.
Plus on les rumine et remâche, plus on devient pâle, blafard, verdâtre, faible, tremblant... jusqu'à agoniser sur pied sans maladie connue (la dépression n'est pas une maladie).

Vous dites que vous voulez trouver la réponse à ces questions, ou à une autre du même genre qui vous tracasse, vous obnubile ?

Vous pouvez.

Mais pas en vous la posant.

Nous allons rendre ça plus clair avec un petit schéma (c'est à vous d'imaginer le schéma).

Au milieu, la réalité problématique. Elle se présente comme un fait. Par exemple "Je suis déprimé". Ou : "je n'ai pas de chance".

En haut, au-dessus, la solution, c'est-à-dire l'avenir où ce problème ne sera plus : "Je suis heureux", "j'ai de la chance".

En bas, en-dessous, un problème pire que la réalité problématique : "Je suis encore plus déprimé", "la malchance s'acharne sur moi avec une sauvagerie rare".

Quand vous vous posez une question-qui-tue, vous descendez vers l'étage inférieur. L'étage où se trouve une réalité pire que la vôtre, un problème pire que celui que vous avez actuellement.

En cherchant à expliquer votre problème, vous y plongez plus profondément, vous le transformez en un problème infiniment plus grave

Bien sûr, ce n'est pas le moyen de le comprendre...

Pour comprendre votre problème, vous devez le voir de haut, comme on voit un paysage par le hublot d'un avion : vue panoramique.

Vous ne comprendrez bien votre problème que lorsque vous en serez sorti, de même qu'une souris enfermée dans une boite noire ne peut savoir où elle est qu'à condition de sortir de cette boite.

Donc la première étape c'est de sortir de votre problème par le haut. Quand vous serez heureux (un minimum) et que vous aurez de la chance (au moins un peu) alors vous serez pourquoi vous étiez déprimé avant.

Mais si vous vous obstinez à vous poser maintenant la question "pourquoi suis-je déprimé ?", non seulement vous ne trouverez pas la réponse, mais vous vous retrouverez bientôt avec une question pire telle que : "pourquoi suis-je dépressif ?" "pourquoi suis-je suicidaire ?", etc.

Les questions sont des outils puissants. Malheureusement, on ne nous apprend pas à l'école la bonne manière de s'en servir. C'est pour ça que tant de gens les utilisent contre eux-mêmes. Un peu comme quelqu'un qui essaierait de couper du pain en tenant le couteau par la lame : il ne couperait que ses doigts.

De même, beaucoup de gens (par ignorance) se font du mal avec leurs questions mal dirigées.

Moi aussi j'étais comme ça : je me demandais : "mais pourquoi je souffre ?????"

 Et plus je me le demandais, plus je souffrais...

J'aurais mieux fait de me répondre : "je souffre parce que je souffre, et maintenant passons à autre chose."
Mais à l'époque, j'ignorais tout des effets des questions - quoique j'étais en lettres modernes et que j'y étudiais la linguistique et la stylistique... mais à la fac, on n'apprend rien d'utile (enfin, moi, je n'y ai rien appris d'utile).

En ce moment, je lis un livre très interessant sur la cybernétique : "Success-cybernetics", de U.S. Anderson.

(Vous pouvez le commander ici.)

Il y a un passage tout à fait passionnant sur les questions-qui-tuent.

Enfin, Anderson ne dit pas "les questions-qui-tuent". Il dit "ressasser un problème".
Mais si vous y réfléchissez deux minutes, vous verrez que c'est exactement la même chose : se poser encore et encore une question qui tue, c'est ressasser un problème ; ressasser un problème, c'est se poser encore et encore une question qui tue (Par exemple : Pourquoi personne ne m'aime ? Mais pourquoi personne ne m'aime ? Mais pourquoi il n'y a vraiment personne qui m'aime ?...)

Je vous le traduis librement :

Il y a quelque chose à propos du fait de ressasser un problème encore et encore qui le fossilise. Qui le coule dans du ciment. 
 Très bientôt, le ciment durcit, et vous devez alors suivre le sillon.
Vous ne pouvez plus sortir de l'ornière et vous tournez en rond.
Vous vous croisez, et vous ne vous dites même plus bonjour.
ça s'appelle "se faire du souci". 
ça n'a jamais résolu aucun problème, à part l'hypersomnie.


Il y avait un type qui était parti pour tuer la Méduse. La Méduse avait des serpents sur la tête, et si vous la regardiez suffisamment longtemps elle vous changez en statue de pierre. Mais il trouva la solution. Il se débarrassa du problème en regardant de l'autre côté. Il apporta un miroir et la regarda dans le miroir. Quand il s'approcha suffisamment, il lui coupa la tête. Au lieu de regarder le problème, il a regardé la solution.

Si nous nous concentrons sur un problème, le problème devient de plus en plus réel.
Il durcit comme du ciment et se met à ressembler à la Méduse... Il nous transforme en statue de pierre, et nous ne pouvons plus agir. 

Si nous nous concentrons sur la solution, nous trouvons ce que nous cherchons, et décapitons la tête du problème que nous voyons dans le miroir - le miroir d'une vision du monde axée sur les solutions.

Penser aux problèmes, c'est penser négativement. 
penser aux solutions, c'est penser positivement.

Un problème ne devrait être regardé que le temps nécessaire pour se fixer un but.
Quand nous avons un but, nous pouvons nous concentrer pour l'atteindre.
Et nous trouvons ce sur quoi nous nous concentrons.

Les gens se retrouvent toujours confrontés à des problèmes insurmontables parce qu'ils ne cessent pas de les regarder fixement. Ils ne veulent pas détourner les yeux pour regarder dans le miroir des solutions.

Un type prisonnier de ce piège constitue un spectacle mémorable. 

Il a bâti un mur de briques sur son chemin, et il se sert de ses ongles pour le traverser.