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24 décembre 2008

Enfin l'Eté 2005

[Lisez d'abord "Ma Coach Bien Aimée !".]

De retour à Paris, je compris, ou plutôt je sentis, que le décès de ma grand-mère avait changé quelque chose.

Non... je n'étais pas triste. J'avais été triste avant - mais là, c'était fini.

D'ailleurs... (et même si ça peut sembler choquant...) je n'avais jamais beaucoup aimé ma grand-mère ; peut-être même que je ne l'avais jamais aimé du tout.
Nous n'étions pas de la même espèce, elle et moi. Mais comme je ne savais pas à quelle espèce j'appartenais, je ne me l'étais jamais dit en ces termes.

Et puis, on était en été.

ça peut paraître un détail ; après tout, il y a un été chaque année. Il faut bien être dans une saison, non ?

Mais pour moi, l'été avait toujours signifié quelque chose de plus.

J'avais intitulé mon grand roman (le premier, celui que j'ai écrit pendant des années, sans jamais le terminer) "Avant l'été". L'été, c'était le moment où tout se révèle, où tout devient clair et réel.

Et puis surtout... on était en 2005.

Là aussi, on peut trouver ça dérisoire : après tout, il faut bien être dans une certaine année, non ?

Mais à ce moment-là - lorsque je fus de retour à Paris, après le décès de ma grand-mère - ce chiffre 2005 devint soudain significatif.

Je me rappelai soudain - j'avais complètement oublié - que j'avais écrit dans un texte, 5 ans auparavant, que l'année 2005 serait celle où je rencontrerais l'homme de ma vie. Ce n'était pas un objectif, mais une espèce d'intuition très catégorique que j'avais mise par écrit, dans un (mauvais) roman autobiographique...

Tout ça peut sembler dérisoire ; juste des souvenirs de mes écrits qui ressurgissaient et se réunissaient.

Mais ils s'assemblaient comme les pièces d'un puzzle d'une manière qui pour moi était impressionnante - comme si je prenais conscience que j'étais située à un point très important.
Comme si je m'apercevais que mes pieds étaient posés à l'intersection d'une croix géante : que j'étais au centre de quelque chose...
De ma vie, peut-être.

[Si mes souvenirs vous embêtent, arrêtez de lire... la suite va être encore plus bizarre, insaisissable et brumeuse. Et je m'excuse de m'étendre autant sur ces souvenirs personnels, mais bon, un blog c'est aussi pour se faire plaisir.]

Quel rapport avec ma grand-mère ?...

Je ne la voyais pas souvent ; mais son existence pesait lourd dans un plateau de la balance ; le plateau opposé ne faisait pas le poids. Son décès changea l'équilibre des forces en présence, comme lorsqu'on enlève quelque chose de pesant.

Pourtant, elle ne m'avait jamais tyrannisé... jamais forcé à rien...

Alors pourquoi je me sentais soudain - disons, non, ce n'est pas libre, ni libérée, mais... comment dire... plus riche en possibilités ?

J'eus encore une autre prise de conscience - là encore, liée à mes écrits intérieurs.
Une histoire que j'avais écrite adolescente, et qui m'avait même valu un prix littéraire... je m'aperçus que le vilain nain de mon histoire pouvait être comparé à l'homme de mes rêves - celui que je convoitais depuis 3 ans (en vain).

Comme le vilain nain... il avait une belle voix.
Comme le vilain nain... il était vilain - c'est-à-dire, pas beau.
Comme le vilain nain... ses discours séducteurs ne conduisaient que vers la mort et le sang.

L'homme de mes rêves ne m'était d'abord apparu que par ses mots : nos échanges étaient restés, pendant longtemps, purement virtuels. Et le vilain nain aussi séduisait l'héroïne par sa voix, tout en restant invisible.

Bref... je retrouvais plus ou moins, dans une histoire inventée lors de mon adolescence, la structure de l'histoire réelle que j'avais vécu 10 ans plus tard... et celui que j'avais pris pour mon prince charmant y jouait le rôle du méchant !

Autrement dit, je voyais soudain mon Grand Amour pour lui sous un tout autre jour. Lui n'était plus l'idéal inaccessible, mais plutôt le leurre mortel, le rêve qui tue, l'illusion qui mène à la mort.

Et du coup, le rôle du héros (il y en avait un dans mon histoire, qui finissait bien) restait vacant...

Ce qui s'arrangeait parfaitement avec mon auto-prédiction, puisque j'étais sensée le rencontrer en 2005.

D'ailleurs... lorsque j'avais rencontré l'homme-de-mes rêves [pour simplifier je vais lui donner un prénom, disons Damien], j'avais trouvé étrange qu'il soit en avance au rendez-vous fixé de 2005.
Maintenant, ça devenait logique : Damien était en avance au rendez-vous parce qu'il n'avait pas rendez-vous !
Ce n'était pas lui, l'homme de ma vie.

Une série de souvenirs qui s'emboîtent, et soudain, une prise de conscience : Damien - pour qui j'éprouve une passion unilatérale depuis des années, pour qui j'ai déménagé à Paris, pour qui je souffre l'enfer d'un amour dévorant et désespéré -, Damien, donc, n'est pas l'homme de ma vie.

Par un chemin assez mystérieux, j'arrive enfin à la conclusion qui est évidente pour tout le monde, et que ma coach essaie de me faire rentrer dans le crâne depuis des mois.

Nous sommes l'été 2005 et le Changement arrive.

Je sors du placard les précieuses pages où j'ai imprimé nos échanges virtuels, à Damien et moi... (Je les gardais là comme une relique) je les découpe avec des ciseaux par petits bouts, je jette certains bouts, puis finalement je jette tout...

L'équilibre des forces en présence change de plus en plus - ça reste subtil, ça reste invisible, mais c'est réel. Par ce geste - découper et jeter - je concrétise une intention toute nouvelle. Le Changement approche.

Bon allez cette fois-ci je dis stop ! à suivre peut-être.

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