Pour moi le mot "guéri" n'a aucun sens dans le contexte de la dépression, la dépression n'étant PAS une maladie.
Et si j'ai pu employé ce mot, ou un mot de sens proche, c'est sous l'influence du discours officiel qui ne cesse de marteler son message :
dépression = maladie
Mais la dépression est bien en ce qui me concerne une chose du passé, une chose révolue.
A moins qu'on ne la prenne au sens très vague de "moment de déprime", et alors là je reconnais, j'admets, j'avoue, il m'arrive de faire des dépressions de un jour, deux jours, parfois même quatre ou cinq jours.
Si je parle de la dépression au présent, c'est qu'on peut toujours se souvenir de ce qu'on a vécu pour le revivre (pas de trop près quand même) le temps d'y réfléchir. C'est aussi parce que les brefs et minces moments de déprime que je vis aujourd'hui font écho à ceux, bien plus terribles, que j'ai vécus avant.
Et aussi parce que (le temps d'écrire) je préfère m'identifier à mon cher lecteur et ami du Phare - c'est-à-dire à vous-même - qu'à mon moi paisible et sans histoire d'aujourd'hui.
Ce moi-là, celui d'aujourd'hui, n'a pas grand chose à dire sur lui-même ; c'est sur l'ancien moi tourmenté, perturbé, morcelé, humilié, prostré, anxieux, orgueilleux et chimérique qu'il a des choses à dire... dans l'espoir que vous vous y retrouverez un peu.
Mais vraiment, ce mot de "guérie" n'a aucun sens.
La dépression n'est pas une maladie. C'est un problème existentiel, un problème psychologique, un problème spirituel, tout ce qu'on veut - mais pas une maladie.
Ou alors tout est dans tout et les tumeurs du cerveau sont des complexes d'Oedipe...
Le fait même de s'accrocher à la définition officielle de la dépression-maladie y enfonce ; ce n'est pas juste une question de mot, il y a des implications et des ramifications profondes et lointaines. Tant qu'on se croit la proie, la victime d'une maladie, on est mal barré.
On extériorise ce qui est à l'intérieur, on responsabilise ce qui n'a pas de responsabilité, et du coup on se retrouve faible et impuissant : une victime.
La dépression ne peut pas être responsable ; il n'y a que les êtres capables de choix qui le sont. La dépression n'est pas responsable de notre mal-être, c'est nous qui le sommes.
Ce qui ne veut pas dire que c'est "notre faute", mais plutôt que cette souffrance est née de nos mauvais choix, de nos ignorances, de nos inconsciences, et que pour s'en débarrasser, il faut faire de meilleur choix, apprendre, prendre conscience.
C'est d'ailleurs dans l'autre ordre que ça se passe :
1/D'abord on apprend ;
2/Ensuite on prend conscience ;
3/Enfin on peut faire des choix plus intelligents que par le passé, grâce à notre nouvelle vision plus juste et plus complète (ou du moins, moins incomplète).
Ah! Comme nous voudrions que d'autres prennent notre vie en main, nous "managent" nous disent que nous sommes formidables et nous fassent gagner beaucoup d'argent ! Au lieu de ça on doit décider tout par nous-mêmes pour diriger nos vies (familiales, professionnelles, etc.)
RépondreSupprimerParfois j'ai l'impression de me débattre en écrivant ainsi comme dans un liquide poisseux, et jeter une bouteille à la mer.
En revanche, la discipline, fait rendre plus résistant, ces principes n'ont aucune substance propre (on n'achète pas la discipline par baril de 5 Kgs), mais les effets sont réels, et c'est là où tout se joue : pas besoin de discipline, [tel produit] vous redonne la vitalité nécessaire à votre quotidien ! OK, pour changer ses verres dépolis contre de nouvelles lunettes, Ok pour changer ses chaussures trouées contre de nouvelles, Ok pour s'acheter un pull bien chaud contre l'hiver, mais la consommation a bien des limites dans l'accession au bonheur ! Cette phrase semble évidente mais le monde de la publicité dépense tellement de sous pour aller contre cette évidence.
Donc si je résume : de la discipline, de la clairvoyance pour distinguer ce qui est bien de ce qui n'est pas bien, de l'humilité. Trois choses nécéssaires, tout le reste se greffe, selon moi, autour (comme le courage, par exemple).
Chris