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06 septembre 2006

Suicide et instinct grégaire

Les souffrances psychologiques qui poussent au suicide sont immenses, mais le passage à l'acte lui-même est déterminé dans une certaine mesure par la perception de cet acte comme valable, pertinent, ou du moins, approprié.

En effet, lorsqu'on prend une décision, que ce soit pour quelque chose d'aussi dérisoire que le choix d'une nouvelle paire de chaussures ou pour celui, tragique, de mettre fin à ses jours, on est guidé par une perception - la perception que le choix qu'on fait est le bon, celui qui s'impose.

Or, comment détermine-t-on si un acte est approprié ?...

En partie par le comportement des autres. Car on s'imagine assez naturellement que les autres savent ce qu'ils font, eux.

Le mouton n'est pas un animal particulièrement suicidaire, et pourtant (si l'on en croit Rabelais) il suffirait de jetter à l'eau le mouton chef pour que tous les autres moutons du troupeau se jettent à l'eau à sa suite l'un après l'autre.
C'est que le mouton est un animal grégaire : sa seule manière de déterminer sa trajectoire, est de suivre les autres moutons. Si tous les moutons se précipitent vers la mort, il s'y précipitera avec eux.

L'instinct grégaire des moutons trouve une contre-partie chez les êtres humains : le conformisme social. Aucun être humain n'aime marcher seul ; l'Homme a besoin de suivre quelqu'un... et ce qui le rassure particulièrement, c'est de marcher au sein d'un groupe. Que nombre d'individus aient choisi le même chemin que lui le conforte dans son choix : comment pourrait-on être aussi nombreux à avoir tort ?...

Chataubriand est l'auteur d'un roman, René, qui devint un best-seller au début du 19ème siècle. Dans ce roman, le héros - un jeune homme tourmenté - se suicide par amour de la mort autant que par dégoût de la vie.
Nombreux furent les jeunes gens qui, enthousiasmés par le roman, se suicidèrent à leur tour, mais dans la réalité cette fois : leur mouton chef s'étant jetté à l'eau, ils le suivirent. Chataubriand avait réussi en effet à donner un vie à un personnage qui incarnait à merveille l'esprit du temps, et les tourments pyschologiques des jeunes gens de l'époque romantique.

Bien sûr, il y avait des souffrances psychologiques individuelles bien réelles derrière chacun de ces suicides. Mais la dimension collective et sociale (c'est-à-dire imitative) de ces suicides est tout de même patente : ces jeunes gens ont suivi René, et ont aussi suivi ceux qui ont suivi l'exemple de René, un premier suicide romantique en inspirant un deuxième, et les deux premiers en inspirant un troisième, etc.

En ce sens et seulement en ce sens, le suicide présente bien le caractère d'une épidémie contagieuse : l'instinct d'imitation grégaire peut faire des ravages... et il en fait.

De nos jours, lorsque les journaux parlent en détail d'un suicide, dans les jours qui suivent non seulement les suicides augmentent, mais les suicides maquillés en accidents augmentent aussi dans des proportions très significatives. L'influence est si précise, que ce sont les suicides ressemblant en tous points à celui décrit dans le journal qui sont plus nombreux !

Lorsqu'on souffre, on est peut-être plus vulnérable qu'un autre aux influences extérieures - mais ce n'est pas prouvé. En effet, quel que soit son état d'esprit, l'être humain est infiniment malléable, perméable à toutes les influences, disposé à suivre un modèle, ou simplement l'exemple de quelqu'un qui lui ressemble.

C'est pour cela qu'il est si important de bien choisir ses amis : si ceux-ci sont très suicidaires et qu'on est un peu déprimé, ils vont immanquablement nous entrainer à leur suite.

C'est pour cela aussi qu'il est si important de bien choisir ses lectures : celles-ci modèlent notre imaginaire, programment d'une façon très subtile et très efficace la vision que nous nous faisons de nous-même... et de notre futur.

Et c'est encore pour cela qu'il est tout à fait essentiel d'éviter certains films d'horreurs, qui peuvent salir l'imaginaire pendant des années. Les films marquent profondément l'inconscient : veut-on nourrir son inconscient - c'est-à-dire, le réservoir de nos projets, de nos espoirs et de nos rêves - d'aliens, de mort-vivants et d'hybrides gluants ?...

Pour briser un vase, il faut une seconde ; pour le recoller, plusieurs heures. Pour se polluer avec la tête il suffit d'un film (1h30), pour se la nettoyer, il faut parfois plusieurs années...

Notre société présente le cinéma comme un "divertissement" inoffensif.
En réalité, tout ce qui conditionne le mental a de l'importance, et le cinéma est un outil particulièrement puissant. Se gaver de films violents, négatifs et destructeurs, c'est utiliser cet outil contre soi - tel un enfant qui joue avec une arme à feu... à ses yeux ce n'est qu'un jeu, mais les conséquences sont dramatiquement sérieuses.

Même des films romantiques cuculs peuvent pousser indirectement au suicide.

Si tant de personnes déprimées s'imaginent qu'en se suicidant, "elles vont rejoindre leur grand-père dans le ciel" (idée attrayante qui les pousse à l'acte), c'est pour avoir vu des films et des téléfilms qui présentent les choses ainsi : quand on meurt, et de quelque manière qu'on meurt, on va directement dans une espèce de paradis très agréable où l'on rejoint tous ses chers disparus.

A une certaine époque, personne ne s'imaginait qu'en se suicidant, on pouvait rejoindre un proche décédé de mort naturelle ou par accident...

D'une manière pas très logique, ce sont souvent les mêmes personnes qui :
- s'imaginent que leur suicide leur permettra de rejoindre un être cher
- complètement athées, sont absolument sûres de l'inexistence de Dieu

Elles ne se demandent pas d'où leur viennent ces idées - que Dieu n'existe pas, mais qu'après la mort on retrouve quand même ses proches décédés dans une espèce de paradis... (paradis créé par qui ?).
Si elles les examinaient de près, elles verraient imprimé dans un coin, en tout petit : Belief made in Hollywood - croyance fabriquée à Hollywood.

Qui travaille à Hollywood ? qui fait les films que tout le monde regarde, avale, digère... par lesquels tout le monde se fait influencer consciemment ou inconsciemment ?

Ce ne sont pas des grands sages, mais des spécialistes de la fiction, des images virtuelles et des effets spéciaux. Autrement dit, des créateurs d'illusions, des illusionnistes. Autrement dit encore, des menteurs professionnels.

Et ce sont ces menteurs professionnels auxquels des millions de gens font confiance pour savoir ce qu'il y a après la mort...

Lorsque le mouton décide de se servir de sa tête, il s'aperçoit avec stupeur et effroi qu'il marche à l'intérieur d'un troupeau qui se dirige vers un gouffre. S'il veut sauver sa laine, et la peau qui est en dessous, il n'a pas d'autre solution que de remonter le courant et quitter le troupeau... c'est alors que sa laine s'assombrit, vire au noir. D'où une certaine solitude.

Mais n'est-il pas préférable de se servir de son intelligence et de survivre en mouton noir, plutôt que de se laisser entraîner vers la mort par une foule ovine qui avance sans savoir vers où ?...

5 commentaires:

  1. Pas mal du tout,
    vraiment trés bien, ouai exact on est tous conditionés.

    La télé faut faire trés gaffe, mêmes les infos sont manipulées, pour les bouquins tu as surement raison aussi mais je ne lis jamais.

    Pour les athées, "on y revient toujours hein" tu as toujours l'air d'etre trés sur que c'est eux qui ont faux donc je n'en parlerais pas.

    A part ça, moi je préfèrent de loin les gens qui ne suivnet pas la masse aveuglement et qui pensent par eux même.

    Avoir qu'un seul maitre, soi-même, pas ça non ?

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  2. pour la dernière phrase je voulais dire, pas mal ça non ? ...

    pour les athées qui pensent qu'ils vont quand même rejoindre des ancetres diparus, c'est vrai que ce n'est pas trés logique hehe

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  3. Ah ça, pour la télé, c'est sûr que c'est une usine à désinformation ! pour ma part, je n'en ai jamais eu, et quand j'ai l'occasion de la regarder chez quelqu'un, je suis toujours aterrée.
    "Avoir qu'un seul maître, soi-même"... hmm...

    Le problème, c'est que c'est un maître capricieux et changeant... Et pas forcément très fiable.

    Par contre, se fier à sa logique, à sa raison, et ne jamais renoncer à son bon sens - ça oui !

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  4. tu n'a jamais eu de télé ?
    c'est rare, ouai beaucoup trop de supidités qui ne sont pas là par hazard..., en ce qui me concerne je prèfere regarder euronews (chaine d'informations 24/24H sur l'europe, le monde etc...) et quelques documentaires chosis à l'avance, sinon trop d'idioties qui lobotomise le peuple à grande échelle.

    "Se fier à sa logique, sa raison, son bon sens" bien dit !

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  5. c vrai sa aide a reconforter mai le probleme c ke j aimerai bien etre un mouton etre pres de kelkin je c ke sa meviterai de pencer a me suicider le probleme c ke je me sens seul sa fait bien lomtem et moi je croi pas a dieu ni a rejoindre d proche seulemen ke mourire serai un soulagemen je c ke je pourrai toujour vivre d bon momen mai pour l insten je nen vi ke d mauvai les bon se fon telemen rare et pour linsten je nai pas le courage de realiser ce reve mai a force di pencer jai peur dit arriver

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