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20 septembre 2006

Croyances invisibles, poisons subtils

La PNL (programmation neurologique et linguistique) en particulier et le developpement personnel en général, insistent à juste titre sur le rôle essentiel des croyances.

Voici leur thèse, en résumé :

A une époque lointaine (souvent l'enfance), certaines expériences et émotions nous ont "programmé". Depuis, nous hébergeons des idées, croyances, etc., qui perdurent, alors que les causes qui leur ont donné naissance ne sont plus. Exemple : à cinq ans, on a été traumatisé par une infirmière rousse qui nous a douloureusement planté une seringue dans les fesses. Depuis, les rousses nous angoissent, et nous détestons tout ce qui est rouge.

L'émotion, qui avait une raison d'être à son époque, perdure hors-contexte.

Mais le développement personnel a un point faible : son côté un peu trop personnel, justement... Ainsi, dans cette interprétation de la réalité psychologique, on néglige complètement ce qui est collectif, social, pour se focaliser exclusivement sur les croyances strictement personnelles - celles qui trouvent leur origine dans une histoire singulière et unique.

Or, nos croyances se répartissent très approximativement comme suit :
50 pour 100 de croyances "impersonnelles", issues de la doxa dominante ;
50 pour 100 de croyances "personnelles", issues de notre histoire propre, de nos démêlés bien particuliers avec papa, maman, les infirmières.

Les premiers 50 pour 100 ne sont pas négligeables, et si les tenants du développement personnel les néglige, c'est peut-être qu'ils les partagent.

Ces croyances-là (qui sont autant celles de la société dans laquelle on vit que les nôtres) sont invisibles, car presque toutes les personnes que nous rencontrons ont les mêmes. Cela ne veut pas dire qu'elles sont inoffensives, ou qu'elles ne jouent aucun rôle dans les troubles mentaux ou les dépressions dont on peut souffrir.

Ce sont les pays occidentaux qui comptent le plus grand nombre de dépressifs et de suicidaires : il se pourrait bien qu'il y ait une corrélation entre les croyances "générales" du monde occidental - celles que partagent quasiment tous ses membres - et cette gangrène dépressive qui le ronge. Ce n'est du moins pas à exclure.

Socle invisible sur lequel s'inscrivent nos croyances plus personnelles, les croyances générales auxquelles on adhère sans s'en rendre compte ne sont pas, à nos yeux, des croyances - juste des faits.

Ce que l'on a lu dans son manuel scolaire, à un âge où l'on croyait aveuglément tout ce que la maîtresse nous disait à l'école, s'est inscrit dans notre psyché dans la rubrique "vérité, évidence, réalité". Si rien, par la suite, ne déclenche en nous une prise de conscience brutale, nous garderons toute notre vie ces croyances invisibles, poisons subtils qui nous empoisonnent en toute discrétion.

1 commentaire:

  1. Ce sont les pays occidentaux qui comptent le plus grand nombre de dépressifs et de suicidaires : il se pourrait bien qu'il y ait une corrélation [...] Ce n'est du moins pas à exclure."

    J'en suis arrivé à cette idée là aussi :)
    Comme quoi, même en étant matérialiste et athée...

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