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16 septembre 2006

Les conséquences d'un suicide

Souffrance, douleur, incompréhension... ça bien sûr, on s'en doute un peu. Ce à quoi on n'a pas forcément réfléchi, c'est que les conséquences d'un suicide sur ses proches (sa famille, ses amis, ses enfants) sont encore plus mortelles que ça.

En effet - cf l'article "suicide et esprit grégaire" - l'être humain est éminemment influençable. En particulier, influençable par les personnes qui lui sont le plus proches. Si un simple article dans un journal évoquant le suicide d'une célébrité peut déclencher un recrudescence impressionnante de suicides dans les jours qui suivent, l'influence du suicide d'un proche, pire encore du suicide d'un parent, sera certainement encore plus profonde et déterminante pour la suite - ou la non-suite.

Autrement dit, lorsqu'on se suicide, on trace pour toutes les personnes qui nous sont proches une route qui mène au suicide (le leur). Et si la route était déjà tracée, on l'élargit, on la goudronne : on la transforme en autoroute. On aurait tendance à interpréter les cas de "familles de suicidés" comme des exemples de "familles de désespérés", et bien sûr... cette interprétation est - partiellement - juste. Mais pour bien comprendre de quoi il s'agit, il faut s'interroger sur le poids des influences familiales sur les choix des individus.
Il y a des familles où tout le monde est pompier ; des familles où tout le monde est prof ; des familles où tout le monde joue aux dominos ; des familles où tout le monde joue au casino, etc. Jean-Pierre admire beaucoup son père, qui est médecin. Il a décidé de suivre sa route. Et maintenant, prenons un scénario (à peine) différent : Jean-Pierre admire beaucoup son père, qui s'est suicidé. Il a décidé... quoi ?

Lorsqu'on pense au suicide, il faut prendre conscience qu'en passant à l'acte, on va faciliter le suicide de toutes les personnes qui nous sont proches, et en particulier celui des personnes qui nous aiment le plus, celles qui nous admirent, celles qui s'identifient à nous. Au cours des années à venir, lorsque nos proches auront une difficulté, ils penseront tout de suite : "Et si je me suicidais, comme mon père (ma mère, ma soeur, mon frère) ?" Cette option leur apparaitra comme infiniment plus raisonnable, plus valable qu'elle ne leur paraissait avant notre suicide. L'être humain imite. Et ceux qu'il imite le plus naturellement, le plus inconsciemment, le plus irrésistiblement, ce sont ses proches. Les membres de sa famille.

Quoiqu'on en ait absolument pas l'intention, lorsqu'on se tue, on encourage, on pousse les gens qui nous aiment le plus à se tuer aussi... tôt ou tard.

4 commentaires:

  1. C'est vraiment ridicule de prendre les gens pour des cons à ce point.

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  2. c'est une excelente explication, d'une tres grande qualité, merci beaucoup

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  3. j'ai enfin des réponces. Merci

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  4. Ma mere c'est sucider depuis 7 ans , merci pour le text sa explique certaine chose mais sa ne change en rien , meme en sachant cela le sucide peut etre la seul alternative pour moi .

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