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24 juillet 2006

"Tu n'as aucune raison de te sentir comme ça" : la souffrance morale et l'incompréhension des proches

Ce n'est pas logique...
Tu n'as aucune raison de te sentir comme ça...
Tu ne devrais pas te sentir mal...
Ce n'est pas normal...
Je ne te comprends pas...

Lorsque le mal-être que l'on ressent semble incompréhensible, et que face à nos états d'âme nous ne rencontrons qu'une espèce d'incrédulité incompréhensive et vaguement réprobatrice, on est renvoyé à une solitude radicale.

Rien ne vient confirmer, justifier, expliquer notre vécu intérieur, qui est pourtant intense, douloureux, profond, impossible à nier - du moins, que nous ne pouvons nier... mais que les autres (nos proches) nient d'une manière ou d'une autre, en le minimisant ou en le renvoyant dans les limbes d'un "absurde" qui n'est pas loin d'être de "l'insignifiant" ou de la folie.
Ils ne comprennent pas, ils ne veulent pas comprendre, et leur incompréhension aboutit à une condamnation plus ou moins explicite.

Cette incompréhension nous étouffe encore plus, alors qu'on étouffe déjà : non seulement on a mal, mais on a "tort" d'avoir mal, on est "bête" ou "illogique" ou "fou" d'avoir mal. C'est ainsi qu'on souffre deux fois : de souffrir, et d'être nié, méprisé, jugé dans cette réalité-là.

Mais en fait, il n'y a jamais de souffrance sans cause, pas plus qu'il n'y a de lapin qui sort miraculeusement d'un chapeau de magicien : il existe toujours une explication rationnelle, même si on ne l'a pas encore trouvée.

Ceux qui opposent leur "bon sens" à nos souffrances vagues, métaphysiques, ne prouvent pas que nous avons "tort" de souffrir, mais simplement que leur "bon sens" est limité. Ce n'est pas parce qu'ils n'arrivent pas à comprendre qu'il n'y a rien à comprendre.

Cette attitude normative, bornée, dénuée de compassion et d'intelligence émotionnelle que l'on rencontre parfois chez ses proches les plus proches dégoûterait presque (mais à tort) de la raison rationnelle.

Au lieu de se laisser miner, il faut prendre conscience que ceux qui ne comprennent pas et ne veulent pas comprendre sont - cruellement - dénués d'une dimension pourtant essentielle : la dimension humaine, spirituelle, métaphysique.

Lorsqu'ils nous regarde comme si on était fou, c'est contre eux-mêmes qu'ils prouvent quelque chose.

Pour le dire crument : même si on souffre énormément et pas eux, ce n'est pas à nous, mais bien à eux, qu'il manque une case.

Merci à Odile, qui m'a inspiré cet article par ses idées.

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