Recevez gratuitement les 20 premières pages du TRESOR + LA LETTRE BLEUE


 

24 juillet 2006

Pourquoi la dépression est-elle un atout (ou pourquoi peut-elle en devenir un) ?

La plupart des gens cherchent le bonheur sans le chercher directement. C’est-à-dire qu’ils le cherchent, mais pas au bon endroit.

Le but commun de tous les êtres humains est le bonheur. Mais chacun s’en fait sa propre définition : pour certains, ce sera une grande famille unie ; pour d’autres, beaucoup d’argent ; pour d’autres, la gloire ou du moins, une solide réputation dans le quartier ; pour d’autres, la fête ; pour d’autres, changer de métier. La plupart de gens courent donc après quelque chose qui correspond à leur définition personnelle du bonheur.

Si, par chance ou malchance, ils parviennent à attraper le lièvre qui les fait courir, ils s’aperçoivent déçus que ce n’était pas ce qu’ils imaginaient. Autrement dit, que ce n’est pas le bonheur qu’ils s’en promettaient.

Quelqu’un qui souffre psychologiquement et moralement, quelqu’un qui est mal dans sa peau et dans sa tête mesure mieux que n’importe qui ce que peut valoir la paix de l’esprit et du cœur, la quiétude de l’âme. Ce n’est que lorsqu’on est malade, très malade, que l’on prend conscience du prix élevé, de la valeur incommensurable de la bonne santé physique. De même, c’est lorsque l’on souffre d’angoisses, de tristesse, de pensées suicidaires obsédantes et de confusion mentale que l’on réalise l’importance primordiale d’un mental clair et serein.

Lorsqu’on est déprimé, vraiment déprimé, on ne cherche plus le bonheur là où il n’est pas (c’est-à-dire dans une réalisation ou un objet bien particulier), on oublie les définitions changeantes, personnelles et illusoires du bonheur pour concentrer sa quête sur ce qui nous manque si cruellement : le calme intérieur.
Et ça, c’est une chance.

En effet, si la plupart des gens cherchent le bonheur dans une circonstance, un événement, un objet ou une réalisation concrète, c’est qu’ils jouissent en toute inconscience d’une certaine tranquillité d’âme qui leur donne la liberté d’imaginer le bonheur caché dans tel ou tel lieu.

Lorsqu’on souffre dans son esprit et son cœur, on ne peut plus se laisser leurrer par les promesses de la société de consommation ou ses propres caprices : on sait que le bonheur, ce n’est pas un nouvel MP3, des chaussures de marque, un voyage autour du monde ou le premier rôle dans un film.

On sait que le bonheur n’est pas une chose qui s’achète ni même un grand projet personnel qui se réalise, mais un état intérieur d’apaisement lucide qui permet par la suite de profiter agréablement de tous les petits ou grands plaisirs de la vie, et de supporter patiemment tous ses revers. Si cet état manque, tous les « bonheurs », toutes les « chances » seront inutiles et ironiques, comme un bon steack offert à quelqu’un qui n’a pas de dent pour le mâcher.

Lorsqu’on se sent dépressif, on a donc la chance, et c’est vraiment une chance, de voir clairement que la plupart des buts que les gens se proposent ne sont pas valables. Le but – le but réel – est d’être heureux. La richesse, la gloire, les exploits sportifs… ne sont que des moyens. Mais des moyens de quoi ?… pas de trouver le bonheur, non. Seulement de le pimenter un peu. La base solide du bonheur, le socle de ses fondations, est un état intérieur. La richesse ou la gloire ne représentent que la girouette sur le toit.

La plupart des gens ne poursuivent que des ombres. Ils s’essoufflent derrière des illusions, des chimères. Lorsqu’ils les attrapent enfin – s’ils les attrapent enfin – la forme adorable de leur rêve se dissout tout de suite entre leurs doigts comme un peu d’écume, les laissant plus démuni qu’ils ne l’ont jamais été. Et le silence qu’il découvre alors les assourdit comme l’aveu désolant d’une vie entièrement dévouée à l’erreur.

Souffrir moralement et psychologiquement, c’est gagner une juste perspective sur ce qui est vraiment précieux, et sur ce qui ne l’est pas. Les trois-quarts de l’humanité sont à la recherche d’un trésor de pièces en chocolat ; une personne dépressive cherche elle un vrai trésor de pirates, avec diamants de la plus belle eau, louis d’or, topaze, rubis, colliers de perles, croix d’or massif incrustée de joyaux.

Ce trésor, c’est le calme, la paix intérieure.

1 commentaire:

  1. En bon dépressif, je suis tout à fait d'accord, sauf que comme indiqué ici, ça n'est que la base, les fondations.

    Etre capable de ressentir de la joie et du plaisir (du vrai, pas de l'immédiat) et d'en répéter l'expérience.

    Pour moi c'est ça, le bonheur. Et la première étape est bien la paix intérieure.

    RépondreSupprimer