Il y a souvent beaucoup à pardonner à ses parents.
Surtout dans notre monde qui les a poussé à faire de mauvais choix...
Et nos enfants auront peut-être encore plus à nous pardonner - alors peut-être qu'il vaut mieux leur montrer l'exemple d'une certaine indulgence.
Leur pardonner quoi ?
D'avoir rater notre éducation. De nous avoir aimer mal - sans tendresse ou sans respect ou sans douceur. De ne nous avoir donné aucun principe et aucune limite. D'avoir abusé de nous, de notre faiblesse d'enfant. De ne pas nous avoir aimé du tout, dans certains cas. D'avoir pris plaisir à nous faire souffrir, dans d'autres cas.
Mais comme l'a très bien dit quelqu'un en commentaire, nos parents aussi ont des parents.
Eux aussi ont été des enfants.
Eux aussi ont été programmé d'une certaine manière.
Ils ont reproduit le schéma - parfois ils l'ont amélioré un peu - et parfois ils l'ont empiré - bon. Est-ce qu'à leur place, avec exactement la même situation, le même contexte, le même passé, les mêmes ressources disponibles, on aurait fait mieux qu'eux ?
C'est possible... mais ce n'est pas sûr.
Et comme on ne pourra jamais en être sûr, autant garder une certaine bienveillance à l'égard de leurs erreurs, de leurs fautes.
Et d'ailleurs, est-ce que vous connaissez le passé de vos parents ?
Ce qui les a traumatisé, marqué, blessé dans leur enfance ?
Ce qu'ils ont entendu, vécu ?
Je ne dis pas que leur passé les excuse, mais il les explique. De même que votre passé vous explique.
Mais attention, car si on peut pardonner le passé, le mal qu'ils nous ont fait avant, on ne doit surtout pas pardonner le futur, si vous voyez ce que je veux dire...
Leur pardonner ce qu'ils nous ont fait, ce n'est pas leur donner carte blanche pour l'avenir, ce n'est pas leur donner l'autorisation de continuer à nous faire du mal.
Pardonner le passé ET protéger son avenir (avenir qui commence dans une minute) : voilà le programme pour se purifier de toute rancoeur et aller de l'avant.
Il faut aussi savoir ce dont vous avez le plus besoin en cet instant pour avancer :
- désacraliser un parent mis sur un piédestal, déboulonner une idole, rendre à une figure idéalisée sa réalité, sa vérité - bref, renoncer à l'image idéalisée, au mythe de votre enfance pour voir tel qu'il est cet homme ou cette femme peut-être mauvais, ou du moins, moins bon que vous ne l'imaginiez ?... Prendre conscience que vous n'étiez pas "le méchant" mais seulement "la victime" ?...
Car ce qui vous arrive avant la puberté, vous n'en êtes pas responsable.
- Ou plutôt effacer l'ardoise, remettre les comptes à zéro, donner à votre père ou à votre mère un cadeau qui symbolise pour vous votre pardon, faire preuve de compréhension, d'ouverture d'esprit, de tendresse ? Elargir votre cœur, comme vous aimeriez que ceux à qui vous avez fait du tort l'élargissent en vous pardonnant ?...
Si on vous agresse avec un couteau, ce n'est pas le moment d'effacer l'ardoise mais de vous protéger, vous défendre ; inversement si on vous demande pardon et que c'est sincère, ou même si on ne vous demande pas pardon mais que vous sentez la fragilité de ce parent vieillissant, son amour malgré tout pour vous, alors il est peut-être temps de passer l'éponge...
Interrogez votre cœur et interrogez votre tête.
Demandez-vous ce qu'il est le plus sage de faire maintenant.
Vous ouvrir, ou vous protéger ?
(Peut-être qu'on peut faire les deux en même temps, mais ça paraît tout de même difficile...)
Quel est votre intérêt au long terme ?
Quel est l'intérêt de votre parent au long terme ?
Si vous adoptez la perspective la plus élevée, vous découvrirez que votre intérêt et son intérêt se rejoignent. Si vous êtes vraiment gagnant, il sera gagnant aussi ; s'il est vraiment gagnant, vous serez gagnant aussi.
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