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21 décembre 2009

"Il y a quelque chose qui me bloque..."

[en réponse à un avis]

Vous voulez apporter à votre vie un changement positif - que ce soit supprimer l'alcool, le sucre, ou n'importe quelle autre mauvaise habitude.

Vous le voulez vraiment - mais il y a quelque chose qui vous bloque.

Tout d'abord, je tiens à vous dire que c'est tout à fait normal. Si rien ne vous bloquait, ça voudrait dire que vous venez d'une autre planète, que vous n'êtes pas tout à fait un être humain.

Toutes les mauvaises habitudes dont je me suis débarrassée m'ont résisté d'abord - et parfois longtemps. Il est aussi arrivé que j'arrive à les chasser pendant un bon moment, et puis elles sont revenues. Et finalement, elles sont re-parties.

De l'extérieur, ça peut paraître incompréhensible : pourquoi on n'y arrive pas ? puis, pourquoi on y arrive ? puis, pourquoi on n'y arrive plus ? puis, pourquoi on y arrive à nouveau ?...

Mais il est très important de comprendre, ou de partir du principe, qu'il y a toujours des causes précises à vos difficultés - comme il y a des causes précises au fait que (soudainement) vous arrivez à faire ce dont vous n'étiez pas capable avant.

Ce qui va permettre le changement constructif, c'est :
- le fait de prendre la décision (vraiment) ;
- le fait d'avoir conscience des enjeux réels ;
- le fait, parfois, d'avoir pris d'autres décisions avant, qui dégagent la route pour cette décision-là.

Prenons le premier point : prendre la décision.

On dit souvent "C'est DUR d'arrêter de fumer..." mais en réalité, ce n'est pas du tout difficile.
Ce qui est difficile, c'est de prendre la décision. Et pour la plupart des mauvaises habitudes, il en va de même : ce qui est difficile, ce n'est pas tant d'arrêter, que de décider d'arrêter.

Car autant il est facile de feindre une décision (les bonnes résolutions du premier de l'an), autant il est difficile, ou du moins pas facile, d'en prendre une.

Ceci dit quand la décision est prise, la route se dégage miraculeusement - et là où on ne voyait qu'impossibilité et obstacle on voit un chemin qui peut être long mais qui n'a rien de particulièrement difficile. Il s'agit juste d'avancer dans ce chemin.

Pourquoi est-il si difficile de prendre une décision ?...

Beaucoup de facteurs entre en jeu.

Il y a le fait qu'on n'a pas l'habitude de prendre des bonnes décisions.
Notre volonté est engourdie, rouillée - quand on s'est laissé glisser pendant des années, il est très difficile de changer de direction pour commencer à monter.

Mais ce n'est pas la seule raison.

Il y a aussi le fait qu'on ne voit pas clairement les enjeux. On veut par exemple arrêter de fumer (ou de boire) mais c'est seulement parce que c'est "mauvais pour la santé". Le but reste vague. trop vague.

Ou on veut éviter les disputes pour avoir "l'harmonie dans son couple", mais ça en reste là.
Le but reste brumeux.
Il est trop court.

Il y a aussi la manière dont on se définit. Tant qu'on se voit comme un buveur, ou plutôt, tant qu'on relie l'alcool à des aspects importants de sa propre personnalité, on est condamné à boire - de même que tant que le fait de se quereller est relié à des valeur positives (par exemple le fait d'avoir "de la personnalité"), on est condamné à se quereller.

Autrement dit, on n'arrive pas à voir ce qu'il y a après.

On veut arrêter de boire... oui mais, après ?
A quoi ressemble la vie d'une personne sobre ?

On n'en a aucune idée, ou juste image pauvre, et peu attirante.
L'abstinent est un pisse-froid, un rabat-joie... Il ne sait pas s'amuser.

On veut arrêter de se disputer... oui mais, après ?
A quoi ressemble la vie d'une femme qui ne se dispute jamais avec son conjoint ?

A celle d'une femme soumise. D'un paillasson craintif et dénué de personnalité. D'une pauvre chose.
Rien de bien alléchant, en somme.

Si ce qu'il y a "après" ne vous inspire pas, vous ne pourrez jamais rejoindre cet après.

Quand ce qu'on veut au niveau rationnel, logique, n'est pas ce qu'on veut au niveau émotionnel, ce sont les émotions qui l'emportent.

La solution ?

D'une manière ou d'une autre, réconcilier ses émotions et sa raison. Soit en renonçant au but qu'on s'était donné (on arrête d'arrêter de fumer, on arrêter d'arrêter de se disputer), soit en cherchant la face lumineuse de son objectif - ainsi que la face d'ombre de ce qu'on veut quitter.

Et si une femme qui ne se dispute jamais avec son conjoint était une femme féminine et charmante, plutôt qu'un paillasson dénué de personnalité ?
Et si une femme qui se dispute continuellement avec son conjoint était une mégère acariâtre qui cherche le divorce et qui finira par le trouver, plutôt qu'une battante, qu'une femme charismatique à la forte personnalité ?...

Et si fumer, c'était aller vers le cancer - et ici, envisager toutes les implications concrètes et précises d'un cancer ? Et si c'était avoir une haleine répugnante et une odeur à gerber ?

Et si c'était empoisonner tous ceux qui nous entourent et qu'on aime ?
Car ceux qui ne nous aiment pas ne nous approchent pas : ce ne sont pas eux qui "profitent" de la fumée et de tout ce qu'elle contient...

Et si ne pas fumer, c'était préférer la nature, l'air pur, la vie, la pureté, l'oxygène à la pollution, aux maladies et à une autodestruction du genre autruche ?
Car les fumeurs ne se disent pas en allumant une cigarette : "Petit à petit, le cancer fait son nid, youpi !"
Les fumeurs ne choisissent pas consciemment et délibérément de se suicider.

Bref, pour se décider au changement, il faut que vous mettiez tous les arguments de votre côté.
Il faut que toutes vos pensées concordent, qu'elles tendent tous à la même conclusion.

Si vous sentez qu'il y a une petite voix qui argumente dans l'autre sens (le mauvais), écoutez-la attentivement, à la limite mettez par écrit ce qu'elle vous dit, et réfléchissez-y froidement.

Faites des recherches.
Demandez leur avis à des personnes de bons conseils - pas n'importe qui.

Et il y a aussi la question des modèles.

Si vous voulez arrêter de fumer ou de boire mais que vous ne connaissez personne qui a arrêté, c'est beaucoup plus dur.

Si vous ne trouvez pas des modèles en chair et en os, cherchez des livres ou des films ou au moins des images qui représentent ces modèles-là.

On apprend par mimétisme.

Enfin, il y a la question de l'entourage.

Qui s'assemble, finit par se ressembler : si actuellement, vous avez les mêmes mauvaises habitudes que vos amis et que vous voulez vous débarrasser de vos mauvaises habitudes, alors - changez d'amis.

ça parait radical et cynique, mais il faut voir les choses en face : si vous restez dans une piscine de peinture jaune, vous serez toujours plus ou moins jaune. Si vous voulez vraiment changer de couleur, il faut sortir de cette piscine pour entrer dans une autre.

Les amis ont une énorme influence sur nous.

S'ils vous tirent dans le bon sens, vous avez de la chance. S'ils vous gardent là où vous êtes, et que vous voulez aller ailleurs, alors vous savez quoi faire...

Bien sûr, les émotions disent autre chose.

Elles disent : "Si tu laisses tomber tes amis, tu n'en trouveras pas d'autres..."
Elles disent : "Je ne peux pas leur faire ça..."

Mais à qui voulez-vous être fidèle ?

A la vérité qui vous appelle - c'est-à-dire à votre plus bel avenir ?
Ou à votre passé ?

Car en général, on ne peut pas être fidèle aux deux en même temps.

Ce qui nous ramène à la décision.
Le plus difficile, c'est de prendre la décision.

Et si vous hésitez, si vous ne vous sentez pas prêt, je vous comprends. Prendre un virage à 360 ou même à 180 degrés, c'est toujours troublant. On se dit : "Que vont-ils penser de moi ?..." Peut-être qu'ils vous considèreront comme un fou ou une folle.
Peut-être qu'ils vous diront : "Tu nous a trahi !" ou peut-être qu'ils ne le diront pas, mais que vous imaginerez qu'ils le pensent, ce qui revient au même.

Mais on ne peut pas servir deux maîtres.

Si vous cherchez vraiment le bien - le vrai - le beau - l'utile, vous trahissez de fait tout ce qui vous a empêché jusqu'ici d'améliorer vos choix, votre caractère et votre vie.

Mais ce que vous trahissez vous a trahi bien avant que vous ne vous y mettiez vous aussi.

La cigarette, par exemple : cette copine vous a trahi bien avant que vous décidiez de l'abandonner. Elle vous a nui bien avant que vous décidiez de mettre un terme à votre relation.

L'alcool vous a abîmé le foie bien avant que vous décidiez que votre couple n'allait nulle part.

Bref : tous les principes, toutes les idées, toutes les drogues et toutes les habitudes dont vous voulez vous débarrasser vous ont planté un couteau dans le dos bien avant que vous pensiez à les abandonner au bord de la route.

Alors qu'une fidélité absurde et contre-nature ne vous retienne pas, ne vous empêche pas d'avancer dans la direction que VOUS avez choisie.

Car l'alcool, la cigarette, le sucre, les disputes, etc., ce n'est pas la direction que vous avez choisie. C'est la direction que des publicités, des livres, des images, des mauvais exemples vous ont mis dans la tête.
Sans vous demander votre avis.

Et si vous avez l'impression que si, c'est bien vous qui avez fait le choix - bien vous qui avez décidé de vous mettre à fumer par exemple, et bien, souvenez-vous du bon vieux proverbe :

Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

Vous avez fait, autrefois, un choix qui correspondait aux informations dont vous disposiez à l'époque. Aujourd'hui, votre vision a changé, parce que vous savez plus de choses, que vous avez pris conscience de ce qui vous restait invisible avant.

Vous comprenez mieux les tenants et les aboutissants, les pourquoi et les comment - et c'est pour ça que vous faites un choix différent et plus sage.

Et je vous en félicite.

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je commençais à être habitué à une vie où la pratique de l'écriture, de la musique se mêlaient à la consommation de cigarette et d'alcool, cela était devenu une habitude pour moi. Et puis en tapant "blog suivant" depuis mon blog (cheminsdespartes.blogspot.com) je suis tombé sur votre blog à vous. Je trouve dans votre discours ce qui était mon discours d'autrefois, et ce à quoi j'aspire, du moins dans ce message. Je le ressens comme une sorte d'ultime avertissement, c'est à dire que je dois apprendre à me passer d'alcool et de tabac, que j'avais associés par des exemples à la poésie et à la musique. Je crois que je vais commencer à escalader dès aujourd'hui, pour revenir à un discours similaire au vôtre (mes origines), qui puisse peut-être me permettre aussi d'aider mon prochain, en ayant fait l'expérience de ces dépendances, et donc de ces difficultés. Merci à vous, vous allez me permettre de me rapprocher d'une source plus pure, d'une fontaine ou d'une cascade (ce n'est pas seulement une image) qui me permette de me rapprocher d'un comportement plus naturel.

    Merci à vous.

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  2. Bonsoir,

    Merci déjà pour ce blog très intéressant...

    J'aimerais revenir sur un passage avec lequel je ne suis pas vraiment d'accord, je cite "Car les fumeurs ne se disent pas en allumant une cigarette : "Petit à petit, le cancer fait son nid, youpi !"
    Les fumeurs ne choisissent pas consciemment et délibérément de se suicider."

    C'est effectivement ça pour la majorité des gens je pense.

    Mais pour moi (et aussi pour l'un de mes amis), c'est totalement conscient et délibéré. Dès qu'on allume c'est du genre "faut qu'on entretienne un peu notre cancer quand même".

    Ca peux surement paraître stupide, mais ça fait depuis trois ans que j'ai commencé mon "suicide à long terme". Par dégout de la vie, par solitude aussi, surement.

    J'ai pas eu une vie facile du tout...

    Enfin...

    Je vois pas quoi dire de plus.

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