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11 août 2009

Faire le mort

D'innombrables animaux miment la mort (langue pendante, immobilité totale) pour éviter de se faire bouffer tout cru.

Et si la dépression - ou disons, une certaine forme de dépression - était l'équivalent ?...

On sait déjà que certaines personnes sont malades pour les bénéfices secondaires que ça leur rapporte : attention, considération, tendresse, etc.

Mais on ne sait pas toujours que certaines personnes sont déprimées non parce qu'elles y trouvent un avantage, mais parce que ça leur évite certains inconvénients.

Lorsqu'on vit avec certaines personnalités dominatrices, la seule manière de les désarmer c'est de se coucher sur le dos et de montrer le ventre - autrement dit, de faire le mort.

Une faiblesse affichée, une dépression évidente peuvent désarmer leur instinct carnassier.

C'est un calcul inconscient mais rapide : "mieux vaut se montrer faible, démoralisé et pleurnichard que d'en prendre plein les dents, que de se faire humilié et agressé..." Alors on se laisse délibérément glisser dans une tristesse, une morosité parfaitement sincères, pour éviter de prendre des coups auxquels on ne veut pas répondre (pour une raison pour une autre).

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    Je lis votre blog très régulièrement, et je ne manque donc aucun de vos posts.
    je choisis de faire un commentaire aujourd'hui plutôt qu'hier ou qu'un autre jour, car j'ai trouvé aujourd'hui au fil de mes lectures une citation de Montaigne qui m'a terriblement fait penser à votre façon de voir les choses. Je cite donc Montaigne, dans un extrait de ses "Essais" : "L"homme est malmené non pas tant par les évènements que, surtout, par ce qu'il pense des évènements". Je ne pense pas que vous renieriez ces propos!
    Je tenais aussi à vous dire que vos écrits m'inspiraient beaucoup, et que je me sens évoluer depuis de nombreuses années dans une ligne un peu semblable de responsabilisation de soi-même par rapport aux désordres psychologiques qui entravent ma vie et l'avènement de la joie; Néanmoins, je me rends compte aussi que cette responsabilisation à outrance parfois ne donne aucun résultat, que le "lâcher-prise" (mot que je ne prise guère) ne se décrète pas, même en lisant des livres inspirants, en travaillant et retravaillant. Peut-être existe-t-il aussi un "timing" propre à notre être, sur lequel nous ne pouvons pas totalement agir; Les déblocages n'adviennent qu'en leur temps propre, même si bien sûr ils adviennent souvent (comme par hasard!)après une période de lutte puis d'oubli de lutte (ou de renoncement). Je parle là pour mon expérience personnelle. En résumé, la méthode d'auto-sortie de la dépression ne nous épargne malheureusement pas des rechutes et des creux de la vague particulièrement longs et éprouvants. Merci pour votre blog.Surtout continuez, c'est un plaisir et une aide de vous lire. J'espère que je n'ai pas posté pour ne rien dire!

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