Il existe différents discours sur - et théoriquement contre - la dépression.
Comparons le discours officiel - celui auquel on a droit à la télé, dans les magazines, etc. - et le discours spirituel - celui auquel on en droit dès qu'on pose un orteil sur le chemin de l'Eveil.
Ces deux discours sont très différents. Le premier est médical, sérieux, technique. Il est le fait de docteurs et de psychiatres - ou du moins, c'est l'impression qu'il donne. Le second est vaporeux, lumineux, inspirant. Il est le fait de gourous occidentaux et orientaux, et ruissèle de Présence... (Si vous sentez une certaine ironie dans mes propos, vous ne vous trompez pas.)
Mais ces deux discours ont un but commun : ils se proposent de résoudre le problème de la dépression - de votre dépression.
Voyons comment.
Le discours officiel vous prescrit autoritairement la confiance.
"Faites confiance à votre médecin... faites confiance à votre psychiatre... faites confiance à votre médecin LUI SEUL SAIT COMMENT VOUS SOIGNER..."
Ce qui est sous-entendu, c'est : "Ne faites pas confiance aux charlatans... ne faites pas confiance à ceux qui prétendent vous guérir par les plantes... ne faites pas confiance à votre intuition, ne faites pas confiance à votre capacité à vous en sortir tout seul... Vous ne pouvez pas vous en sortir sans nous... Vous avez besoin de nous... Vous n'êtes rien sans nous..."
Le discours spirituel vous conseille avec beaucoup plus de douceur et de psychologie la confiance aussi. Mais pas à l'égard des médecins :
"Faites confiance à la vie... faites confiance à l'Univers... faites confiance au hasard... faites confiance dans les coïncidences... faites confiance dans ce qui se présente..."
Ce qui est sous-entendu, c'est : "Faites confiance à tout et n'importe quoi, tout et n'importe qui... Le courant vous emporte ? Faites-lui confiance... Fermez les yeux, laissez-vous aller, vous verrez bien où vous allez..."
De cette comparaison, on peut tirer plusieurs conclusions - je vous laisse faire.
Mais revenons sur le sujet de la confiance et de la méfiance. Pour être très malheureux, et de plus en plus, et même gâcher sa vie, il suffit de faire confiance à une personne dont on devrait se méfier - et l'inverse aussi : il suffit de se méfier d'une personne à laquelle on devrait faire confiance.
Je prends un exemple simple, et qui concerne beaucoup de monde.
Parmi vous, il y en a qui ont un frère, une soeur, un père, une mère, un grand-père ou une grand-mère toxique. Cette personne est dangereuse. Elle est psychologiquement agressive - même si elle a l'air douce comme un agneau. Mais son pouvoir de nuire est réduit à zéro dès lors qu'on se méfie d'elle. Qu'on s'en méfie consciemment et délibérément.
Peut-être que vous vous méfiez déjà - mais vous n'écoutez pas votre ressenti. Vous vous dites : "C'est mon... (ou c'est ma...) quand même!" et vous agissez comme si vous lui faisiez confiance. Et vous en payez les conséquences.
Lorsqu'on parvient à identifier ses vrais amis et ses vrais ennemis, on est déjà beaucoup plus près du bonheur. Mais il ne suffit pas de les identifier : il faut aussi agir en fonction de ce qu'on a compris. Donner toute sa confiance aux uns et retirer toute sa confiance aux autres.
La solution la plus bancale est celle où l'on hésite, où l'on fait encore un peu confiance à quelqu'un qui ne le mérite pas, et qui abuse systématiquement de la confiance qu'on lui accorde - celle aussi où l'on se méfie encore un peu de quelqu'un qui ne le mérite pas, et qui souffre d'être soupçonné à tort.
"Mais - me direz-vous - comment savoir à qui faire confiance ?... et comment savoir de qui je dois me méfier ?..."
Votre ventre vous le dit. Votre gorge vous le dit. Tout votre corps vous le dit. Votre intelligence aussi vous le dit. Si vous faites le bilan de ce que cette personne vous a apporté de positif et de négatif, qu'y a-t-il dans la colonne de droite et qu'y a-t-il dans la colonne de gauche ? Que s'est-il passé quand vous avez écouté cette personne ? Que s'est-il passé quand vous avez suivi ses conseil, ses suggestions ou tout simplement pris en compte ses opinions ?...
Avec de la réflexion et de l'introspection, vous arriverez à une vision plus claire. Et quand vous aurez cette vision, surtout, surtout, gardez-la. Ne la bradez pas sous prétexte que la personne en question vous a souri, fait un compliment, ou inversement, semble un peu grognon... Car les personnes dignes de confiance le restent, et les personnes dont il faut se méfier restent aussi ce qu'elles sont à la base. Ne vous dites pas que "les gens changent". C'est vrai, les gens changent, mais quelqu'un de gentil reste gentil et quelqu'un de méchant reste méchant.
Oui, je sais, ça paraît puéril et fataliste dit ainsi - mais c'est tout de même une facette de la réalité qu'il vaut mieux intégrer maintenant que plus tard, car si vous refusez de l'admettre, vous vous y cognerez encore et encore - comme je l'ai fait, et tant d'autres...
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