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06 février 2009

Théories psychologiques et schizophrénie

ça, moi, surmoi ; enfant, adulte, parent ; parent castrateur, parent protecteur : tout ça dans une seule personne !

Les théories psychologiques abondent en instances intérieures: il y aurait "l'enfant blessé intérieur", le "parent intérieur", le "ça intérieur", etc.

ça fait beaucoup de monde dans une seule personne...

Fascinant peut-être ; dangereux aussi.

Car ces théories fabriquent - au moins au niveau théorique - rien de moins que de la schizophrénie.

Des dédoublement, des triplements et des quadruplement de personnalité.

Se croire divisé, c'est être divisé : il suffit d'y croire pour le devenir. Se croire partagé entre de personnalités multiples, c'est se retrouver tiraillé entre des voix contradictoires.

Le but premier était de mieux se comprendre ; du moins, le but officiel. Le résultat ? On ne sait plus qui est quoi, qui est qui.

Et Lacan peut s'amuser à dire : "ça parle". Qui ? ça. Merci pour lui. Mais ce n'est pas une insulte, allons, c'est de la psychanalyse... Parce qu'il y a une différence ? Aimeriez-vous être traité de "ça" ?

Mais ce n'est pas toi... C'est cette partie de toi qui est "ça".

Quoi ? Un esprit, un djinn, qui aurait pris possession de moi ?

Non... C'était déjà là à ta naissance.

A ma naissance, il y avait moi. C'est amplement suffisant pour un corps.

Les théories psychologiques se faufilent dans l'esprit des gens qui y croient et les fêlent. Ils ne deviennent pas fêlés au sens timbré, mais ils deviennent fêlé au sens qu'ils ont perdu leur unité.

Leur intégrité.

Pour la ressaisir, cette intégrité perdue, décidons une bonne fois pour toute que

1 = 1

Autrement dit, qu'une personne est UNE personne, avec UNE volonté, UNE personnalité, UNE date de naissance et UNE date de mort. Bref : revenons aux principes premiers qui ont si bien marché pour l'humanité pendant tant de siècles, tant de millénaires, avant qu'un barbu sombre au cigare non-phallique décide que c'était trop simple.

Ce n'est pas trop simple : c'est suffisamment simple.

Et si un jour vous rencontrez votre enfant intérieur, blessé ou pas donnez-lui une bonne fessée pour que l'envie lui passe de croiser votre chemin.
Si un jour vous rencontrez votre parent intérieur, montrez-lui muettement la porte pour qu'il comprenne où est la sortie.
Et si un jour vous rencontrez votre "ça", prenez-le en photo parce que beaucoup de monde se demande à quoi il ressemble.

Bref, face à toutes les théories psychologico-schizophrénophiles du monde - que ce soit la psychanalyse, l'analyse transactionnelle, l'astrologie psychologique ou n'importe quelle autre mouture moderne du morcellement du MOi -, adoptez l'attitude revêche et pragmatique du sceptique façon Saint Thomas :

- ça se touche ?
- ça se mange ?
- à quoi ça sert ?

Les réponses - les vraies réponses - les voici : ça ne se touche pas ; ça ne se mange pas ; ça ne sert à rien.

Enfin si, ça sert à rester immobile, paralysé - fasciné par le spectacle de toutes ces instances intérieures qui s'affrontent en un vaste mélodrame invisible :

Le parent intérieur gronde l'enfant intérieur, qui riposte en lui tirant la langue et en allant bouder dans un coin de la psyché ; le ça intervient niaisement en disant "ça parle ! ça parle!" ; l'adulte hausse les épaules et se demande qu'est-ce qu'il est venu faire dans cette galère ; le sale gamin intérieur (lui-même issu de l'enfant intérieur) revient pour donner un coup de pied au parent intérieur, qui immédiatement se change en Grand Méchant Loup intérieur et bouffe tout cru le ça, dont un bout tombe dans l'Inconscient qui se referme avec un bruit effrayant. Et pendant ce temps, ailleurs, dans une autre dimension, l'individu ainsi divisé ne fait rien.

Il est juste couché sur son lit d'hôpital, les yeux dans le vide.

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