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05 décembre 2009

Petites humiliations, grandes décisions : comment passer de la faiblesse à la FORCE et protéger votre DIGNITE

Il est rare que quelqu'un vous dise ouvertement : "Tu ne vaux rien, tes choix sont nuls, ta vie est nulle, et je suis mille fois mieux que tu ne l'es."

Mais il peut très bien arriver que quelqu'un vous le dise indirectement, le sous-entende d'une manière plus ou moins subtile.

Du moins, vous ne seriez pas la première personne à qui ça arrive...

Alors aujourd'hui, je vais essayer de répondre à une question assez délicate :
Que faire en une telle circonstance ?
Que faire lorsque vous vous faites (subtilement, délicatement) humilié ?
Que faire pour ne pas se retrouver le moral à plat après ?
Que faire pour que ça ne reproduise pas ?

Comme d'habitude, je parle à partir de ce que j'ai lu, compris - et bien sûr vécu... Même si je ne le dis pas toujours, tout ce que j'écris dans ce blog est d'une manière ou d'une autre inspiré de ma vie (passée ou présente). Je le précise pour que vous sachiez que "je marche ma parole" - que je fais ce que je dis.

Première chose à faire : admettre ce qui s'est passé.

Si vous vous sentez mal, si vous vous sentez écrasé, si vous n'arrivez pas à oublier ce que l'autre vous a dit...
Ce n'est pas pour rien. C'est qu'effectivement, il y avait dans les paroles de l'autre quelque chose de blessant.

L'a-t-il fait exprès, ou était-ce juste de la maladresse ?...

Autrement dit, est-ce que ça partait d'un bon sentiment ?...

Si vous êtes du genre inoffensif et naïf, vous avez peut-être envie de vous dire que l'autre ne l'a pas fait exprès, qu'il ne se rend pas vraiment compte. C'est ce que je me suis dit pendant une vingtaine d'années dans ce genre de circonstances. Mais l'heure est venue (pour moi, pour vous) de regarder les choses telles qu'elles sont, parce que le mensonge est une impasse, que la vérité n'est rien de plus que la vérité, et qu'il est toujours utile de la connaître :

La personne qui vous a humilié l'a fait exprès.
La personne qui vous a humilié savait parfaitement ce qu'elle faisait.
La personne qui vous a humilié le voulait - c'était son projet.
Et elle a réalisé son projet.

Félicitations à elle !... Elle a atteint son objectif.

Et vous ? Quel est votre objectif ?...

Mais peut-être qu'il faut approfondir un peu cette étape avant de passer à la suivante.

Vous, si vous disiez l'équivalent de ce que l'autre vous a dit, vous sauriez parfaitement que vous en train de le rabaisser. Et bien, mettez-vous dans la tête que l'autre n'est pas plus bête que vous. Il a les mêmes capacités mentales, et il se rend parfaitement compte de ce qu'il fait, de même que vous vous rendez compte de ce que vous faites. Lorsqu'il est méchant (cruel, blessant, désagréable, condescendant, etc.), il le sait. Exactement comme vous le sauriez, vous aussi, si vous faisiez comme lui.

C'est très important d'accepter cette réalité, car tant qu'on ne l'accepte pas, on ne peut pas trouver la solution au problème (qui, je le rappelle, est : comment ne pas se retrouver le moral par terre ? et : comment faire pour que ça ne se reproduise pas ?).

Donc : oui, l'autre voulait vous faire du mal. C'est pour ça qu'il vous en a fait.
A ce niveau-là, tout est logique.

Et ce qui va vous permettre de sortir de cette situation pénible, et d'éviter qu'elle se reproduise, c'est d'être logique, vous aussi. Aussi logique que lui.

Examinons toutes les options qui se présentent à vous.

Maintenant que vous vous êtes fait humilié, vous avez quatre possibilités :

1/ Ripostez en l'humiliant à votre tour.

2/ Vous plaindre auprès de votre agresseur : "Tu me traites comme de la m... ! Tu ne me respectes pas ! C'est dégoûtant ! Tu m'as fait du mal ! etc."

2/ Faire comme si de rien n'était, ravaler votre amertume, continuer exactement comme avant.

3/ Sans vous plaindre auprès de votre agresseur, faire en sorte que l'autre n'ait plus la possibilité de vous agresser, soit parce que vous coupez tout contact avec lui, soit parce que vous gardez le contact mais supprimez la partie "intime" de vos échanges, qui correspond au défaut de la cuirasse, à la zone que ne protège aucun bouclier.

1/ La première possibilité est impossible à mettre en oeuvre quand on n'a pas le caractère à ça. Moi par exemple j'en suis incapable. De plus, elle ouvre la porte à une véritable guerre de tranchées.

2/ La deuxième possibilité est intéressante dans le cas (rare) où l'autre était réellement de bonne foi, où il ne vous a blessé que par maladresse - après tout ça arrive. Mais si l'autre a l'habitude de vous humilier, vos plaintes joueront le rôle d'huile jetée sur le feu. Car même si votre agresseur s'excuse, intérieurement il se frottera les mains : "Je lui ai cassé le moral, je l'ai fait pleurer... Youpi ! Victoire !"

La troisième possibilité - ignorer l'agression et continuer comme avant - est à tenter si vous ne l'avez jamais tenté, pour voir ce que ça donne. Mais si c'est votre manière habituelle de réagir - ou plutôt de ne pas réagir - et que l'autre continue à vous humilier dès qu'il en a l'occasion, vous savez déjà que ce n'est pas la solution...

Quant à la quatrième possibilité, elle est probablement la plus efficace lorsque vous avez affaire à quelqu'un qui vous a blessé délibérément (99% des cas).

En effet, vous savez maintenant que cette personne n'arrêtera pas et ne changera pas.
Dès qu'elle en aura l'occasion, elle vous humiliera à nouveau. C'est dans son ADN. Ou du moins, c'est dans ses habitudes. Ou si vous préférez, c'est dans ses goûts. Elle aime ça : c'est pour ça qu'elle le fait.

Donc si vous voulez que la situation change, il faut que vous changiez - personne d'autre ne le fera.

- Mais c'est difficile, dites-vous...

Bien sûr que c'est difficile !

Surtout si - comme moi - vous avez tendance à montrer vos sentiments quand vous êtes blessé, et tendance à vous confier, à vous livrer.

Mais que voulez-vous ?
Quel est votre objectif, votre objectif à vous ?
Voulez-vous servir de serpillière ad vitam aeternam, autrement dit jusqu'à la mort, à cette personne ?
Voulez-vous continuer à faire l'autruche ("Il m'aime, il n'a pas fait exprès...") jusqu'à votre dernier soupir ?
Voulez-vous garder les yeux fermés jusqu'à ce qu'ils ferment pour de bon ?

Ou voulez-vous protéger votre dignité et votre amour-propre et jouir de votre propre respect ?
- Car c'est celui-là qui compte...

Si vous hésitez encore, si vous pensez que vous n'êtes pas prêt à changer, pas prêt à faire l'effort de mettre une barrière entre l'autre et vous, réfléchissez bien aux conséquences.

Chaque fois que vous vous faites humilier, chaque fois surtout que vous ne faites rien pour vous mettre à l'abri des humiliations, vous sciez une branche de votre avenir, vous lacérez votre chance, vous vous sabotez vous-même, vous tuez vos projets.

Il n'y a pas de réussite au long terme pour ceux qui se laissent marcher sur les pieds.

Je ne dis pas : "Pour ceux qui se font marcher sur les pieds", parce que ça, ce n'est pas grave et ça arrive à tout le monde. Je dis : "Pour ceux qui se laissent marcher sur les pieds".
Ce qui est grave, ce qui est lourd de conséquences, c'est de collaborer avec l'ennemi, et que la collaboration soit active ou passive ne change rien à sa gravité.

Si vous voulez un avenir intéressant, si vous voulez réaliser vos rêves (et des rêves, vous en avez forcément, d'ailleurs il serait temps de les sortir du placard), alors vous ne devez pas laisser les autres, quels qu'ils soient, vous marcher sur les pieds.

Même si "les autres" sont de votre famille.

La personne qui vous humilie régulièrement est votre conjoint(e) ?...
Si elle le fait exprès, si ce n'est pas vous qui interprétez les choses de manière paranoïaque (car oui, on peut se croire rabaissé quand on ne l'est pas), quittez-la tout de suite.

Ils ne changeront pas, c'est vous qui devez changer.
Et dans certains cas, partir, c'est changer.

- Mais, dites-vous, je suis faible, sentimental, émotionnel... je ne peux pas changer.

Pendant longtemps, j'ai cru moi aussi que j'étais faible.
Je l'ai cru parce que j'avais un comportement de faible.
Je procrastinais, je ne tenais pas parole, et surtout je me plaignais auprès des gens qui me faisait du mal, pleurnichant (yeux bandés) dans leur giron malveillant.

A l'époque, je pensais que la faiblesse était l'absence de la force.
Sentant vivement ma faiblesse, j'en déduisais que je n'avais pas de force.

Aujourd'hui, je comprends que ma vision était fausse.

La faiblesse n'est pas l'absence de force, de même que la force n'est pas l'absence de faiblesse.

La faiblesse et la force sont deux facultés de l'être humain - deux facultés qui sont pareilles à des muscles antagonistes : quand l'un travaille, l'autre se repose.
Quand vous vous servez de votre faiblesse, vous ne vous servez pas de votre force, et vice-versa.

Quand on s'est beaucoup servi, pendant des années, du muscle "faiblesse", on trouve difficile et contre-nature de se servir du muscle "force", qui lui s'est atrophié. Mais il n'en est pas moins là, et passé les premières courbatures, il fonctionne tout aussi bien que l'autre.

Quand vous croyez seulement révéler, ou "ne pas cacher", votre émotivité, votre vulnérabilité, vous n'êtes pas en train de manifester qui vous êtes, vous n'êtes pas en train de faire preuve de "sincérité" et "authenticité" (même si peut-être vous voyez les choses ainsi) - non, pas du tout.

Vous êtes seulement en train d'exercer votre muscle "faiblesse".
Un muscle que tout le monde a, mais que certaines personnes utilisent plus que d'autres.

Et quand vous faites l'effort de dissimuler à la personne qui vous a blessé qu'elle vous a blessé, quand vous faites l'effort de la tenir à distance de votre moi intime, quand vous faites l'effort de ne pas lui livrer vos pensées secrètes (ou plutôt qui devraient l'être), bref quand vous faites l'effort de vous protéger, de protéger votre territoire, vous exercez votre muscle "force".

Faiblesse et force sont des muscles, et c'est à vous de savoir lequel vous voulez exercer - puisque vous ne pouvez pas exercer les deux en même temps.

La faiblesse est facilité, laisser-aller à la pente.
La force est volonté.

A ce propos, mon mari m'a raconté cette conversation (entendue au travail) :

C'est un vieux monsieur d'origine asiatique qui discute avec une dame. A l'âge de 60 ans, et alors qu'il avait fumé toute sa vie, il a arrêté du jour au lendemain, définitivement. La dame n'en revient pas :
- Mais comment vous avez fait ?!... C'est tellement difficile !...
- Mais non, Madame, c'est facile.
Et comme la dame insiste, voulant connaître son secret, voulant savoir comment il a fait pour arrêter, il lui donne cette réponse mémorable :
- Madame, pour arrêter de fumer, c'est très facile, vraiment : il suffit de le décider.

Si vous voulez échapper aux petites humiliations (les pires, parce que les plus sournoises et les fréquentes), vous devez faire usage de votre force.
Et faire usage de votre force, concrètement ça veut dire prendre une décision.

C'est votre décision - c'est la somme de toutes vos décisions - qui vous feront passer de la faiblesse à la force et mettront votre dignité à l'abri de ceux qui cherchent à se torcher avec.

Pour résumer, ces deux questions :
Ceux qui vous font du mal ont un objectif, et l'atteignent.
Vous, quel est votre objectif ?
Et que faites-vous pour l'atteindre ?...

13 commentaires:

  1. Coucou Lucia ! ;-)
    Je crois que c'est un de tes article qui m'a le plus parlé jusqu'à maintenant. Et pour cause : je me reconnais totalement aussi bien dans la façon d'agir avant d'avoir changé (monter ses émotions en croyant que c'est une preuve d'authenticité, etc.) que tu décris, que dans celle où l'on actionne le " muscle force". (notamment celui de ne plus laisser intervenir la personne dans son moi intime. D'ailleurs, ça destabilise énormément cette dernière.)

    Personnellement, les livres qui ont contribué grandement à ce que je fasse ce changement sont ceux de Susan Forward.

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  2. Coucou Inès,

    Quels livres de Susan Forward ?

    Je n'en ai lu qu'un.

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  3. Bonjour Lucia !

    Savoir avouer ses faiblesses, ce n'est donc pas une force? Etre fort, c'est ne pas mettre nos faiblesses en avant, c'est ça? On m'a toujours dit que grandir ça voulait dire se forger une carapace mais c'est une rencontre qui me l'a fait vraiment comprendre. Du coup je me suis dis que la plus grande intelligence, c'est de savoir garder toujours la bonne distance avec les personnes, il faut savoir sentir à qui et quand on peut se livrer, et jusqu'où.. Est-ce que vous êtes d'accord?
    Je vous souhaite une belle journée Lucia,
    Camille

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  4. J'ai une petite interrogation: qu'est-ce que l'hypocrisie, d'après vous?
    Merci pour vos articles!!

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  5. Recoucou Lucia !

    Pour ma part j'ai lu 3 livres de Susan Forward.

    Celui qui est rapport avec cet article est :
    - " Men who hate women and women who love them".
    - ou titre français : " ces hommes qui méprisent les femmes - et les femmes qui les aiment "
    Il concerne les femmes qui ont à faire aux genre de personalité que tu décris sur le plan sentimental. Il m'a éclairé à bien des égards et m'a donc fait changé certaines de mes attitudes.

    L'autre qui n'est pas en rapport avec l'article est : " Obssessive love " , je ne sais pas s'il est disponible en français.

    Le dernier est bien sûr " parents toxiques" .

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  6. Merci beaucoup Lucia pour cet article magnifique.je me reconnais aussi dans ce que tu as écris et cela m'encourage à prendre les bonnes attitudes et les bonnes décisions.
    je t'avoue qu'à chaque fois que je termine la lecture de tes articles, j'en suis emue et j'ai les larmes aux yeux tellement c'est vrai , ça me touche de prés, et ton analyse est toujours d'une logique irréprochable.
    merci beaucoup et longue vie à ce blog
    Souna

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  7. j'accepte ces humiliations depuis des annees;je pleure!!!!elles deviennent de plus en plus frequentes(mine de rien)..j'avais un niveau intellectuel bien plus eleve que mon mari et je pense qu'il tire grande jouissance à m'humilier dvt tt le monde;recemment,ds une boutique de vetements pour lui,dvt les vendeuses,il a recommencé son petit jeu;et pour la 1ere fois,j'ai eu un geste violent;je lui ai balancé mon sac ds la figure!!!il m'a dit que je depasse les limites...j'ai 58 ans;38 ans de vie commune!!!!ceci s'est installé insidieusement petit à petit.je n'en peux plus;et lui,il joue!je n'ai plus de force.

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  8. Super article, vraiment parlant. J'arrive cependant à bloquer quand même... Comment faire lorsque l'on arrive pas à faire le choix de décider. Je suis tellement déçue que j'ai pas envie de décider d'être forte. Je pense que je n'y arriverais pas d'une part, car je l'ai déjà décidé et c'était un travail vécu comme exténuant de contrer toujours cette énergie en moi qui me tire vers le bas et la faiblesse à force d'avoir été dressée pour me croire nulle depuis gosse. En fait, j'ai tenté mais au fond de moi c'était trop fragile comme croyance, c'est très dur d'y croire et lorsque l'on croise les mauvaises personnes, si on arrive pas assez à ce constituer l'entourage sain et bien on rechute, après la décision. Comme on peut arrêter pendant 10 ans de fumer et recommencer. Pas évident. En fait je crois que c'est le dégoût qu'il me faut dépasser, car je me sens vraiment dégoûtée à un point gigantesque. Le qwak c'est que ma situation réelle me demande de répondre à ce que je vis, difficulté de logement, administratives, et etc. Mais je veux plus, et je pense vraiment à mourir aussi. C'est pas évident du tout. Je veux pas mourir au fond, mais si c'est pour ne pas me sentir vivre dans ma vie alors la mort c'est mieux dans ma tête.

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  9. je viens de découvrir votre blog, je le trouve intéressant et votre article me parle beaucoup.
    ayant subi de nombreuses humiliations durant ces 4 dernières années de la part de mon futur ex mari, j'ai difficile à accepter cela, à passer le cap et à me reconstruire.
    Je continue à vous lire car je pense que cela m'aidera à évoluer certainement plus vite que les antidépresseurs et les psychiatre ou psychologue ! ...
    j'espère vous donner de bonne nouvelles après mes lectures de vos articles
    amicalement

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  10. Il S APPEL frederic SANCHETTE!!! il m a fais énormement de mal avec ses mensonges et à pourri ma vie pendant plus d un an! j aimerais me venger et lui faire subir ce qu il m a fais mais je ne sai pas comment faire, donc j ai décidée de le mettre au oubliette et je me dit qu un jour ou l autre la vie lui fera payer ses mensonges;

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  11. Magnifique de VOIR la vérité en face !
    Je reviendrai pour quelques témoignages simples à ajouter aux vôtres.
    Un grand bravo à Lucia et à NOUS TOUS
    Respectons notre intégroté et la vie dévoile tous ses trésors dans la relation à soi aux autres.
    J'aime votre blog Lucia, vous revenez de si loin, tout comme nous qui vous disons un grand :
    MERCI

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  12. on voulais savoir comment faire pour l'humilier a son tour ! pas comment reagir

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