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03 mars 2008

Antidépresseur et morceaux de sucre

Un article du Figaro a comparé les antidépresseurs à des morceaux de sucre... Les uns seraient aussi efficaces que les autres pour guérir la dépression.

Voilà de quoi choquer tous ceux qui en avalent ; ils soupçonnent : "Voudraient-ils nous dissuader d'en prendre pour combler le déficit de la sécu ?..." et d'autres protestent : les antidépresseurs les aident, sans eux ils seraient déjà morts, etc.

En réalité les antidépresseurs ne sont certainement pas des morceaux de sucre. La preuve, c'est qu'un enfant peut manger du sucre sans mettre en danger - enfin, sans se mettre en danger tout de suite - alors que des enfants sont déjà morts pour avoir avalé des antidépresseurs.

Je ne sais pas quel est l'objectif de l'article (dans la perspective, cynique mais réaliste, qu'il a un autre objectif que la révélation pure et désintéressée de la vérité) - mais ce dont je suis sûre, c'est que ceux qui se fient seulement à ce qu'on leur claironne aux oreilles dans les grands quotidiens et les médias dominants seront toujours les spectateurs crédules d'une "réalité" imaginée pour eux.

Il suffit que le vent tourne, pour qu'ils tournent avec le vent - girouettes à la victime de la moindre brise... ils ne croiront que ce que "tout le monde" leur bassine. Et dès que "tout le monde" dira autre chose, ils croiront autre chose.

C'est triste.

La vérité sur les antidépresseurs, de même que la vérité sur autre chose, ne se trouve pas bien en évidence sur la couverture d'un magazine, ou au journal de 20 h - ce qu'on trouve là, c'est seulement un bouquet d'apparences colorées. Pour trouver ce qu'il en est vraiment, il faut chercher ailleurs.

Chercher plus loin.

Chercher dessous.

Chercher dans les coins.

Ceux qui ne sentent en sécurité qu'au beau milieu de l'autoroute, entouré par tous les autres automobilistes qui sont comme eux bloqués dans les bouchons, ne verront jamais l'envers du décor. Car le décor a un envers, et c'est là que la vérité se cache.

Alors pourquoi s'indigner, ou se bouleverser ?... Ce que dit le Figaro ne change rien à l'affaire ; et (sauf peut-être à l'heure de la mort) rien ne viendra confronter le conformiste superficiel aux vérités qu'il ne cherche pas. Jusqu'au bout, il échappera à ce qu'il ne veut pas.

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