Qu'est-ce que le courage - et qu'est-ce qu'il à avoir avec la fin de la dépression ?
Je vais le dire en vrac, ça sera plus facile.
"Ne cherche pas à comprendre..." "Ne cherche pas les ennuis..." "Tout le monde fait comme ça..." "Tu crois que les autres vont se gêner, eux ?..." "N'aie pas d'état d'âme..." "Profite de la situation..." "Il n'a qu'à se débrouiller tout seul..." "Ce n'est pas le moment..." "Pour qui tu te prends ?..." "Elle l'a bien cherché..." "Quand... tu pourras... en attendant, fais ce qu'ils veulent..." "Pourquoi tu veux te compliquer la vie ?..." "C'est comme ça, on n'y peut rien..." "C'est dommage, mais tu n'as pas le choix..." "Il faut bien gagner sa vie..." "Et qui va payer les factures ?"
Cette mentalité-là est diamétralement opposée au courage.
La lâcheté est une trahison - la trahison de soi par soi. Quand on fait preuve de lâcheté, on enterre un idéal sous du trivial, un principe sous du terre-à-terre. Une bifurcation se présente. Ce qui - en nous - aime la Justice, la Vérité, le Bien nous appelle à prendre le chemin qui monte, mais par peur des conséquences, on prend l'autre route, celle de la facilité.
C'est ça, la lâcheté - un choix déterminé par la peur.
Une accumulation de ces mauvais choix-là conduit à une mauvaise image de soi. Comment peut-on s'aimer et se respecter quand on s'est trahi à trop de reprises ?
Au bout d'un moment, ça devient impossible.
On a cru que ces choix lâches n'avaient aucune espèce d'importance... mais ils en avaient une.
Pour améliorer son image de soi, pour goûter à la précieuse confiance en soi que tout le monde désire, il faut choisir de façon tout à fait consciente et délibérée le courage.
Le courage n'est en rien une qualité innée. C'est uniquement un choix : vous êtes libre d'être courageux si vous le voulez ; ça dépend entièrement de vous. Et le contenu précis de ce courage est tout à fait individuel : il n'y a que vous pour savoir à quoi ressemble votre propre courage, dans quels choix précis il s'incarnerait aujourd'hui.
Le courage qui est nécessaire pour sortir de dépression (et plus généralement, pour améliorer son image de soi, sa confiance en soi, et tout bêtement sa vie) n'a pas grand chose à voir avec le courage physique. Il est plus large que ça - d'où l'adjectif "existentiel".
C'est le courage dont on a besoin face à son existence.
Face aux choix auxquels notre existence nous confronte.
Si vous écoutez la voix ténue qui vous appelle à plus de noblesse et de grandeur, à plus de dignité aussi, vous quitterez la vieille ornière où vous enfonce la crainte, vous déploierez vos ailes, vous apprendrez à voler. Cela prend du temps et ce n'est pas facile. On a le coeur qui bat fort et une sensation de vertige. Mais c'est de cette manière-là qu'on devient, petit à petit, ce qu'on est destiné à devenir : votre véritable identité vous attend de l'autre côté du miroir, et ce qui va vous permettre de le traverser, ce qui va vous permettre de déchirer le voile trompeur des apparences, c'est le courage.
On ne peut pas servir deux maîtres.
On ne peut pas servir l'hypocrisie et la vérité, le confort du "je ne vois rien, j'entends rien, je dis rien" et la vérité. Ni la vérité majuscule, ni sa vérité minuscule. Ni le Bien absolu, ni sa propre dignité personnelle et individuelle.
Pourquoi tant de livres promettent-ils de vous donner "confiance en vous" ?... Pourquoi tant de gens manquent-ils de confiance en eux-mêmes ?...
Ce n'est pas seulement parce qu'ils ont été traumatisé dans leur enfance (même si ce facteur est bien réel) ; ce n'est pas seulement parce qu'ils sont été humilié, moqué, "pris à la rigolade" - par opposition à : pris au sérieux. C'est aussi parce qu'ils se sont moqués d'eux-mêmes et humilié eux-mêmes. C'est aussi parce qu'ils ont choisi la lâcheté existentielle.
"La lâcheté est une trahison - la trahison de soi par soi. Quand on fait preuve de lâcheté, on enterre un idéal sous du trivial, un principe sous du terre-à-terre."
RépondreSupprimerBeaucoup de gens qui m'entourent me disent justement que c'est parce que j'idéalise trop les choses, que j'attends trop des autres et de la vie que je suis malheureux puisque je suis au final toujours déçu par le résultat, par la réalité des choses... alors qui croire ??!
J'ai peur de ne jamais être heureux et de finir ma vie comme un éternel insatisfait et un éternel idéaliste...
Soso