Recevez gratuitement les 20 premières pages du TRESOR + LA LETTRE BLEUE


 

27 septembre 2006

La liberté ou la mort...

Le mot liberté est certainement l'un de ceux qui font le plus fantasmer.

ça a commencé avec la révolution française, et depuis, ce mot magnifique a pris de plus en plus d'ampleur dans l'imaginaire collectif, ses connotations positives se sont étoffées, enrichies... Jusqu'à ce que la liberté miroite comme un idéal grandiose, infiniment désirable. Un but en soi, un but ultime.

Et pourtant, on ne sait toujours pas ce que ça représente concrètement, d'être libre.

On peut bien sûr illustrer la liberté par la scène de Titanic où Kate Winslet et l'autre blondinet, perchés à la proue du bateau fatal, semblent prendre leur envol sur une musique grandiose et devant un ciel splendide, mais ça ne nous dit pas ce que c'est réellement, la liberté.

Une chanson pathétique de Mano Solo suggère une certaine définition de la liberté, que beaucoup d'entre nous pourraient revendiquer :

"La liberté se paye par un solde de regrets,
mais ai-je vraiment eu tort ?...
Tous les chemins ne mènent-ils pas à la mort ?...
Qui n'échangerait pas cent ans d'ennui contre trente-cinq ans de vie ?...
La liberté ou la mort,
j'aurais eu les deux..."

Ce qui transparait à demi-mots dans ces paroles, c'est que la liberté, c'est la combustion rapide de la vie, la chandelle brûlée par les deux bouts, la dépense effrénée de ses ressources vitales... Autrement dit, l'auto-destruction passionnée de soi. Auto-destruction qui conduit aux "regrets" (si je ne m'étais pas drogué... si je n'avais pas eu des relations sexuelles non-protégées... si, si, etc.), mais que l'on justifie tout de même en se disant que de toute façon, "tous les chemins mènent à la mort", et qu'au moins, on en a bien profité.

Dans cette vision des choses, la liberté c'est la liberté de faire n'importe quoi d'auto-destructeur.

La liberté apparait ici comme un choix, le choix d'une vie intense et courte : on aurait le choix entre diverses options, et la liberté serait l'une de ses options.

Sauf que...

(Hé oui, avec moi il y a toujours un "sauf que".)

Sauf que la liberté n'est pas un choix parmi d'autres possibles, la liberté est le choix : à partir du moment où l'on choisit - et quoiqu'on choisisse - on est libre. On peut avoir selon les circonstances et selon ses choix une impression plus ou moins grisante de liberté (impression toute subjective), mais il n'en reste pas moins que la liberté se situe à un niveau plus basique, et qu'elle se résume plus ou moins comme suit : être libre, c'est avoir le choix.

Et ce n'est pas parce qu'on choisit la cigarette, la drogue, l'alcool et le sexe avec partenaires multiples, qu'on est plus libre, davantage libre, que ceux qui choisissent le lait fermenté, la vie à la montagne, le jus de pomme et le mariage le plus traditionnellement monogame.

L'idée fausse, et subtilement dangereuse, qui est présente dans la chanson de Mano Solo comme dans la tête de beaucoup d'entre nous, c'est que lorsqu'on se drogue, shoote, qu'on se livre aux expériences sexuelles les plus désordonnées ou à l'alcool, on est libre, plus libre que si on se livrait à des activités pépères, telles que la collection de timbres du Brésil, l'arrosage de son jardin ou la préparation d'un repas pour ses mari et enfants (liste non exhaustive bien sûr.)

Et lorsqu'on commet l'erreur linguistico-logique de confondre la liberté de (se) détruire avec la liberté tout court, on est condamné à ne pas être libre bien longtemps.

En effet, pour être libre la première condition c'est d'être en vie.

Seuls les vivants ont le choix. Les morts n'ont plus aucun choix. Ils ne peuvent même pas protester contre la garniture déplorablement culcul de leur cercueil.

Lorsque Mano Solo, ou quelqu'un d'autre, se console d'avoir choisi la mort en se disant : "du moins j'ai été libre", il est en proie à une illusion d'optique. Non seulement il n'a pas été plus libre que s'il avait protégé sa santé et épargné pour sa retraite, mais sa liberté aura duré ce que durent les roses : l'espace d'un matin.

Moralité, comme dans les fables :

Pour être libre longtemps,
choisissons le bon camps.

3 commentaires:

  1. Salut,

    on a pas le choix d'etre libre.
    Toute société conditionne l'etre humain a etre esclave de sa société.

    Dans "liberté, egalité, fraternité" on ne voit qu'une illusion.

    Deja pour etre libre, il faudrait que l'etat arrete de nous voler. Quand on aura plus de taxes et d'impot a payer, on sera libre a 50%.

    Ensuite, etre libre veut dire assi, etre libre de son temps. Si on jete nos réveils à la poubelle, et qu'on a plus d'horaires a respecter, on gagne encore sur la liberté, sa liberté.
    Etre son seul patron.

    Pour etre libre a 100%;
    malheureusement le seul moyen est d'etre sdf, c'est injuste qu'on est pas le choix d'etre libre tout en etant consideré comme n'importe quel autre etre humain.. (egalité), y en a pas non plus.

    RépondreSupprimer
  2. ayant reçu mes impôts aujourd'hui je ne peux qu'approuver... :-(

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour,je ne crois pas que la liberté existe,apres une profonde analyse sur cette notion.
    Avais le choix de commenter?non car en plus d'autres parametres que seul mon inconscient connait,c'eut été à l'encontre de mon esprit critique.
    Je viens de manger ,sans aller vers la souffrance de me priver je n'avais pas le choix;ou alors c'eut été pour me donner l'illusion de croire avoir le choix.
    La liberté ,comme le libre arbitre,c'est un concept qui prouve le niveau intellectuel de notre pauvre condition humaine,qui veut de surcroit s'imaginer avoir du pouvoir dans ce monde,pour ne pas se regarder l'un l'autre comme des gens inférieurs,completement surpassé par les évenements.Et comme les evenements sont rarement cataclysmiques,on croit etre les maitres du monde.
    Le choix ,aussi loin que je m'observe,est tojours conditionné,motivé ,soit par des choses brutes ,ou non analysables.Or c'est ce qui nous égare,croire avoir le choix,parce que la motivation n'est pas perçue,est une illusion.
    Une piece lançée en l'air,ne tombera pas par hasard.Un jour le matériel technique nous donnera une plus grande approximation du résultat

    RépondreSupprimer