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14 septembre 2006

Idées noires, idées blanches, vertes, etc.

Voici ce qu'on peut lire sur la notice d'un antidépresseur : "en cas d'idées noires, consultez votre médecin."

Ce qui prouve que les "idées noires" sont une réalité reconnue très officiellement par la médecine. Mais qu'est-ce que le médecin va faire, lorsqu'on va lui présenter nos idées noires ?...

Va-t-il les prendre, et nous les échanger contre d'autres idées d'une teinte différente ?... Malheureusement non.

Et pourtant, de même qu'il y a des idées noires, des idées qui assombrissent le monde partout où l'on regarde, lui donnant une teinte obscure à tous les sens du terme (c'est-à-dire à la fois confuse et sinistre), il y a des idées blanches, des idées roses, des idées bleues claires, des idées vertes comme l'herbe tendre.

Alors pourquoi les médecins ne nous les propose pas ?...

Soit parce qu'ils ne les connaissent pas eux-même, soit parce que s'ils nous les proposaient, ils se feraient rayer illico de l'ordre des médecins.

Une idée n'est pas un truc innoffensif qu'on peut s'échanger comme des billes dans une cours d'école. Quelles que soient leurs couleurs, les idées sont des produits actifs sous haute surveillance, et il y a des gens qui ne veulent surtout pas qu'on entende parler des idées blanches, roses ou vertes qui nous feraient le plus grand bien.

Une population démoralisée et déprimée est bien plus facile à diriger qu'une autre... et un peuple sous antidépresseur n'a pas suffisamment de ressort ou de lucidité pour combattre ses ennemis intimes, ceux qui se font passer pour ses amis : les loups relookés en moutons ou en bergers.

Mais revenons aux idées, et à leurs couleurs.

Une idée noire rend tout sinistre et incompréhensible ; elle agit à la manière des lunettes de soleil quand il n'y a pas de soleil. Par contre une idée blanche rend tout clair et distinct. Une idée blanche est une idée lumineuse : elle apporte avec elle une perception limpide. Par elle, ce qui était le plus noir devient clair... non parce que miraculeusement le Mal deviendrait le Bien... mais plutôt parce que par elle, les phénomènes les plus inquiétants et horribles deviennent intelligibles.

Dans le marécages des idées noires, on ne connait ni la nuit (pour baigner dedans en toute inconscience), ni le jour. Dans la clarté des idées blanches, on connait et le jour, et la nuit : ce qui est noir n'est parfaitement visible que sur un fond clair.

Une idée verte a un effet vivifiant, fortifiant. Par elle, le sentiment de son identité se rassemble, se resserre, s'ancre profondément dans un sol nourricier : on sait mieux qui on est, et cette connaissance-là nous rend plus calme et plus fort.

Inversement, les idées rouges sombres (cousines des idées noires) ont un effet dissolvant sur la perception de soi. Plus on s'y enfonce, moins on sait qui on est. Telles des bombes à fragmentation, elles éparpillent notre identité en petits bouts épars...

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