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03 septembre 2007

Echec définitif ?

Lorsqu’on est mal, voici la recette que l’on suit, sans y réfléchir, pour se saboter encore plus le moral :

- On commence par mettre tous ses œufs dans le même panier, à ne se laisser aucune porte de sortie : « c’est ça ou rien ; ma vie n’a de sens que si ça marche. Si ça ne marche pas, tout est définitivement foutu. »

- On fait ensuite non deux, trois, quatre ou cinq tentatives, mais une tentative pour que ça marche.

- On attend avec une anxiété croissante, dévorante, le résultat de cette unique tentative.

- Lorsqu’on a le résultat (ça ne marche pas), on s’effondre : « Rien ne se passe comme je le veux… quelle déception… je voulais vraiment ça… j’avais vraiment besoin de ça » Et à l’arrière-plan du mental, les sous-titres défilent, commentant l’action : « Cet échec est ton échec… tu es un échec… Echec, échec, échec, échec… » Une douloureuse mélancolie nous envahit alors, et nous réécoutons Yann Tiersen une énième fois, en pleurant comme des Madeleines imbibées de thé :

J'aimerai voir notre échec

Face à face à un beau jour

Détailler sa personne,

En cerner les contours

Et dans l'ambiance un peu crue

D'une ville en été

Lentement m'éloigner

Pour ne plus le croiser…

Pour changer de recette et corriger tout ça, il faut attaquer le problème à la base, c’est-à-dire corriger les idées fausses qui nous induisent en erreur, qui nous poussent dans l’impasse.

Personne ne réussit à atteindre son objectif du premier coup - à moins de viser à remplir son bol de soupe. Toutes les choses qui valent la peine, on doit faire des efforts répétés pour les obtenir. Une tentative qui n'a pas réussi n'est pas un échec, c'est un premier essai. C'est normal de ne pas arriver à sa destination en un seul pas ; il en faut plusieurs.

Le véritable échec, c'est de se laisser amoindrir et décourager par ses tentatives infructueuses, de se laisser paralyser par la peur de l'échec, de partir perdant, de croire que "c'est fini, jamais je n'y arriverai, etc." – et même cet échec-là n’a rien de définitif…

Les gens qui atteignent leurs objectifs ne sont pas des gens qui réussissent miraculeusement ce qu'ils entreprennent dès la première tentative, ce sont des gens qui essaient... ça marche pas... re-essaient... ça marche pas... re-essaient autrement... ça marche pas... ne se décourage pas... tentent encore une fois... ça marche pas... etc., jusqu'à ce que ça marche.

Les biographies des gens qui ont réussi quelque chose sont composées aux trois-quarts d'échecs retentissants.

Donc il faut :

- comprendre qu'il n'y a pas d'échec, seulement des tentatives qui n'ont pas abouti mais qui rapprochent du succès final ;

- comprendre que c'est normal, naturel et inévitable de ne pas réussir du premier coup ;

- comprendre aussi qu'il y a certains objectifs qui sont impossibles à atteindre parce qu'ils sont contradictoires. Lorsqu'on est déprimé on a tendance à se donner des objectifs du genre : la lune dans mon assiette, ou Antoine (qui est marié à la femme de sa vie ou homosexuel) amoureux de moi - et comme ça, on se prépare de la souffrance.... parce que malgré tout, il y a bien des objectifs qui sont impossibles à atteindre : ceux qui sont illogiques.

1 commentaire:

  1. Tellement vrai. Il nous faut parfois du temps pour nous rendre compte que ce que nous prenons pour un échec n'est en fait qu'une tentative.

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