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17 août 2006

Angoissé par la mort

Discussion (à moitié) imaginaire entre un-e angoissé-e et quelqu’un qui ne l’est pas :

-Voilà… Je pense sans arrêt à la mort… Je suis obsédée, angoissée… J’ai peur de perdre mes parents… j’imagine sans arrêt le pire… Qu’est-ce que je dois faire ?

-Moi aussi, parfois je suis angoissée par ces idées, mais la seule chose que l'on peut faire, c'est de vivre au jour le jour, sans se soucier de l’avenir. Essaie de croire que tout va bien aller… Résiste aux idées noires… Pense à la vie : nous sommes là, alors profite. Et surtout, positive. Il n’y a pas trois mille possibilités : soit tu te lamentes et tu crains quelque chose qui n’est pas réel, ou du moins qui n’est pas palpable… Soit tu profites de chaque journée qui t’es offerte. Ne gâche pas tes jours et tes nuits à cogiter sur des questions auxquelles nous n'avons pas de réponse.

C’est-à-dire que ce que conseille la personne « normale » à la personne angoissée, c’est de vivre dans l’insouciance. Le point faible de ce discours est dans sa dernière phrase : « Ne gâche pas tes jours et tes nuits à cogiter sur des questions auxquelles nous n'avons pas de réponse. » Pour comprendre où est la faille, transposons la situation.

Imaginons que ces deux personnes ne parlent plus d’angoisses, mais d’ordinateurs :

-Voilà… Je n’y arrive pas… Chaque fois que j’essaie de l’allumer, il plante… Qu’est-ce que je dois faire ?

-Moi aussi, je n’y arrive pas. Je n’ai jamais réussi à allumer mon ordinateur. Mais ce n’est pas grave. Pense à autre chose. Tu n’as pas besoin d’un ordinateur. De toute façon nous n’avons pas le mode d’emploi.

Mais ce n'est pas parce qu'on n'a pas le mode d'emploi qu'il n'existe pas, ou que ça ne vaut pas la peine de le chercher. Sur quelles questions est-il nécessaire de cogiter, si ce n’est sur celles « auxquelles nous n’avons pas de réponse » ?
Si nous connaissons déjà la réponse, c’est que nous n’avons pas de question… Et si nous voulons une réponse, nous devons d'abord nous poser une question...
Alors bien sûr, réfléchir en circuit fermé, à l’intérieur de sa tête, n’est pas une solution : il faut chercher les réponses hors de sa tête. Mais les réponses aux questions existentielles (sur le sens de la vie, le sens de la mort, etc.) existent. Pour les connaître, il faut les trouver. Pour les trouver, il faut les chercher. Non seulement ça, mais il faut les chercher au bon endroit. Là où elles sont. C’est aussi simple et aussi difficile que ça.

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