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03 février 2008

Le second degré et l'esprit de sérieux

Enregistrement audio :

http://www.box.net/shared/9p5hlocw80

Proust en a parlé, de cette sècheresse de coeur qui se manifeste par du "second degré" - une attitude de désengagement qui consiste à se tenir éloigner de sa propre vie (paroles et actions comprises).

Quel rapport avec la souffrance ?...

Le second degré peut être un refuge pour ceux qui souffrent - mais c'est un mauvais refuge. On se console de tout rater en se disant que rien n'a d'importance. On adopte un sourire asymétrique, on prend les choses avec légèreté, on voudrait flotter au dessus du sol.

Et l'on rit, attentif au côté absurde de tout.

Mais ni la vie, ni le monde, ne sont une comédie légère. Et nos propres erreurs ou gaffes ne devraient jamais devenir matière à récits cocasses, car lorsqu'on rit de ses erreurs, on est tout prêt de les recommencer.

Le badinage est une route ; le perfectionnement de soi en est une autre, et les deux ne se rejoignent pas.

Lorsqu'on veut améliorer les choses, lorsqu'on a compris que pour améliorer les choses, on doit commencer par s'améliorer soi, on a pris le chemin qui monte. Grimper ne fait pas rire ; c'est avoir grimpé qui rend heureux.

Lorsqu'on veut rire de tout, lorsqu'on cherche les bulles qui pétillent, l'insouciance et la désinvolture, on prend le chemin qui descend. Descendre est amusant ; c'est avoir descendu qui fait pleurer.

Lorsque l'on souffre, il peut être tentant de se réfugier dans la futilité de l'existence - mais ce refuge-là n'en est pas un, car le faux n'est un abri contre rien.

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