Recevez gratuitement les 20 premières pages du TRESOR + LA LETTRE BLEUE


 

22 février 2008

Changer de peau

Pour guérir définitivement de la dépression, il faut accepter de se débarrasser de ses croyances et en adopter d’autres, toutes différentes. Les premières, celles qu’on a déjà et qui nous ont rendu dépressif, anxieux et/ou délirant, sont fausses.

En effet, si elles étaient vraies, il n'y aurait aucun moyen d'y échapper...

J’emploie le mot « croyances », parce qu’à la différence du verbe « savoir », qui ne s’applique qu’à la vérité (je sais que la terre tourne autour du soleil), ou du mot « s’imaginer », qui ne s’applique qu’au mensonge (il s’imagine qu’elle l’aime), Le mot « croire » s’applique aussi bien à la vérité qu’au mensonge : on peut croire le Faux comme on peut croire le Vrai.

Mais exactement comme quelqu’un qui est déjà habillé doit, pour enfiler une nouvelle tenue, commencer par enlever la première, et donc se retrouver tout nu, ce qui donne toujours une désagréable sensation de vulnérabilité, de même pour changer de croyances et remplacer les mensonges auxquels on adhérait par des vérités, il faut passer par une étape de nudité psychologique plutôt désagréable.

En fait c'est plus qu'un changement d'habit : un changement de peau, une mue complète.

Quand on se soigne en prenant un médicament, on s’ajoute quelque chose sans rien changer de fondamental : on a pris un cachet, mais on n’a renoncé à rien.

Changer de croyance est un processus entièrement différent.
Ça implique de renoncer à des illusions très anciennes et très ancrées, auxquels des souvenirs affectifs forts nous rattachent. C’est donc un processus douloureux quoique libérateur. On s’aperçoit que les idées (et parfois, les personnes) auxquelles on avait accordé une confiance totale ne la méritait pas du tout. On s’aperçoit aussi et surtout qu’on a été bête – qu’on s’est trompé – et qu’on a été trompé… Bref, on s’aperçoit qu’on s’est gouré, planté sur toute la ligne pendant des années.

Cette prise de conscience, qui n’est pas une partie de plaisir mais qui en vaut largement la peine, n’est possible qu’à une personne qui n'a plus aucun orgueil.

Comment savoir si c’est le cas ?…

Facilement : il suffit d’évaluer la manière dont on perçoit le mot « orgueil ». Si on lui trouve une connotation positive, même infime, cela signifie qu’on a encore de l’orgueil. Dans ce cas, on n'est pas prêt pour la guérison.

Il faut vraiment être débarrassé de tout orgueil, ne plus en avoir la moindre trace, pour suivre le chemin de la guérison... qui est aussi celui de la vérité.

C’est n'est que lorsque l'on n'a plus une seule miette d'orgueil que l'on peut trouver la porte de sortie du labyrinthe d'illusions douloureuses où l'on erre depuis tant d'années dans le noir.

Quand j’avais une vingtaine d’année, j’étais extrêmement orgueilleuse.
Ce n’est que petit à petit, à force d’échecs et de souffrance, que ma montagne d’orgueil s’est érodée. Finalement, je suis tombée sur une coach du genre gourou qui par son arrogance méprisante a pulvérisé ce qui en restait, jusqu’à disparition totale du stock - par la même occasion elle m'a aussi débarrassée de mon argent, mais c'est une autre histoire...

1 commentaire:

  1. Bonjour
    Tes écrits trouvent un écho chez les personnes en souffrance, que l'on qualifie - ou non - de dépressive.
    Si l'approche critique que tu as des solutions classiques, comme le recours à des antidépresseurs ou aux psy, est interessante, je trouve qu'elle aboutit à fermer des portes mais sans proposer d'autres issues.
    En état de grande souffrance, si l'on est convaincu que pousser la porte d'un médecin ne sert pas à grand chose mais qu'aucune autre solution n'est envisageable, le risque est grand de faire un acte malheureux comme le suicide.
    En d'autre terme : je souffre immensèment, que fais-je là, tout de suite ?

    RépondreSupprimer