Recevez gratuitement les 20 premières pages du TRESOR + LA LETTRE BLEUE


 

27 août 2007

La pensée positive : mode d'emploi

Selon la manière dont on s’en sert, selon le discernement dont on fait preuve dans son utilisation, la pensée positive se change tour à tour en médicament, en hochet ou en drogue.

Peu importe la méthode ou les exercices adoptés : il faut avant tout comprendre comment la pensée positive agit, et donc comprendre avant cela comment le cerveau fonctionne. Inutile de se lancer dans de grands travaux de recherche : le travail a déjà été fait ; il suffit d’en récolter les fruits, qui sont d’ailleurs conformes à ce qu’on peut constater par soi-même dans la vie quotidienne.

Emile Couet (1857-1926) l’a découvert : lorsque la volonté et l’imagination entrent en conflit, c’est toujours l’imagination qui a le dernier mot. Autrement dit, lorsqu’on veut arrêter de fumer, mais qu’on imagine qu’on n’y arrivera pas, on n’y arrive pas.

Ceci est déjà une découverte majeure, dont le champ d’application est très vaste. Mais après Couet, Maxell Maltz (1899-1975) a découvert une loi encore plus fondamentale et universelle, une loi qui explique celle de Couet : les gens mettent leur vie en conformité avec l’image qu’ils se font d’eux-mêmes : "L'image de soi est la clef de la psychologie et du comportement humain. Changez d'image de vous-même et vous changerez de personnalité et de comportement."

Cette loi permet de comprendre pourquoi le fumeur mentionné plus haut n’arrive pas à arrêter de fumer malgré toute sa bonne volonté et ses efforts : l’image qu’il se fait de lui-même est celle d’un fumeur velléitaire, d’un fumeur incapable de se débarrasser de la cigarette. Ses vains efforts font partie du programme.

Maxell Maltz a ainsi dégagé une vérité extrêmement importante : chaque être humain, même le plus démoralisé et le plus découragé, poursuit sans relâche un objectif bien précis qu’il finit toujours par atteindre un jour ou l’autre. Cet objectif, c’est de mettre sa vie en conformité avec ce qu’il croit de lui-même, c’est-à-dire de changer la surface opaque de son existence en miroir le reflétant fidèlement jusque dans les moindres détails. Consciemment ou inconsciemment, chacun cherche à ajuster sa vie à ce qu’il a compris de lui-même, à ce qu’il voit de lui-même.

Pour améliorer nos résultats, nous devons donc changer pour le mieux l’image que nous nous faisons de nous-même.

Ici, on pourrait être tenté de faire une objection : « Si mon image de moi-même est déjà juste, comment puis-je la changer ?... Je ne veux pas me mentir… »

C’est là qu’on arrive à un point important et délicat. Une petite anecdote permettra de le saisir :

Il y a quelques années, lorsque j’étais dépressive, je ressassais souvent une phrase qui me blessait à chaque fois : « je ne suis pas aimable… » Cette phrase n’avait pour moi aucun contenu objectif précis ; elle était pure émotion, pure souffrance. Je ne me sentais pas aimable, je ne me trouvais pas aimable : ne pas être aimable faisait partie de mon image de moi-même. C’était bien sûr extrêmement pénible. Lorsqu’une psy essaya de me convaincre que « j’étais aimable », elle se heurta à mon incrédulité. D’abord elle ne me connaissait pas ; ensuite, elle était payée pour dire quelque chose de ce genre ; enfin, comment aurait-elle pu savoir mieux que moi ce que j’étais ?...

Rétrospectivement, je ne me dis pas : « oh, mon Dieu, que j’étais bête à l’époque : j’étais aimable et je ne m’en rendais pas compte ! »

Rétrospectivement, je me dis plutôt : « Je n’avais pas tout à fait tort. C’est vrai, je n’étais pas particulièrement aimable… »

J’avais raison de penser que je n’étais pas aimable (enfin, pas beaucoup), mais j’avais tort de croire que cette absence d’amabilité faisait partie de mon essence, de mon être le plus intime : ce n’était pas une espèce de trait génétique que j’aurais apporté en naissant, comme les cheveux bruns et les yeux bleus, mais seulement une caractéristique accidentelle et modifiable. J’aurais très bien pu devenir aimable si je m’en étais donné les moyens. On fait tous ou presque cette erreur : on prend pour un trait fixe et inamovible ce qui peut changer. On s’imagine que nos vérités provisoires sont des vérité définitives : on se confond avec sa propre statue au musée Tussaud.

C’est peut-être parce qu’on n’a pas suffisamment réfléchi à ce qu’est un être humain.

Un être humain n’est pas, comme le prétend une certaine philosophie, un produit doublement conditionné : ce n’est pas un prisonnier menotté par le gendarme Nature d’un côté, et par le gendarme Culture de l’autre. Nous ne sommes pas coincés par nos gènes d’une part, et notre environnement social d’autre part.

Un être humain, c’est un être vivant tout à fait différent des autres, et qui ne présente avec les animaux qu’une ressemblance très superficielle. Sa nature, ce n’est pas tel ou tel instinct déterminé à l’avance ; sa nature, c’est la culture, c’est-à-dire l’apprentissage, le changement et le choix. Un enfant de trois ou quatre ans est naturellement attiré par les lettres, tout comme un caneton est naturellement attiré par l’eau. Au CP, les enfant sont tous impatients d’apprendre à lire. Inutile de leur énumérer les avantages de la lecture pour les motiver : ils désirent ardemment apprendre à lire. En effet, leur nature, c’est-à-dire la nature humaine, c’est d’apprendre.

Apprendre et comprendre, c’est devenir : l’essence de l’être humain c’est précisément de se construire lui-même par ses choix. Nos habitudes, nos pensées, nos décisions nous façonnent : nous sommes les enfants toujours ressemblants de ce que nous avons fait, dit et pensé avant. Autrement dit, nous ne sommes pas « gentil », « méchant », « aimable » ou « pas aimable » comme un éléphant est un pachyderme ou comme une poule est un gallinacé, d’une manière innée et irréversible. Ces caractéristiques (gentillesse, méchanceté, amabilité, égoïsme, lucidité, etc.) sont les nôtres parce qu’on nous les a données et que nous les avons accepté, parce que nous avons décidé et re-décidé à mainte reprise de nous en saisir. Ces caractéristiques ne sont pas immuables : à chaque choix nous les confirmons ou nous les infirmons, nous les renforçons ou nous les contredisons. Tant qu’on respire rien n’est jamais définitivement joué, tout est toujours sur le tapis : même les pires méchants peuvent devenir bons, et les plus grands saints dégringoler au bas de l’échelle.

La nature humaine est pareille à un territoire infiniment vaste, aux limites encore inconnues, où chaque être humain campe quelque part.

On peut fixer sa tente à un endroit et n’en plus bouger. C’est ce que font ceux qui disent : « ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend la grimace, à mon âge on ne change pas, j’ai toujours été comme ça alors je ne vais pas changer maintenant, dans ma famille on est comme ça, de toute façon c’est génétique, etc. » Ceux-là prétendent que leur tente est en pierre et qu’elle est plantée là depuis la nuit des temps.

On peut aussi déplacer sa tente de jour en jour pour se rapprocher d’un précipice vertigineux où tant d’autres se sont déjà fracassé. C’est ce que font ceux qui disent : « De toute façon ça sert à rien, j’ai déjà essayé, je sais, je ne manquerai à personne, ce n’est pas un petit verre qui va me rendre alcoolique, après moi le déluge, on s’en fout, je m’en fous, ta gueule, etc. »

On peut enfin déplacer sa tente de jour en jour pour se rapprocher du magnifique sommet de la montagne, comme l’ont fait d’autres avant nous - ils y ont trouvé une vie utile et heureuse, comme leurs biographies en témoignent. C’est ce que font ceux qui disent : « L’être humain est perfectible, je peux changer, je peux m’améliorer, avec de la persévérance on vient à bout de tout, j’ai le pouvoir sur mon attitude, je peux y arriver, je peux trouver ce qui me manque, il y a certainement une chance qui se cache derrière cette malchance, je peux apporter une contribution positive à l’humanité, je peux aider les autres, je ne me découragerai jamais, etc. »

Lorsqu’on veut changer de vie, il faut commencer par changer d’image – et pour changer d’image, il faut se convaincre d’un certain nombre de vérités fondamentales :

Je peux changer.

Je peux être aimable.

Je peux être courageuse.

Je peux être généreuse.

Je peux être volontaire.

Je peux arrêter de fumer.

Je peux perdre 25 kilos et ne pas les reprendre.

Je peux réussir ce que j’entreprends.

Je peux trouver ce qui me manque.

Je peux trouver de l’aide si je la cherche au bon endroit.

Etc.

Toutes ces phrases sont vraies, car le territoire de la nature humaine est extrêmement vaste et que notre maison est une petite tente que l’on peut déplacer dans n’importe quelle direction… Précisons tout de même qu’il est plus facile de descendre vers le gouffre que de monter vers le sommet de la montagne, mais ça c’est une loi physique.

Ceci dit, si notre passé est en contradiction avec ces phrases, on va trouver difficile d’y croire, même si elles sont littéralement vrai : si on s’est toujours dirigé vers l’ouest, on aura du mal à se persuader qu’on peut changer de direction pour aller vers l’est.

Pour faciliter notre nouvelle foi, nous pouvons effectuer quelques petits changements superficiels (nouvelle coiffure, nouvelle tenue, etc.) qui nous aiderons à croire que « aujourd’hui n’est pas comme hier ».

On peut aussi, ça fait toujours du bien, se remémorer volontairement tous les succès qu’on a connu par le passé – il y en a eu forcément, même s’ils nous paraissent dérisoires. Plus on y pense et y repense, plus on ils nous paraîtront importants, plus nous prendrons confiance en nous.

On peut aussi se poser des questions orientées, qui nous amèneront à imaginer un avenir meilleur.

Par exemple : « Et si ça se passait vraiment très bien ?... Et si demain, j’avais de la chance ?... Et si j’étais une gagnante ?... Et si j’étais capable de plus que ce que je crois ?... Et si je m’organisais vraiment bien ?... Et si j’étais plus responsable, plus courageuse, plus volontaire, plus optimiste que ce que je crois ?... Et si mon futur était bien plus intéressant et bien plus satisfaisant que mon passé ?... » Si on se pose et qu’on se repose ce genre de question, notre esprit commence à imaginer, visualiser – si on persiste, on va commencer insensiblement à goûter par l’imagination à ces possibilités intéressantes, puis progressivement à y croire.

Et lorsqu’on y croira comme à un avenir possible pour nous, notre image de nous-même aura changé dans le bon sens – nous ouvrant ainsi à de nouvelles possibilités enthousiasmantes.

Le langage est révélateur… Un objectif, c’est ce qui est dans notre objectif, ce que nous regardons. Un but, c’est une visée : ce qui est dans notre ligne de mire, ce que nous regardons. Plus nous regardons dans la direction du bonheur, de la sagesse, de la chance, de l’équilibre, plus nous nous en approchons. Visualiser, c’est regarder vers ; regarder vers, c’est viser.

Ce qui précède résume ce que j’ai retenu de l’excellent Psychocybernétiques de Plantz – cependant il manque tout de même quelques considérations pour que le tableau soit complet.

Que les gens qui connaissent le succès aient visé le succès pour l’obtenir, on veut bien y croire – ou du moins, on le découvre lorsque l’on lit leurs biographies. Mais qu’en est-il de ceux qui ont raté leur vie ?... Ils n’avaient certainement pas visé l’alcoolisme et un mariage raté !

Plantz dirait que si, c’est ce qu’ils ont visé – par exemple en se répétant sans cesse : « pourvu que je ne rate pas mon mariage comme mes parents… » ou « pourvu que je ne devienne pas alcoolique comme mon père… » En gardant leur objectif braqué sur ce dont ils ne voulaient pas, ils ont fait de ce qu’ils craignaient leur objectif – car notre objectif, c’est ce qui est dans notre viseur.

Mais quand même Plantz, tu as beau dire, il y en a qui n’ont jamais craint de devenir alcoolique et qui le sont pourtant devenus ! Alors ?...

Plantz répondrait peut-être : « C’est vrai, ils n’ont pas visé l’alcoolisme… Ils ont visé ce qui était juste devant, c’est-à-dire l’oubli de tous leurs problèmes, un certain plaisir immédiat, et la sensation que tout est possible sans effort. »

C’est un point important.

Le beau, le bien, le vrai, le juste : c’est ce qu’il faut viser, étudier, contempler, lorsqu’on veut l’obtenir. Mais pour obtenir tous les problèmes, il suffit de viser l’appât alléchant qui est placé juste avant les problèmes.

Avant l’alcoolisme… il y a la fête avec les copains ou l’oubli de tout avec un petit verre qui ne peut pas faire de mal, etc.


Avant le suicide… il y a Evanescence, le genre gothique, etc.

Avant l’échec d’un mariage… il y a un psy-qui-vous-met-en-garde, une certaine conception du féminisme, une bonne copine qui vous aide à y voir clair dans votre couple (en fait ton mari c’est un beau salaud), etc.

2 commentaires:

  1. Merci pour cet article qui m'a fait du bien et m'a donné des idées. Je traverse un mauvais passage en ce moment, je sais que ça va passer mais c'est tellement dur et ton texte a adouci ma journée et probablement celles à venir.
    Merci encore et bravo j'espère qu'un jour quand je ferai des efforts j'écrirai aussi bien :)

    RépondreSupprimer
  2. merci, kika, pour ton commentaire qui m'encourage à continuer ce blog :-) et bisous !

    RépondreSupprimer