Recevez gratuitement les 20 premières pages du TRESOR + LA LETTRE BLEUE


 

26 août 2006

Réparer les fuites, éviter le naufrage

Lorsqu'un bateau coule, ce n'est pas forcément parce qu'il a heurté un iceberg ou essuyé une violente tempête. Ce peut être pour des raisons plus internes - telles qu'une fuite d'eau invisible dans la cale. Personne ne la répare parce que personne ne la voit, et au final, le bateau s'abime dans une mer d'huile, sous un beau ciel paisible.

Dans la vie aussi, on ne coule pas forcément à cause d'une catastrophe extérieure, objective - souvent, c'est une fuite qui détermine le naufrage. Réparer les fuites, c'est limiter les risques de naufrage.

Mais qu'est-ce qu'une fuite ?... C'est une idée sur soi ou sur la vie, qui est suffisamment erronée pour nous affaiblir. Toute idée fausse est un point faible, un point d'où s'échappe l'énergie, l'optimisme, le courage.

La vérité renforce, l'erreur démoralise. La vie est une lutte, et dans toute guerre l'avantage revient à celui qui est le mieux informé de la situation : chaque idée fausse à laquelle on croit est un traître que l'on prend pour allié.

Selon une croyance commune, le rêve est doux et l'illusion délicieuse, tandis que la vérité a un goût amer. Affirmation partielle et superficielle qui ne s'en tient qu'à (certaines) apparences.

Lorsqu'elle est sucrée, l'illusion est sucrée comme un bonbon empoisonné ; lorsqu'elle est amère, la vérité est amère comme l'huile de foie de morue : les médicaments les plus efficaces ne sont pas les plus savoureux.
A long terme, la vérité fait toujours du bien à l'âme. Elle apaise et renforce : elle ouvre sur un espace de calme et lucidité.

Mais il faut aussi prendre conscience que toutes les illusions ne sont pas roses, loin de là ; il y en a aussi des maronnasses, des gris sale, des complètement noires.

Ce n'est parce que l'on pense être nul, et que ça nous dérange, que c'est vrai. Ce n'est pas parce que l'on pense que la vie est absurde et que la porte du tombeau est celle du néant, et que ça nous détruit le moral, que c'est vrai.

Le fait qu'une croyance soit indigeste, à la limite de l'insupportable, ne prouve rien en sa faveur. Après tout, la ciguë est très amère : il ne suffit pas qu'une herbe ait un goût infect pour qu'elle soigne. De même, il ne suffit pas qu'une idée soit horrible pour qu'elle soit vraie (présomption de véracité dont elle bénéficie auprès de beaucoup de gens, sous le prétexte complètement fallacieux que la vérité serait toujours désespérante).

Dans la vie de tous les jours, l'un des critères les plus évidents de la différence entre le vrai et le faux, c'est que le vrai permet d'agir efficacement. Lorsqu'on a des informations justes sur les horaires de la Poste, par exemple, ça permet d'envoyer rapidement le colis qu'on veut poster. Inversement, si on ne connait pas les horaires ou si on ne connait que des horaires erronés, on est contrarié, énervé, et objectivement entravé dans ses démarches.

Ce qui est valable pour la vie courante, l'est aussi à un niveau plus général ou métaphysique : les croyances qui ralentissent, font obstacle, rendent apathique ou désespéré, ne sont pas vraies.

Réparer les fuites, c'est se débarrasser des illusions noires tout autant que des illusions roses, et troquer le mensonge contre la vérité : un échange dont on ressort toujours gagnant.

2 commentaires:

  1. Oui d'un coté tu n'a pas tort, souvent le mal etre vient de soi-même, mais dans certains cas un ou des facteurs exterieurs peuvent y etre pour beaucoup.

    ex: un enfant qui grandit dans une atmosphère familiale sans amour, voir avec de la haine, aura beaucoup de mal a s'aider lui-même.

    Mais il est vrai que lorsqu'on arrete de se voiler la face, qu'on regarde les choses en face et que l'on arrete de se cacher, en s'acceptant, tout redevient plus clair, plus limpide, plus harmonieux.

    J'ai bien aimé cet article

    RépondreSupprimer
  2. C'est certain que lorsqu'on a subi une enfance horrible, on part avec un gros handicap !

    mais précisément, une bonne partie de cet handicap c'est toutes les croyances qu'on a hérité de cette enfance : par exemple, qu'on n'est pas aimable, ou qu'on est nul, etc.

    C'est souvent sous la forme d'idées fausses que le passé garde son emprise sur le présent... Et si on arrive à reconnaitre ces croyances dévastratrices pour ce qu'elles sont, des idées fausses, on est soulagé d'une partie du fardeau.

    "J'ai bien aimé cet article" :-) tant mieux!

    RépondreSupprimer