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12 août 2006

Le délire d'irréalité

Je me demandais pourquoi notre cerveau veut nous faire croire des choses absurdes comme par exemple "Que tout est faux/pas réel" ?

Lorsqu'on a vraiment la réponse à cette excellente question, on est tout prêt de trouver la clef, la solution du problème.

Le délire est toujours un signal d'alarme, une espèce de sonnerie qui se déclenche, manifestant ainsi à la conscience l'existence d'un problème qui est bien plus ancien que le délire proprement dit, problème qui avec le temps a pris une telle ampleur, qu'il est devenu impossible d'ignorer son existence.

De la même manière que au feu ou au voleur sont des cris de détresse en rapport direct avec une situation d'urgence bien précise, un délire d'irréalité est un signal en rapport direct avec le problème qu'il signale, révèle.

On s'imagine que tout est faux parce qu'on a un problème en rapport avec ce sujet du faux, du mensonge... et aussi, bien sûr, avec le sujet symétrique de la vérité.

Imaginons quelqu'un qui porterait des lunettes où seraient imprimées l'image d'un pingouin. Partout où il regarderait, il verrait ce pingouin. S'il regardait le ciel, il verrait le pingouin dans les nuages ; s'il regardait à l'horizon, il verrait la silhouette du pingouin s'y profiler ; s'il regardait au fond d'un bol, il y trouverait aussi le pingouin.
Le monde entier lui apparaitrait sous le signe du pingouin.

Nos idées, nos croyances sont exactement comme des lunettes que l'on aurait sans cesse devant les yeux, à travers lesquelles on regarde, qu'on ne peut pas enlever, et qu'on n'a pas conscience de porter.

Si nos croyances-lunettes ont un défaut, partout où l'on portera les yeux, on verra ce défaut, tout comme le personnage de l'exemple voit son pingouin partout - et ce défaut on le verra sur le monde, alors qu'il est en réalité sur les lunettes.

Avoir l'impression que "tout est faux" est le signe que nos croyances sont fausses. Ce n'est pas le monde qui est faux, mais les lunettes avec lesquelles on le regarde qui sont déformantes, erronnées... falsifiantes.
Ainsi en nous disant que "tout est faux", notre cerveau ne veut pas nous faire croire quelque chose d'absurde, mais plutôt nous signaler que nous croyons à beaucoup d'absurdités, à beaucoup de mensonges - et que c'est un problème.

C'est un peu comme si une boussole intérieure innée, un sixième sens plein de bon sens qui serait au courant de ce que notre conscient ne sait pas, nous prévenait que nous ne sommes pas dans la bonne direction, que nous avons pris le mauvais chemin, que nous avons perdu le Nord... que nous accordons foi à des faussetés, à des illusions complètement irréelles. D'où cette idée que "tout est faux/pas réel".

Mais pourtant, je ne crois rien de particulier... Et la plupart des gens que je connais et qui croient les mêmes choses que moi, n'ont jamais cette impression que "tout est faux"!

Effectivement, il y a des milliers de gens qui croient exactement la même chose que vous, et qui ne souffrent ni d'angoisse, ni de dépression, ni de bouffées de délire. C'est là qu'on arrive à un point assez délicat à comprendre, et qui demande un changement de perspective à 180 degrés.

En effet, quand on va mal on est naturellement persuadé que c'est parce qu'on a un problème que les autres n'ont pas - ce qui bien sûr est vrai en un sens...

Mais ici, il faut regarder les choses sous un autre angle, et envisager l'hypothèse inverse : que ce sont les autres qui ont quelque chose qui cloche, quelque chose qui ne fonctionne pas.

Ce qui dysfonctionne chez eux, c'est qu'ils n'ont pas de signal d'alarme. Le feu est là, le voleur est là - mais personne ne crie, aucune sirène d'alerte ne se fait entendre. Autrement dit, ils ont exactement le même problème que vous (des croyances fausses), mais rien ne les en avertit.

Mais du coup, pour eux, ce n'est pas un problème !

Et oui...

Et si ce n'est pas un problème pour eux, si rien ne vient les prévenir qu'il y a "quelque chose de pourri" dans leur monde, c'est qu'à un niveau très profond, ils ne désirent pas la vérité, ils n'ont pas besoin de la vérité, et n'en voudraient pas s'ils la rencontraient.
Comme ils ne la désirent pas, elle ne leur manque pas, et ils ne remarquent même pas son absence.

Si vous souffrez et pas eux, c'est que vous, au contraire, vous avez besoin de cette vérité inconnue dont l'absence vous fait souffrir.

Subir un délire d'irréalité, c'est un peu comme être séparé d'un être cher : on est opprimé par un manque, une absence... La vérité n'est pas là, et ça fait mal.

Si j'ai bien compris, la solution serait de connaître la vérité - si vraiment elle existe ?...

Oui, ce qui implique beaucoup de recherches, de lectures, de discussions... et de grands changements intérieurs.

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