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27 juin 2006

C'est quoi, mon problème ?...

La nomenclature des maladies mentales est quasiment infinie.

Il y a la paranoïa, la schizophrénie, la schizophrénie affective, les troubles bi-polaire, la dépression, la crise dépressive majeure (et donc peut-être aussi la mineure), les « bouffées délirantes », le « délire non-violent », et parmi les innombrables symptômes de ces innombrables maladies : la déréalisation, l’angoisse, et bien sûr, les voix… des voix qui harcèlent, ne laissent jamais tranquille.
Sans oublier les hallucinations, l’apathie, la perte de goût – celui des aliments aussi bien que celui de la vie… - les idées bizarres, la clinophilie, ce qui en langage savant signifie qu’on n’arrive pas sortir de son lit.

Pour arriver à diagnostiquer précisément, exactement le problème, les psys entre dans une description méticuleuse de tous les symptômes : s’agit-il d’une schizophrénie dysthimique, ou du volet dépressif d'un trouble bipolaire ?…

Le fait de nommer rassure. Ce qui a une étiquette est déjà à moitié rangé quelque part. La souffrance morale n’est pas si incontrôlable que ça, puisqu’on a des mots si sophistiqués pour la désigner, la décrire.

Au XVIIème siècle, les médecins expliquaient que le pavot endort en raison de sa « vertu dormitive ». Pour eux, la science médicale n’était que l’art et la manière de donner à leur ignorance une forme savante. Art d’illusionniste : leur explication n’expliquait rien, mais elle en avait l’air…
D’une façon assez comparable, les psys s’emploient à nommer la souffrance morale et les bouffées de folie qui vont avec à l'aide de mots grecs, anglais ou latins. La profusion jargonnante voile l’absence de véritable compréhension du problème.

Car c’est quoi, la « schizophrénie dysthimique » ?… Rien de plus que la somme des symptômes qu’on a rassemblé sous ces mots. Parler de "schizophrénie dysthimique" n’explique absolument rien. On nomme, mais sans éclairer.

Chaque individu qui souffre se croit seul avec sa maladie bien particulière, chaque personne en détresse morale se croit appartenir à un groupe minuscule d’individus frappés par une maladie rare et étrange, dont le nom mystérieux et incompréhensible sonne comme une malédiction définitive…

Et pour ceux qui ne sont pas encore faits diagnostiqués, c’est pareil : on croit souffrir à cause d’un chagrin d’amour, ou de la perte d’un emploi, ou d’autre chose. On croit son cas unique, et sa souffrance liée à une cause strictement personnelle, individuelle... alors qu’il n’en est rien, peut-être.
La souffrance psychologique au sens large (qui englobe aussi les délires) est diverse dans ses manifestations comme un arbre l'est dans ses branches. Et ses innombrables symptômes, qu’on peut énumérer avec une finesse toujours plus grande jusqu’à en recenser cent mille, pourraient tout aussi bien être rassemblés en huit ou neuf grandes catégories, qui elles-mêmes se résumeraient en trois ou quatre…

Par exemple : tristesse – peur – folie/

Or, d’où vient la tristesse ?… Du discours intérieur qu’on se tient à soi-même, de ses idées, des voix parasites qui viennent tout gâcher… D’où vient la peur ?… Du discours intérieur qu’on se tient à soi-même, de ses idées, des voix parasites qui viennent tout gâcher… D’où vient la folie ? Du discours intérieur qu’on se tient à soi-même, de ses idées, des voix parasites qui viennent tout gâcher…

Les symptômes sont divers, mais l’origine du problème est toujours plus ou moins la même : c’est le discours qu’on se tient, et le discours que la ou les voix hostiles nous tiennent.

C’est pourquoi beaucoup de gens pensent intuitivement que la solution peut être trouvée dans la psychanalyse : si le problème est d’une nature verbale, il y a de forte chance que la solution soit elle aussi de nature verbale… et pas médicamenteuse.

Mais les expérience de psychanalyse se révèlent souvent assez décevantes : certes, on se connaît mieux, certes, on a identifié, nommé la plupart des ses problèmes et symptômes, mais on n’en est pas débarrassé pour autant. On souffre toujours – et parfois, on s’est brouillé avec ses parents… Le discours psychanalytique joue au miroir : il veut nous renvoyer une image fidèle de nous-même. « Connais-toi toi-même, et tu seras guéri ». Or… ça ne marche pas.
Pas vraiment.

Pourquoi ?

Deux explications sont possibles :
1/ Soit il ne suffit pas de se connaître pour guérir.
2/ Soit la psychanalyse n’est pas capable de nous révéler qui nous sommes vraiment : elle se prétend miroir, mais n'offre en réalité qu’un reflet brouillé, indistinct, où il est impossible de distinguer son véritable visage.



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1 commentaire:

  1. pendant un instant jai cru que cétait simple de sen sortir...

    jaime bien ton blog il est intéressant

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